Bon, c'est vrai aussi qu'en primaire, j'avais eu soit des hommes, soit des thons, comme instits. Donc ça limitait un peu mes fantasmes... mais en 6ème, j'avais eu des profs sympas, et avec le recul, je ne sais pas pourquoi ça ne m'est pas tombé dessus avant! (j'étais sans doute trop occupée à collectionner les photos de Johanna d'Hélène et les garçons, que je collais dans mon agenda à côté des mots de mes copines "tu es trop cool, tu es ma meilleure copine, j'espère que B va sortir avec toi avant la fin de l'année!! Je te laisse parce que je crois que la pionne m'a captée!!!").
En 3ème donc, j'ai eu mon premier petit
Mademoiselle A n'était donc pas très belle. Du moins, pas ce que j'appelais "canon" à l'époque, ni ce que j'appellerais "canon" maintenant. Elle n'était pas très belle, et pourtant je ressentais un petit quelque chose de mystérieux quand je la croisais, ou pendant ses cours. Du style: "elle n'est pas vraiment belle, juste faite pour moi...". J'adorais aussi qu'elle vienne tout près m'expliquer des choses, et ce qui tombait très mal c'est que j'étais du genre première de classe, et que du coup c'était très rare... Je ne voulais pas non plus qu'elle me prenne pour une cruche (que j'étais en fait...), donc je ne pouvais pas faire semblant d'être bête.
Mademoiselle A se fringuait très mal, et je me souviens qu'une fois on voyait le pli de sa culotte à travers son caleçon beige. C'était très moche pour les autres élèves qui ne se sont pas privés de se moquer d'elle, mais moi ça me plaisait... et comme j'étais du genre première de classe, j'étais au premier rang, of course... ce qui me laissait l'occasion de mater à foison... eh eh!
Je me souviens que je faisais des détours pour passer devant sa salle de cours, pour la voir 2 secondes dans une journée où je n'avais pas cours avec elle. Et que je savais à quelle heure elle revenait de la cantine, et à quelle heure elle y allait, pour que je puisse avoir la chance de la croiser afin de lui dire "bonjour". Je me souviens aussi avoir regardé dans les pages jaunes pour savoir où elle habitait...
On avait eu un jour une sortie scolaire et j'avais réussi à la prendre en photo entre mes deux copines... elle était en tout petit, mais j'étais vachement heureuse. Bref, j'étais complètement accroc, avec le recul, mais dans mon journal intime je notais: "j'aime bien mademoiselle A... mais je ne suis pas lesbienne, hein, il ne faut pas confondre". Je présentais déjà que ça sentait le moisi... (nan nan, mais ça va, maintenant je le vis bien, ha ha!!).
En fin d'année, il y a eu un voyage d'organisé. Qui se passait au mois de juillet, 10 jours à Moscou (oui, non, pas un voyage à la con de trois jours dans le Maubeugeois...)(mais ne nous méprenons pas, je n'ai rien contre Maubeuge...). Et mademoiselle A était dans le "package" du voyage. Autant vous dire qu'avant même de savoir où se situait Moscou (oui, non, mais j'étais nulle en géographie...), ce qu'on allait y faire, et combien ça allait coûter, ni une ni deux, pof, je m'étais inscrite. Bon, comme c'était un peu cher, et pas une destination du genre "Ibiza", on était deux inscrites avec ma meilleure copine du moment... et je dois vous dire que j'ai ramé pour que mes parents acceptent. D'autant plus qu'ils ont rencontré entre temps mademoiselle A, et que, faut dire ce qui est, ce n'est pas un modèle de femme du genre à couver les enfants...
Je me vois encore me rendre au lieu du rendez vous à l'aéroport de Paris, avec mes boulets de parents qui ne partaient pas tant qu'ils n'étaient pas sûrs que je sois montée dans le bon avion. Et puis prendre place dans l'avion à côté d'Elle... gâhh!!! pour décoller (au septième ciel? heu, non...). Je me souviens qu'on était bien des ados à 100%, avec ma copine: Ça nous faisait rire de la voir s'endormir, ça nous faisait rire de la voir manger, ça nous faisait rire qu'elle ait un baladeur cassettes (remarquez que pour le coup, ça me ferait rire encore maintenant, un baladeur cassettes, mouah ah ah...)(pour les jeunes: un baladeur cassettes, c'est l'ancêtre du mp3 ou de l'i-pod sans image, à rembobiner avec un stylo quand le baladeur déconne...). Ça nous faisait rire de la voir parler avec nous. Même si j'ai des parents profs, j'ai été comme vous: je ne pensais pas qu'une prof, ça pouvait avoir une vie à côté.
Bref, le summum du summum, c'est quand elle nous a dit: "bon, les filles, maintenant, ce sont les vacances, on ne se reverra plus après, vous pouvez me tutoyer". Trop dur. Et en plus, moi je trouvais ça laid, de la tutoyer, elle qui était tellement haut dans mon estime, tellement intouchable... Le "vous" lui allait si bien...
