dimanche 1 juin 2008

GaY pRiDer Or NoT GaY PriDer...

Vous vous souvenez, ma première gay-pride, je l'ai entendue à la radio, le lendemain de mon dépucelage-vite-fait-bien-fait? Bon, maintenant, c'est une anecdote marrante à raconter sur mon blog, mais sur le coup, j'avais eu carrément les boules, hein, faut dire ce qui est. Je me disais que ma place était plus à cette manifestation qu'entre les bras de ce gogo-dancer (oui, c'est bon, hein, pas la peine de se moquer plus que de rigueur).

L'année suivante, le type largué depuis longtemps, j'ai sauté le pas. J'ignorais encore tout du bonheur d'embrasser une fille (non, ça, je l'ai connu avec celle que j'avais rencontrée dans les chantiers, vous savez? ah non, vous ne savez pas encore... un jour faudra que je vous raconte...), et mes amis ignoraient encore tout de mon "état lesbien".
Le hasard fait bien les choses, il faisait beau ce jour là, et j'avais plein d'amis complètement "open-aware-tendance". Ben oui, à l'époque, on était étudiants, la période post adolescente si bien décrite par le personnage "clothilde" de florence foresti . Donc, c'était complètement "in" d'aller faire la gay pride, même si on n'était pas gay. Enfin, je parle pour les autres, parce que, pour ma part, j'étais déjà à 4000 % lesbienne pur beurre (je me demande comment j'ai pu cacher ça si longtemps...).

Donc, personne ne savait quelle goudou se cachait en moi, houla, tabou!! Mais on avait tous décidé d'aller à la gay pride, peut-être était-ce la même semaine que la manif des sans papiers, peut-être était-ce la même semaine que la pétition contre la torture sur les animaux. On était étudiants, je vous dis... on avait plein de temps libres et on était plein de belles idées à défendre...

Il faisait un p*tain de temps magnifique (ça marque, ces choses là, dans le nord), je voyais des lesbiennes qui se déhanchaient de partout, c'était le paradis auquel je ne croyais plus. Je me souviens avoir croisé ma soeur dans le cortège, qui, elle, était dans sa période "sorties en boîte-techno-ecstasy", et ce petit monde à la con (je dis ça parce qu'on a beau dire, ça laisse des traces, les années "boîte-techno-ecstasy" que je suis bien heureuse de ne pas avoir vécues) se dandinait aussi lors de la gaypride. Même combat que les étudiants.
Bon, autant vous dire qu'avec tous ces témoins autour de moi, je ne la ramenais pas, mais j'ai envié plus d'un couple ce jour là. Le mot "pride" ne se reflétait en rien dans mon comportement. J'avais plutôt envie de pleurer, en fin de journée, d'avoir vu qu'il y avait plein de filles plus jeunes que moi qui se baladaient avec dans la main autre chose qu'une clope...(oui, la clope va très bien aussi avec la panoplie étudiante)... et que personne n'avait daigné ne serait-ce que me jeter un petit regard (allez-y, plaignez moi, un peu...).

Les années suivantes, je survivais avec un autre garçon (encore aujourd'hui je me demande un peu ce qui m'a pris d'aller me perdre avec ce gars...), aux périodes gay-pridiennes. Je n'ai donc plus assisté à cette manifestation, mais j'avais bien les boules quand j'en entendais parler.

Il y a deux ans, j'y suis allée avec L. Ça n'avait plus le même charme que la première fois que j'y suis allée parce que j'avais évolué, que j'avais une copine, et que je ne me sentais pas forcément à ma place, à côté de toutes celles qui se dandinaient sur les chars et qui se roulaient des pelles à qui mieux mieux.

L'an dernier, nous n'avons pas trouvé d'intérêt à y aller.

La semaine prochaine, la gay-pride passe à Lille. Une amie nous a demandées si on y allait, et L s'est empressée de dire que oui, certainement, ce qui m'a plutôt étonnée. Moi, je me tâte. (Et elle n'a pas le droit d'y aller sans moi, il va sans dire!! Non mais...)

J'ai tellement une vie d'hétéro que je ne sais pas ce que j'aurais à prouver aux gens devant qui je vais manifester. Je ne sais pas si je suis "fière d'être gay", à vrai dire, j'n'ai pas vraiment choisi, je fais avec (admirablement bien, cela dit, ne nous méprenons pas... je ne suis pas sûre d'avoir la "fierté", mais j'ai le bonheur).

