vendredi 18 juillet 2008

iNsTiT? NoN, ReMpLaçAnTe...

C'est pas pour dénoncer, mais tout de même. Etre remplaçante, c'est pas de la tarte, dans la conjoncture actuelle (je parle bien, hein?).

L'an dernier, quand j'ai su que j'étais remplaçante, deux jours avant la rentrée, j'ai quand même un peu flippé. Surtout après tout ce que j'avais pu entendre sur les remplaçants, du genre "houla, quand tu es remplaçant, tu n'es absolument pas estimé, les autres instits sont des chiens parfois, avec les remplaçants", ou "houla, être remplaçante en banlieue, après ça, tu peux tout faire tellement c'est difficile...". Autant vous avouer que quand j'ai su mon poste, l'an dernier, je n'ai pas sauté de joie.

'Faut dire aussi, pour ma défense, comme j'étais jeune instit (je le suis toujours, je me demande à partir de quand je dirai que je ne suis plus jeune instit...), j'n'avais pas des masses de matière à donner à tous les cycles... et d'arriver les bras ballants, en "free-style", ça me faisait un peu flipper (en fin d'année, ça s'est nettement amélioré de ce point de vue...). Je ne vous cache pas qu'en deux jours, c'est difficile de se préparer et psychologiquement, et matériellement. Le 1er jour, l'an dernier, je n'étais pas du tout prête. Mais il a fallu quand même que j'y aille... un arrêt maladie direct, ça ne le fait pas trop.

La première semaine, j'ai fait avec mes moyens du bord, et ça se passait pas trop mal, sauf que j'étais quand même en manque de conseils pratiques, organisationnels. Je me disais que dans l'année, certainement, un "conseiller pédagogique" pourrait m'aider à m'améliorer là-dessus.

Les conseillers pédagogiques, dans l'éducation, c'est comme tout: Il y en a des "bons" et des "moins bons". A la base, ils sont là pour vous conseiller pédagogiquement, comme l'indique leur dénomination.

Y'en a qui vont vous détruire, qui vont vous dire que vous n'êtes qu'une pauvre petite merde et que toute votre méthode est à revoir. J'ai des collègues qui ont mis un mois à se remettre de la visite du conseiller pédagogique, alors qu'ils avaient cravaché comme des dingues.

Y'en a aussi des bons, de conseillers, qui vont se mettre en quatre pour analyser ce que vous faites bien, et ce que vous pourriez faire mieux. Ça, c'est quand même pas mal.

N'empêche qu'à la fin, le conseiller, il est obligé de faire un rapport de visite, où il sera noté que vous êtes une bille ou que vous ne l'êtes pas tant que ça (jamais que vous êtes parfaits, parce que les instits parfaits, je vais peut-être vous ouvrir les yeux, mais ça n'existe pas); et on a beau vous dire que "c'est juste une formalité", n'empêche qu'avant de venir vous voir, le Grand Monsieur l'Inspecteur (vous savez, celui qui vous met une note en vous ayant vue une demie heure dans la classe, note qui vous servira pour avoir ou pas les 10,27 euros de plus par mois l'année suivante), il regarde aussi les rapports qu'on a pu faire sur vous auparavant (bienvenue dans la Grande Famille de l'Education Nationale).

Un bol: j'ai rencontré un conseiller "sympa" la deuxième semaine, l'an dernier, qui vagabondait dans une école, pour aider une toute nouvelle instit qui, elle, avait sa classe (non, pas en couchant, ça ne sert à rien de coucher dans l'éducation nationale: juste qu'elle a eu du bol).
Je lui ai demandé, naïve, s'il était possible qu'il vienne me voir un peu. Sa réponse fut de me dire que si, un jour, j'avais un remplacement long, je pouvais alors lui téléphoner, si tant est que ce remplacement se trouvait dans son secteur, et alors on aviserait peut-être d'un rendez-vous, mais bon, en ce moment il avait déjà beaucoup de boulot. Si, par contre, je n'étais pas dans son secteur, alors il fallait appeler l'inspection pour demander le numéro du conseiller qui était dans le secteur dans lequel j'étais. Hum...

