LiBéRaTiOn...

On a beaucoup parlé de la libération d'Ingrid. Est-ce que quelqu'un a parlé de la mienne, de libération? Ça y est, les grandes vacances sont là!!! Ok, il faut vraiment avoir un calendrier sous le nez pour le savoir, parce qu'avec les gouttes qui sont tombées sur ma troanche de zeste, en passant la grille de l'école, ça avait moyennement à voir avec le ciel, le soleil et la mer qui riment avec les mots "grandes vacances" (pas du tout, en fait).

Dans la classe, aujourd'hui, c'était une ambiance de folie. Non, on n'a pas travaillé... déjà que c'est un peu débile de nous faire arrêter un jeudi soir après midi (oui, 16h30, c'est encore l'après-midi!), en plein milieu de semaine, mais si en plus il fallait bosser jusqu'au bout...

Aujourd'hui, c'était intitulé "jeux de société", sur mon cahier journal. Objectif? socialiser. Compétence? savoir compter pour faire avancer le dé et/ou compter les billets et/ou reconnaître les couleurs, selon le jeu (je suis sérieuse, j'ai fait mon cahier journal jusqu'au bout)(non, en fait je vous mens, faut pas rire, non plus...).

Cela dit, ce n'était pas de tout repos. Non. Parce qu'en CP/CE1/CE2, faut voir ce qu'ils y connaissent, en jeu de société. Ah, ça, ils entendent "jeu", ils sont tous emballés. Après, 'faut qu'ils comprennent que "jeu", c'est pas forcément "jeu vidéo", que ça peut aussi se faire en groupe de 4 et sans télé. et ouais...

Vous qui lisez mon blog, je sais que vous connaissez les jeux de société vu votre âge. Forcément, disons que les consoles, ça commençait tout juste à apparaître (voire ça n'existait pas chez certains?), et mario kart, à ses débuts, il n'y avait pas le volant avec comme ce qu'on fait maintenant. Autant dire, quand même moins emballant... Du coup, je sais que vous avez tous déjà joué à puissance 4, au mille bornes, au monopoly, au puant, et peut-être même au Uno.

Quand ils m'ont dit "maîtresse, on a ramené les jeux", j'ai laissé faire, un peu, pour rigoler. Et j'ai sorti ceux de la classe...

J'ai dégainé le puissance 4, j'ai fait des parties avec eux, j'ai été la championne. Pas de cadeau, non mais... je montrais même qu'à plusieurs reprises, ils auraient pu gagner (ça, c'était pour les mettre encore plus en rogne). Puis, j'ai fait un tour de classe.

En passant derrière ceux qui découvraient le mille bornes, j'ai dû m'attabler avec eux. Expliquer les règles... c'est que c'est pas si facile que ça, pour des cp, le mille bornes!! Bon, une fois qu'ils ont eu à peu près compris, disons que ça n'allait toujours pas: au lieu de poser une crevaison à son copain, Thibault, par exemple, il voulait lui donner un "véhicule prioritaire". Et en lui expliquant que ça allait lui servir à lui, et que le but, c'était de ne pas faire avancer son copain, j'ai bien vu dans ses yeux qu'il ne pigeait pas trop. Mais à cet âge là, ils ne sont pas vexants: quand la maîtresse dit quelque chose, ils écoutent. Ça ne l'a pas empêché de faire le même coup au tour suivant...

J'ai changé de groupe, au bout d'une demie heure d'arrachage de cheveux de patience. Je suis passée à ceux qui jouaient au monopoly. Là, c'était plus facile, vu qu'il s'agissait d'un groupe de CE2. Sauf que le banquier, il était un peu louche. Il voulait échanger un billet de 500 contre six billets de 100, au petit Maxence qui ne voyait pas le problème (non, je ne me suis pas gourée: maintenant, le monopoly est en euros, eh ouais). Je les ai laissé tricher jouer.

Je suis tout de suite passée au groupe de ceux qui avaient dégainé le puant. J'ai tout de suite pigé que le fonctionnement était bizarre, vu que Justine prenait des cartes de ses adversaires d'un côté et de l'autre... et pourtant, elles avaient moins de cartes que les autres. Justine, justement, elle était bien bavarde, bien dégourdie. Elle embrouillait tout le monde, mine de rien, et au final, devinez? Elle n'avait jamais le puant. Du coup je me suis installée avec eux pour rigoler encore un peu ré-expliquer les règles. Mais j'ai laissé tomber, parce qu'ils se montraient tous les cartes: ça ne marchait pas au niveau moteur, ils n'arrivaient pas à tenir un paquet de 5 cartes dans leur main sans en faire tomber au moins deux ou trois à chaque passage.

Le plus drôle, ça a été le Uno. Au Uno, ils étaient super sérieux. Ils avaient la règle du jeu juste à côté, au cas où il y aurait litige. Le problème, c'est qu'ils ne connaissaient pas le vocabulaire de base, et que, lorsqu'il était inscrit qu'ils devaient "montrer leur main" à leurs adversaires, ben ni une ni deux, ils avaient les paumes en l'air. Bon, d'ailleurs, du coup, ils ne comprenaient pas bien l'intérêt de cette partie de jeu, mais ils prenaient ça un peu comme un gage, et ça les faisait marrer de montrer leur main... j'ai quand même fait la rabat-joie en leur expliquant. Comme j'ai expliqué en rigolant, je crois bien qu'ils l'ont un peu mal pris, mais c'était pas grave, parce que c'était 16h30, et que c'était les grandes vacances!!!

Sur ce, je m'en vais bronzer prendre l'air sur la terrasse (un bol: on a une terrasse couverte...).