Enfin, le voyage s'est superbement passé, mademoiselle A en pyj' c'était quelque chose à voir, ah ah... non, je dis ça mais en fait ça ne m'a même pas marquée. Je me souviens qu'on l'a épiée, plusieurs fois, et il me semble qu'elle s'est tapé un gars. Mais ça, je dois dire que c'est bien fait pour ma tronche parce que moi je me suis "fait" un russe (entendez par là que je l'ai embrassé, avec la langue, et que j'ai vomi après ma vodka, allez savoir si c'est l'alcool ou le garçon qui en était la cause...)... qui ressemblait à une fille, mais qui à l'évidence n'en était pas une.
Après ce voyage de dingue (je vous rappelle que c'était quand même la Russie, et que si ça ne sonne pas comme Ibiza, c'est peut être parce qu'il y a une raison que je décrirai peut être ultérieurement, là n'est pas le sujet...), nous avons tous regagné nos pénates, moi sans avoir touché un cheveu de mademoiselle A. Ou alors, juste un cheveu, mais alors c'est qu'il devait être sur sa brosse ou sur son siège. Bref.
Après ce voyage, donc, nous sommes devenues plutôt "amies", c'est le terme que j'emploierai. Elle était complètement à l'aise avec moi, même si pour moi elle restait la première qui avait fait chavirer mon cœur. Nous nous sommes écrit des lettres et des lettres, qui parlaient de tout et de rien, moi de ma nouvelle vie de lycéenne, et elle de sa vie de prof de collège qui continuait. Pas trop de choses d'ordre privé, juste ce qu'il fallait pour maintenir une certaine ambiguïté. De son côté comme du mien.
Et puis nous sommes passées aux mails quand je suis arrivée à la fac. Là, les choses se sont un peu compliquées, parce que ma position d'étudiante autonome permettait le fait de se voir plus souvent. Or mes amis n'étaient pas les siens, puisque les siens avaient la quarantaine quand les miens avaient la vingtaine... et si elle m'invitait régulièrement pour fêter noël, pour fêter son anniversaire, pour fêter une avancée dans son boulot, etc, moi je ne me sentais pas forcément super à l'aise dans son cercle de "vieux" amis. J'y suis allée deux ou trois fois... et puis à présent je trouve une excuse bidon à chaque fois qu'elle m'invite. Entre les 2 mails qu'on s'envoie dans l'année, on se croise aux manifs, mais de la voir, ça n'a plus le charme d'antan...
Si je vous dis que cette relation un peu bizarre que j'ai avec elle n'est pas pour plaire à L, ça vous étonne?... même si je persiste à lui dire qu'il ne se passera jamais rien avec mademoiselle A, parce qu'elle a 20ans de plus que moi, et parce que s'il ne s'est rien passé avant, c'est parce qu'il ne doit rien se passer, et surtout que L me correspond à 100%(bon, disons 99,999% pour sa mauvaise humeur au réveil...).
D'ailleurs je n'ai pas joué la fausse célibataire avec mademoiselle A: je l'ai régulièrement mis au courant de mon "avancée" dans la vie, du fait que je vivais avec une fille, etc... elle n'a jamais relevé.
Elle reste "mademoiselle A", the first one, et je ne sais pas si un jour je lui demanderai si "elle en est", elle aussi... En même temps, je me demande si je n'ai pas plutôt envie de garder le mystère. Parce que je lui en voudrais beaucoup si elle en était et qu'elle ne m'avait pas "aidée" à passer le cap... (si tant est qu'elle le sache elle même!).
(si elle lit mon blog, je suis dans le caca)
Quelle bien belle histoire !
RépondreSupprimerC'est (toujours) joliment raconté !
RépondreSupprimerOn va dire que pour moi, ça n'a pas été "the first one" mais plutôt "the first two" et cela s'est passé en seconde...
J'ai ressenti une certaine attirance pour deux professeurs, un prof de math (à peine 24 ans) et une prof d'anglais (ancienne hôtesse de l'air...de 30 ans).
Et c'est donc à cette période, que j'ai eu un début de révélation sur mon orientation, quoique cela demeurait toujours assez flou.
Sacré vécu, Zeste !
RépondreSupprimerC'est fou le nombre de "gamins" qui restent marqué(e)s par des profs ... faudrait lancer un sondage pour savoir quelle matière est la mieux représentée dans les amours adolescentes ... ;)
Moi, j'ai ressenti une espèce d'attirance pour ma prof d'EPS au collège (je m'en souviens comme si c'était hier, elle habitait un immeuble pas loin du mien), ensuite, j'adoré mon prof de maths au lycée (j'ai fait des miracles ... pour lui).
C'est moi ou y a comme une pointe de mélancolie vers la fin du post ? Non pas que ça soit gênant, bien au contraire, ça ajoute une profondeur en plus à cette histoire.
RépondreSupprimereuhhh c'est pas Kanou qui est tombée amoureuse en Cm1, c'est moi :-)
RépondreSupprimerPas touche à Mademoiselle à moi ! Tu as raison, on a surement toutes et tous eu la notre...
Ouaip.
--> calamity: je n'ai aucun mérite: elle m'est tombée dessus en pleine tronche, cette histoire!!