Tout ça pour dire qu'il fallait vraiment que je sois en train de crever la bouche ouverte dans une classe où les élèves m'enfonceraient des stylos sur la tête pour que quelqu'un daigne se déplacer pour me donner des "conseils pédagogiques"... et en même temps, si je demandais des conseils en train de crever la bouche ouverte, ce serait noté dans le rapport que monsieur l'inspecteur se ferait une joie de lire avant de venir me voir... heu... genre: "cet institutrice a demandé de l'aide durant le mois de novembre, étant donné qu'elle était en train de crever la bouche ouverte devant ses élèves"... vous commencez à saisir l'arnaque? Pour se défendre, ils disent que c'est bien vu d'avoir su demander de l'aide quand on en avait besoin. Mouais...

Mais ne blâmez pas les conseillers, parce qu'en fait, eux, dans cette histoire, ils n'y sont pas pour grand chose: ils ne sont pas assez nombreux, c'est tout. Et c'est logique que les remplaçants passent après les instits "normaux"... d'autant plus que les remplaçants sont une espèce en voie de disparition...

Je n'ai donc pas fait appel à un conseiller cette année. Je n'ai jamais eu de souci, et tant mieux pour moi...

Tous les clichés sur les remplaçants se sont avérés justes: dans certaines écoles, j'ai été reçue comme une merde profonde. Dans certaines écoles, ce fut un peu plus difficile que dans d'autres... Dans certaines écoles je me faisais limite engueuler parce que la personne que je remplaçais n'avait pas envie d'aller à des stages imposés...

Une chose est sûre: Ce poste a changé ma manière de voir les choses. Quand j'aurai une classe à moi, si ça arrive un jour (non, puisque je vous dis que ça ne sert à rien de coucher, ne me poussez pas non plus... ou alors, p't'être dans le privé? Oui, mais c'est que j'ai pas envie de faire cours avec petit jésus derrière mon dos,...), je verrai d'un autre œil les remplaçants qui viendront dans l'école... bon, ben en attendant, je rempile pour une année dès septembre, mais alors, sans aucun stress!!

Faut juste que je trouve une méthode d'organisation plus adaptée... (j'avoue: non, j'ai pas fini de ranger mon armoire...).

Rappel: y'a "nouveau sondage", oui, non, je n'ai pas changé le dessin car je ne sais pas le faire, oh, ça suffit, vous avez fini de me disputer, un peu, oui?

13 commentaires:

  1. On est tous voué à changer quand on débute dans la vie active. Peu importe le métier. Non ?

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  2. Je me doute bien que c'est pas la même chose dans le primaire que dans le secondaire, mais après avoir vu comment certains remplacements peuvent se passer j'ai beaucoup d'admiration pour les enseignants qui passent par là et qui s'en sortent indemnes mentalement et en aimant toujours leur boulot.
    (Et non, je ne dis pas ça juste parce que moi aussi je vais y passer ^^; )

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  3. Pas d'inquiétude, les remplaçants sont une espèce en voie de disparition...c'est vacataire le statut de l'avenir dans l'Education Nationale.
    Sinon, une pt'ite devinette: dans le supérieur, pas de conseillers pédagogiques, pas d'inspecteurs...c'est le directeur de composante qui te note. Quelle est alors la meilleure solution pour progresser dans ta carrière?

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  4. Zeste; finis de ranger ton armoire !

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  5. Si ça peut te rassurer, sache qu'il n'y a pas que dans l'éducation nationale que le remplaçant est considéré par certain(e)s comme des grosse merde incapable... Mais bon, il arrivera le jour où on l'aura notre titularisation! Amie remplaçante, serrons-nous les coudes!

