MaIs Où EsT-Ce QuE j'Ai TrOuVé L'iMaGinATiOn PoUr AiMeR LeS FiLleS??

A l'heure où il est fashion-in-tendance d'être homosexuelle, nous ne nous posons plus la question... mais de notre temps à nous (qui approchons la trentaine), comment avons nous découvert qu'il était possible et pas sale d'aimer des filles??? (enfin, je parle pour moi, cette affirmation ne vaut pas pour les imbéciles quelques petites gens encore...).
Bien entendu, c'est mon point de vue que je vais exposer. La fille qui a grandi à Paris dans le marais n'a certainement pas la même vision que moi de la chose, moi qui ai grandi dans un petit village au fin fond de la campagne (et encore, depuis quand le marais est THE quartier homo? à méditer...). Bref, à Trifouilli-les-oies-de-campagne (ne cherchez pas,ça n'existe pas sur la carte), il n'était aucunement question de bar gay, au mieux il y a avait le café du chasseur et le pmu.

Les premières fois que j'ai entendu parler d'homosexualité, ça venait peut être bien de petites inscriptions sympathiques sur les murs du chemin qui sentait la noisette allait vers l'école du village. Et ça ne présageait rien de bon, croyez moi... quand on fustigeait une personne de "pédé", c'était rarement pour lui dire qu'il était "in-fashion-tendance-stylé".

Après ça, gros trou noir jusqu'à un certain clip qui passait de temps en temps à la télé, et que je trouvais vraiment très joli. Enfin, je n'ai pas saisi tout de suite, je pense, que c'était de ça qu'il s'agissait (j'étais très niaise conne naïve à l'époque... oui, c'est ça, il reste encore quelques traces que je ne cesse de tenter d'effacer... bref) , même si quand on dit "une femme avec une femme", ce n'est pas du mylène farmer-lire-à-travers-les-lignes, ce n'est pas tourner autour du pot quoi, mais bon, soit... (pour ce qui est du "sans contrefaçon" , alors là du coup j'ai compris vraiment tard...). J'ai pigé le jour où je suis allée chez mon gros oncle (oui, celui qui fait des blagues lourdes à noël, vous vous souvenez? ah ça, pour ceux qui ne suivent pas mes fabuleuses aventures, on fait moins le malin!) qui a dit texto: "ah, c'est une gouine avec une gouine!". Voilà, c'était lâché.

J'ai eu quelques ennuis au collège à cause de ce nouveau mot dans mon vocabulaire, j'avais inventé des petites histoires sur mes copines grâce à un logiciel à inventer des histoires (vous savez, les logiciels où il faut juste remplir si vous voulez l'histoire d'un ogre, d'un dragon, d'un chevalier... ou de "choisissez vous même"... voilà...)... Pour ma part, j'avais choisi: à la place du chevalier, c'était "la gouine" qui s'en allait chercher une émeraude/un diamant/l'amour... histoires qui sont arrivées dans les mains du proviseur qui a convoqué mes parents (moi, la petite fille modèle 20/20, première de la classe, oups...). Ca a fini par être enterré très vite, mais ça m'a laissé des traces, voyez, j'ai été punie: c'est moi la lesbienne maintenant! :-/

Je me souviens aussi d'un téléfilm qui était passé à "le mardi c'est permis"(mon soir télé de la semaine!!!!), il faudrait que je retrouve le titre(parce que je suis sûre que ça vous intéresse...): c'était une ado qui découvrait qu'elle aimait les filles, ça n'avait pas l'air très gai pour elle, je crois même qu'elle se taillait les veines à côté de son vélo (rien à voir mais ça m'a marquée, que voulez vous... vélo, pédale, peut être une image cinématographique non saisie à l'époque?), mais heureusement elle avait un prof de guitare qui était homo lui aussi et donc ça finissait bien quand même malgré tout, parce que c'était "le mardi c'est permis" (il y a quand même des limites, une homo qui se suicide, ça ne serait pas passé là!). Bref, un téléfilm à la con loin de sugar rush ou south of nowhere... mais que je me souviens avoir bien apprécié à l'époque.

Voilà, c'est à peu près tout pour ma prime éducation sur le sujet... Avec ça, j'ai fait mon mic-mac à moi, et paf, je me suis dit que les filles étaient jolies et que peut être qu'on pouvait faire des trucs chouettes avec elles! Et comment! Tiens, d'ailleurs, en parlant de ça... non mais ça va pas, l'anonymat a des limites lui aussi!