La seule raison pour laquelle je pourrais manifester, c'est de montrer justement que je suis "plutôt normale", et que l'on peut avoir une vie ordinaire en étant lesbienne. Et est ce que défiler dans la rue, ça pourrait montrer ça à la fille qui sera là, comme moi quand j'étais plus jeune? A réfléchir...

16 commentaires:

  1. Je dirais que montrer que l'homosexualité est quelque chose de banal, tout compte fait, est important aussi.
    Faire la gay pride n'est pas forcément se trémousser les seins à l'air (en général, qui ne sont pas si beaux à mater... ) ou avec une plume dans le cul.
    Etre fière c'est aussi dire qu'on existe... je suis fière d'être bretonne, ça n'est pas pour ça que j'me promène en coiffe et en sabots... bon ok, j'ai la vareuse rouge brique, mais c'est pour le folklore. Je suis fière d'être lesbienne, ça n'est pas pour ça que je me sape en arc-en-ciel tous les jours. Je suis fière d'être une femme aussi... il n'existe pourtant pas de "femme-parade" ou de "woman-pride".
    Etre fière, non pas d'une identité, mais de pouvoir exister. Car il est des coins dans le monde où les défilés sont INTERDITS et où la peine de mort est la seule réponse à l'homosexualité (lapidation, saut de falaise, exécution publique).

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  2. Je n'ai pas mis les pieds à une Gay Pride depuis mes vingt-cinq ans, je crois bien...
    Mais bon...
    La première que j'ai faite, on était mille et il pleuvait.
    Les temps changent, ma bonne dame.

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  3. --> kanou: tu me rassures sur une chose: si j'y vais, je ne serai donc pas obligée de me mettre torse nu?!!
    Je sais bien que le sujet fait "léger" par rapport à l'importance qu'il peut avoir pour d'autres pays... En effet, je suis bien contente d'être en france et de pouvoir vivre ma vie comme je l'entends, et je souhaite la même chose partout (et il y a encore du chemin à parcourir, même en france d'ailleurs...). Ce qui me dérange, c'est plus le côté "j'en fais trop" de la manifestation, je ne sais pas trop comment expliquer... l'impression de ne pas appartenir vraiment non plus à l'image qu'ils veulent donner de l'homosexualité.
    Bref, ce sujet ne se veut pas "fermé", j'attends d'avoir vos avis , même si vous n'êtes pas d'accord avec moi...!!

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  4. Je me répète mais je ne vois vraiment pas en quoi je devrais être fière d'une chose que je N'AI PAS CHOISI.
    Est-ce qu'il y a une hétéro-pride? je ne crois pas.
    je ne pense pas que l'évolution des mentalités doive quelquechose à ce barnum, et quelquepart ça me rassure.
    Je me sens comme tout le monde, pas une espèce en voie d'extinction et franchement, quand je regarde la gay pride à la télé, je ne vois que les plumes dans le cul et les clones de Freddy mercury (en beaucoup moins sexy). A part foutre les jetons à la ménagère de moins de 50 ans, je suis sceptique sur les effets de la manif!
    Mais bon, chacun fait, fait, fait, c'qui lui plaît, plaît, plaît...
    Pour ce qui est de la solidarité avec les homos opprimés à travers le monde, je pense qu'une manif sobre et quelques actions efficaces devant certaines ambassades bien connues seraient les bienvenues.Et sûrement plus crédibles.

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  5. Les images que l'on voit à la télévision sont sélectionnées, parce que folkloriques ou choquantes, ne nous y trompons pas. Depuis 1986, je n'ai raté qu'une Gay Pride (mais je me suis rattrapée en participant à deux GP l'année suivante). Je ne suis pas particulièrement fière d'être Gay, pour les mêmes raisons précédemment lues, mais puisque je le suis, je me battrai toujours pour qu'on me donne les mêmes droits que mes semblables. Si j'avais vécu un siècle plus tôt, j'aurais surement rejoint le combat des suffragettes. Je suis comme ça, je n'y peux rien. Bon, ok, j'ai vieilli :-) Avant je dansais derrière les chars, maintenant je me contente de les suivre en marchant tranquillement sous le regard de tout un tas de mini-zestes qui se disent qu'elle aussi un jour, marcheront peinard les cheveux dans le vent au bras d'une superbe donzelle ;-)

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  6. Ma première gay pride, c'était il y a 15 ans, on était 1500, il me semble qu'il faisait beau - ce n'était donc pas la même que celle de l'emmerdeuse - et j'y étais allée surtout pour pouvoir dire le lendemain, d'un air détaché, à la femme très mariée dont j'étais amoureuse "j'étais à la Gay Pride hier", d'où coming out super subtil... Je vis avec elle, depuis, donc ça marche (mais ce n'est pas le sujet).