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  6. Là où je bosse (un trés gros hôpital, pas trés loin de chez toi) il y a un "pool" de remplacement qui est assez bien foutu et offre quelques petits avantages au personnels qui y travaillent, les services où ils débarquent les accueillent avec des cris de joie et de soulagement, vu que, souvent, ça fait pas mal de temps que les personnels en place font sauter leurs repos pour assurer les absences, alors, considérés un peu comme les sauveurs de rtt perdues, ça leur permet d'acceder à quelques petites prétentions pour effectuer leurs mission dans de bonnes conditions

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  7. Pas facile de ne pas avoir "sa" place, parce que finalement tu occupes toujours celle de quelqu'un d'autre. Mais je ne me fais aucun souci pour toi, puisque de toute évidence, tu assumes avec talent !

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  8. Dans notre école, nos remplaçants on les bichonne aux p'tits oignons, on est super sympa je t'assure, (pis s'ils zaiment pas les oignons on prend du chocolat), parce qu'on est tellement content quand on en a un et qu'on n'est pas obligé de se serrer pour recevoir 15 gamins de plus dans nos classes parce qu'il faut bien caser les élèves de l'absent quand il n'est pas remplacé...
    (en voie de disparition, les remplaçants, c'est bien le mot...)

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  9. --> carine: heureusement... pour moi et pour les autres!!

    --> cél: c'est clair... mais il y a des avantages aussi, faudrait pas croire, un jour je ferai un post "positif" là-dessus...

    --> choko: coucher?

    --> sam: grrrr... demain?

    --> marion: un jour, un jour... en même temps, c'est un peu un "choix" de ma part: j'aurais pu être titulaire d'une classe, si j'avais voulu... en quittant la région!! mais non, je préfère subir un peu et rester auprès de L...

    --> niko: pareil, quelque fois je suis attendue comme le messie... mais bon, c'est quand même rare qu'on se prosterne à mes pieds...

    --> mab: j'assume, j'assume... et puis, un jour viendra où ce sera mon tour!!!

    --> je rêve: bon, c'est bien, faut continuer, hein!?!! vivent les remplaçants!!!

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  10. --> Zeste: c'est beau l'amooooûûûûûûûûûr! Ton choix est tout à ton honneur! en même tps, elle a quitté le Sud pour toi, elle aurait sûrement mal vécu le fait que tu y sois peut-être mutée!

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  11. mon meilleur pote il est conseiller pédagogique dans le secondaire mais en fait il ne conseille que le stagiaire dont il est "référent"... c'est encore autre chose non ? en tout cas, être remplaçant je suppose que c'est facile nulle part... moi c'est aussi mon cas cet été au foyer de l'enfance et là encore... pas la tarte : on n'est là que deux mois et demi, sans beaucoup de titulaires pour nous conseiller (puisque si on les remplace, c'est qu'ils sont en vacances...) et avec ça on compose avec des groupes constitués à la semaine, pour raison de vacances...

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  12. --> marion: je suis instit, et les instits, c'est pas comme lesprofs: si j'avais été muté, ça aurait été dans la région qui est la bête noire de tous les débutants: le coin de maubeuge... à 2 heures de lille seulement, mais le trou du trou du c*l du monde...

    --> dézinguette: en effet, remplaçante et EN PLUS pendant les vacances des autres, ça doit pas être de la tarte!

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  13. Ayant moi même était remplaçante, ton post me rappelle des souvenirs.
    C'est claire que ce n'est pas évident au début, en plus perso j'ai été recrutée sur liste complémentaire ( donc que 2 stages sur le terrain à mon actif....)
    J'avais profité de cette année pour faire une liste noire des écoles où je ne voulais absolument pas me retrouver vu l'ambiance pourrie qui y règnait ( et oui, au moins ça aura servi à ça)
    Il est vrai que dans certaines écoles les remplaçant sont pris pour de la "m..." voire comme personnel à tout faire mais heureusement ce n'est pas le cas partout ( oui, je ne voudrais pas déséspérer les futurs remplaçants qui pourraient lire ces quelques lignes, quand même , ce ne serait pas sympa)

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