RépondreSupprimer--> margouillat: merci (encore). Ton orientation est-elle à présent bien définie? ou y-a-t-il encore un peu de travail à fournir? ;-)
--> leïla: eh oui... je crois qu'aucune matière n'est épargnée, en fait. Rien qu'avec ton expérience, l'expérience d'L et la mienne, ça fait quasiment toutes les matières, ah ah!
--> sephiraph: un peu de mélancolie? disons que c'est une "affaire non résolue", un peu, vu que les choses n'ont jamais été vraiment claires. Mais c'est ce qui fait le charme de l'histoire, aussi... si tout était clair et limpide, la vie serait peut être plus ennuyeuse!
--> MaB: rôôh, désolée, erreur réparée...(en plus je m'en étais rendue compte pour le premier "mab" cité, mais j'avais zappé le deuxième...). Sinon kanou n'a pas eu sa mademoiselle? bah ça m'étonnerait, ça! ah ah!!
Si si j'ai eu ma mademoiselle...mais c'était beaucoup, mais alors beaucoup, plus tard...
RépondreSupprimerElle était belle, elle était normalienne, elle fumait des beedees... c'était ma prof de géographie en classe prépa... que n'aurais-je pas fait pour parler avec elle... je suis même allée jusqu'à faire plusieurs colles de suite, juste pour échanger avec elle, et lui montrer que je faisais des efforts dans sa matière !!
Hem... Françoise, si tu me lis...
Pour moi au collège, le top du top c'était les pions... Je crois que je suis tombée amoureuse de chacun!! Les profs, pas pour moi (à part bien plus tard, au lycée, ou y en a même un avec qui y a eu des ptits bisous...)
RépondreSupprimerDingue!! à croire qu'on a partagé le même journal intime, au même âge en plus!
RépondreSupprimerCeci dit c'est dingue que tu sois restée en contact avec elle si longtemps...C'est pas un peu louche de sa part? enfin j'dis ça j'dis rien hein :o)
--> kanou: oui, françoise, si tu lis, va voir sur son blog comme sa copine est amoureuse d'elle... (non mais!). En effet, Kanou, ça t'a vraiment pris sur le tard!!!
RépondreSupprimer--> noute: houuuuu, un prof qui a enfreint la Règle!!! pas bien...!! même si j'aurais bien aimé que ça m'arrive, eh eh... quand j'étais plus jeune, hein! sinon je ne fantasme pas, mais alors pas DU TOUT sur les petit(e)s jeunes... et mes pion(ne)s n'étaient pas terribles...
--> esther: en effet, je vois ça, même vécu, lol! tsss... comme c'est fou de se voiler la face comme ça!! En effet, moi je trouve aussi que c'est un peu louche... mais bon... je ne saurai jamais vraiment!
Ça c'est complètement dingue ! Moi j'ai eu Melle L. en Français en 4ème-3ème. J'étais envoûtée, je trouvais ses cours extraordinaires. Et pareil-la-même; nous sommes restées en contact (pas au point de passer noel together!) et tout ça...
RépondreSupprimerJ'ai appris après avoir quitté le collège qu'elle était peut-être lesbienne ("puisque j'te dis qu'ma mère l'a vue avec une autre femme!")...je ne sais toujours pas si c'est vrai et, comme toi Zeste, je ne suis pas certaine de vouloir en savoir plus.
My first one à moi c'était une prof aussi, une prof de bio en seconde et première.
RépondreSupprimerJ'ai résussi à coucher moi madame, malgré nos 22 ans d'écart...
Je le raconterai surement dans mon blog, surement moins bien mais bon!
Mais je me reconnais beaucoup dans ce que tu dis.
Merci encore
J'ai même dormi une nuit sur son paillasson!!!!!!!!!
RépondreSupprimerA Zeste :
RépondreSupprimerMais heuuu...c'est pas bientôt fini avec toutes ces questions!!! ;-D
Je rigole bien sûr (je précise car on sait jamais, tu pourrais mal l'interpréter)
Tu sauras tout (ou presque) très prochainement sur le margouillat que je suis ;-)
Biz,
Margouillat
J'ai eu une prof en 1ère, prof de Lettres. Elle faisait garçon manqué, et s'appelait De l'Homme (j'ai changé l'orthographe volontairement mais c'est pas un nom qui s'invente hein)...C'était une mademoiselle aussi et tout le monde se foutait d'elle en disant qu'elle était lesbienne et qu'elle voyait des symboles sexuels (et qui plus est phalliques) partout dans les œuvres qu'elles nous présentait. Moi je ne me moquais pas.. cette prof elle avait un putain de charisme... Peut être que maintenant je dirai qu'elle était une vraie lesbienne, je n'avais pas de gaydar à l'époque...peut être que je la trouverai charmante et attirante...
RépondreSupprimerA croire qu'on est toutes devenues accro à une prof, c'est dingue l'effet qu'elles font :)
RépondreSupprimerEt le coup des pages jaunes je l'ai fait aussi, en ajoutant google maps, pour voir plus précisément ou elle habitait :x Quand j'y repense, je me demande vraiment pourquoi j'ai flashé sur elle, mais quand je la recroise, ca me fait toujours aussi bizarre, allez savoir.