    Ensuite, il y a eu l'Euro Pride, et ça a vraiment marqué le début des énormes Gay Pride que l'on voit maintenant à Paris : c'était assez incroyable, cette année-là, je dois dire.

    Après j'ai cessé d'y aller, je ne sais plus trop pourquoi exactement : par lassitude, j'imagine.

    Je ne me reconnais pas dans les chars où l'on danse les seins à l'air ; ça fait un moment que j'ai arrêté d'essayer d'avoir le regard hostile de la fille qui vous emmerde tous et qui fait (faisait ?) l'identité de la jeune lesbienne quand j'étais jeune ; je suis pas plus fière que ça d'être lesbienne, mais fière d'avoir fait ma vie avec, ça oui.

    Je ne sais toujours pas si cette manière de se conformer à la norme identitaire homosexuelle en surjouant le(la) fêtard(e) libéré(e) et ne pensant qu'au sexe est drôle, une ultime subversion, ou pathétique : je suppose que c'est drôle pour celles et ceux qui ont les moyens d'avoir du recul par rapport à ça, et très triste pour celles et ceux pour qui la question de la reconnaissance et de l'identité est cruciale.

    Mais la GP ce n'est pas que les chars technos qu'on voit à la télé. C'est aussi beaucoup beaucoup de gens comme vous et moi, qui défilent pour revendiquer, pour retrouver les amis, pour passer une bonne journée et pour montrer qu'on est nombreux et "normaux".

    Et cette année nous allons défiler, avec une asso de familles homoparentales, pour que ma compagne ait le droit d'être le parent de nos enfants. Et j'irai aussi parce que je ne voudrais pas que notre gouvernement oublie trop vite que nous existons et que nous entendons vivre en citoyens et pas comme des gens dont il faudrait soigner les gènes...

    (et pardon pour le commentaire un peu long...)

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  7. Je vois la Gay-Pride comme une formidable occasion de montrer qu'il y a encore de la route à parcourir pour une égalité des droits homo/hétéro et je me rend également compte de l'impact que ça peut avoir sur de jeunes homos qui se cherchent (merci Zeste à ce propos).
    Ceci dit, le jour où les chars colorés n'auront plus de campagnes contre l'homophobie a mener, j'espère vivement que la manifestation disparaîtra naturellement.

    Je suis hétéro, donc j'imagine que ça bride pas mal ma vision des choses, mais y'aurait une Hétéro-Pride que j'y mettrais certainement pas les pieds. Les manifestations communautaristes c'est pas trop mon truc.
    Si je croise un type dans la rue qui m'explique qu'il est fier d'être blanc, fier d'être un homme et fier d'être hétéro, je traduit ça par raciste, macho et homophobe.
    Etre "fier" de quelque chose implique rapidement qu'il faut avoir "honte" de l'état inverse, et ça, ça sent moyennement bon.

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  8. Ah oui, et le mot d'ordre de cette année c'est "Pour une école sans AUCUNE discrimination" (même qu'il y a une circulaire parue au BO d'avril 2008 qui ajoute l'éducation à la tolérance contre toutes les formes de discriminations au programme de l'école élémentaire.
    Quand on voit que des assos catho s'opposent à ce que des actions de prévention et d'information aient lieu dans les écoles, la revendication de cette année me semble primordiale.

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  9. Je n'ai pas choisi d'aimer les femmes, mais j'ai choisi de le vivre, de m'accepter et de ne pas en avoir honte, de ne pas me sentir différente et le dire au monde sans prosélytisme mais avec naturel et simplicité, je suis heureuse de vous faire le cadeau de partager mon bonheur!!
    Ma 1ère GP c'était en 1997 à San Francisco, un défilé politique, revendicatif mais aussi carnavalesque. De retour en France l'aspect carnaval était davantage présent, depuis je n'y vais plus. Je milite au quotidien, au boulot, à l'ANPE, aux ASSEDIC, à la CAF, au bistrot ou en politique et je trouve que là c'est important d'être là quotidiennement, d'occuper le terrain pour ne pas laisser dire, croire et négliger nos devoirs et nos droits. Parce que La France, sa politique, reste profondément discriminatoire.

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  10. Tu sais Thom, j'ai comme l'impression qu'il y a une contradiction dans ton com' : la gaypride c'est bien, mais les manifestations communautaristes c'est pas top.
    je pense qu'on peut être gêné par le côté commnunautariste de la gaypride sans être forcément réac. C'est marrant : ça devient politiquement incorrect de critiquer ce genre de manifestation.
    Finalement les choses évoluent! ;)

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  11. --> l'emmerdeuse: ... et y'avait de la jolie goudou, au moins?? Nan, parce que bon...

    --> val: voui voui, val, je savais quelle allait être ta réaction... j'avais cerné un peu de tout ça dans un ancien message chez toi... je voulais aussi savoir ce qu'en pensaient les autres, et si j'étais une bête curieuse bizarre de ne pas être à fond "pour" la gaypride. Cela dit, des petites plumes roses, bleues, jaunes par-ci par-là, ça t'irait bien!! ah ah...

    --> mab: eh eh... c'est vrai qu'L est une superbe donzelle... ok, je note donc, "pour" la gay pride...

    --> Une:"je suis pas plus fière que ça d'être lesbienne, mais fière d'avoir fait ma vie avec, ça oui." Là tu marques un point.
    Bon, donc, ça en fait encore une "pour", modérée. Je te rejoins pour le fait d'avoir envie de montrer une image de "normalité".

    --> tHom: merci? ben de rien, tHom... moi je ne me cherche plus trop, hein... enfin, quand même à moitié, on se cherche tous et toutes toute la vie, un peu, en fait... bref.
    Wahou, une hétéro-pride, ça en ferait, du monde!!! Mais je n'irais pas soutenir les hétéros, he ho, chacun sa merde, hein... (je blague, hein, ne vous énervez pas tous...)

    --> Kanou: ok, je note, vu que ça me concerne un peu... mais encore une fois, je suis sceptique quant à l'impact que ça peut avoir lors d'une gay-pride...

    --> Madukid: bon, déjà, une première gay pride à san fransisco, je m'incline, hein, respect. Là j'ai l'air très bête avec ma première gay pride à lille... je "milite" sur mon blog, moi, ça vaut ce que ça vaut, hein...

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  12. zeste> Ben, y'avait pas foule, et j'avais dix-huit ans, et je suis vieille, alors j'ai oublié (ça s'appelle une démence sénile très précoce, ça existe, envoyez vos thunes).
    Val> Tu serais mimi, avec des plumes dans le cul.

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  13. San Francisco, j'ai choisi d'aller m'y installée mais pas d'y tombée amoureuse... encore moins d'une fille... mais c'est vrai que ça pose un bout de vie, enfin ça m'a fait voir les choses différement, c'est juste tellement 'banal'! et la GP tellement mélangée!
    quel choc quand je suis revenu à la vrai vie (en dehors de SF)!!!
    ok j'arrête mon truc de vielle conne de 'c'était mieux là-bas/avant!' parce que ben non, en fait, c'est pas vrai !! (scoop!)

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  14. Hum... c'est une question interessante, j'vais pas me repeter, la plupart on ecrit ce que je pensais...
    Je deteste l'image qu'on donne de la GP; plume & co...
    Mais c'est toujours une bonne chose de voir un couple FF ou GG ensemble entrant dans la "normalité" si j'puis dire... Donnez l'exemple aux minis-Zeste. ;-)

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  15. Hier première Gay Pride for Me ! J'y suis allée pour dire que au moins une fois dans ma vie j'y serais allée. Je ne suis pas pour... Pourquoi s'exiber ainsi? après tout nous sommes pareil que tout l'monde. Est ce que les hétéros font une marche ? non alors voila. Bref les gens voit surtout dans l'homosexualité le coté sexuel de la chose, et cette marche trés "osée" n'accentue que la chose. Sinn j'ai kiffé le coté festif de la chose. J'étais avec ma moitié qui est toute fiere d'etre là pour ma premiere (et derniere?!) marche

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  16. Ah je me souviens de ma première gay pride. C'était y'a un an :D j'y suis allée avec mon coloc. C'est lui qui voulait y aller au départ, mais à la fin c'est moi qui ai du le forcer à m'accompagner, le comble. Mais je pouvais pas y aller seule non plus, et puis quoi encore. On a eu droit au "dancing queen", "ymca", "fuck you" et autres, que des tubes. Lol. Par contre j'ai pas trouvé qu'on était super nombreux, et beaucoup de mecs :( mais qui sait, j'irais ptèt à la prochaine.

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