CO LoUpé...

Oh, les gens, les gens, les gens!!!!!! J'ai failli faire un p'tit coming out, cette semaine!!!!!!!!

C'est vrai que ça ne m'arrive plus souvent, mais vous êtes marrants, vous: mes amis sont au courant, ma famille aussi, et, mes collègues de boulot changeant toutes les semaines, je n'ai donc jamais l'occasion de trop leur parler de ma vie privée.

Mais cette fois-ci, j'ai remplacé pendant quasi deux mois dans une même école, et je dois dire que je commençais à faire mon trou; limite j'avais un peu les nerfs d'être en vacances et d'avoir à faire un nouveau départ ailleurs en septembre... mais bon. Tel n'est pas le sujet du jour, parce que le sujet du jour, c'est mon quasi CO, quoi, on ne va pas commencer à s'éparpiller.

Donc, mon quasi CO... Ça a commencé mardi soir, jour de barbecue de fin d'année, de dérapages de voitures dans la cour et de petites cigarettes à partager dans le jardin pédagogique. Le jour où on boit beaucoup et où on dit un peu n'importe quoi. Ou le contraire. Tout cela bien évidemment dû à la fatigue de fin d'année scolaire...

Dans l'équipe, il y avait une fille avec qui je m'entendais plutôt bien, qui, à un mois près aurait pu devenir une amie, mais bon tant pis. C'est ça, les joies du remplacement...
Et avec cette fille, on a commencé à parler de tout et n'importe quoi, de nos petites vies, tout ça tout ça.
Et quand on parle de nos petites vies tout ça tout ça, souvent, on en arrive à parler de la personne qui partage notre appartement, notre canapé d'angle (ouais, je sais, v's'êtes jaloux...), notre lit, et parfois nos ferrero rocher.

Extrait de conversation:

Moi: ... et il fait quoi, ton copain?

Elle: bah il bosse à blablabla (nan mais c'est pas que je ne veux pas vous le dire, mais bon, c'est pas important quoi...), donc blablabla, et puis blablabla... et toi, il fait quoi ton copain?

Moi: ... ben mon amie bosse à blablabla (ben oui, là, c'est que je ne veux pas vous le dire!).

Notez que le coup de "mon amie", c'est super fort, parce qu'à l'oral, quand vous avez une prononciation normale, le "e" ne s'entend pas. Le truc bête, c'est qu'après, si vous n'utilisez pas un pronom à la place de "mon amie", vous commencez à parler bizarrement. Genre: "mon amie bosse à blablabla, mon amie travaille près d'ici, mon amie me dépose de temps en temps à l'école".

C'est là que j'ai merdé.

Elle: ... ah oui, il bosse à blablabla? C'est pas loin d'ici, alors?

Moi: ... ben oui, c'est pour ça qu'il me dépose le matin.

Le "il" est écrit en tout petit, mais dans le langage oral, ça signifie juste que je ne l'ai pas dit très fort, tellement je trouvais que ça sonnait faux.
Je ne sais pas si c'était l'effet de l'alcool ou de la fatigue de fin d'année, mais en disant "il", je ne voyais pas du tout la petite trombinette de mon L, j'avais l'impression de m'inventer une vie totalement.
Le pire, c'est qu'ensuite, je me suis enfoncée, j'ai répété un millier de fois "il"; et plus je m'enfonçais, plus je me trouvais bête...

Je suis rentrée chez moi, et j'ai ruminé toute la nuit. Je me suis dit: "non mais n'importe quoi, zeste, alors là, zéro sur vingt, pffffff, tu as douze ans ou quoi? Des claques!!!".
Je me suis tellement détestée que pour réussir à m'endormir, je me suis dit qu'il n'y avait qu'une solution pour que je me rattrape: que je dise TOUT le surlendemain, que mon île était en fait une aile et que je m'étais bêtement embourbée l'avant veille...

Je me suis réveillée ce matin telle Xena la guerrière le jour de son combat le plus important pour récupérer Gabrielle.

Et j'ai vite lâché les armes (avec lesquelles j'aurais, soit dit en passant, l'air beaucoup plus ridicule que Xéna).

A 10h, pendant la récré, le contexte boisson-soirée de la veille avait complètement disparu, et je sentais beaucoup plus mal le coup d'aller voir cette fille et de lui dire: "au faiiiiit, hier je t'ai raconté n'importe quoi, j'ai pas de mec, je suis lesbienne et si je vous ai tous haïs le 27, jour de la fête d'école, c'est juste parce que j'aurais dû aller ce jour-là à la gay pride de Paris, parce qu'en fait j'ai un blog et il y avait plein de gens dans mes lecteurs qui y allaient et j'aurais pu les rencontrer et tout et tout, d'ailleurs y'a un sondage sympa en ce moment, t'embrasses de la joue gauche ou de la joue droite toi?... et je te trouve très mignonne mais ne t'inquiète pas, j'ai une copine, je ne vais pas te sauter dessus, j'suis hyper fidèle".

Je ne sais pas pourquoi, en plein jour, en pleine sobriété, en plein milieu de ces joueurs de pogs, je le sentais moins bien.

Bon, ben, qu'est ce que vous voulez, je suis partie aujourd'hui à 16h32 de l'école avec mon coming out dans mon sac... (en plus du superbe cadeau que j'ai exposé sur facebook... eh ouais, maintenant, y'a des lecteurs privilégiés, je fais des "private jokes"!!).

N'empêche, ça aurait pu être chouette... la prochaine fois, peut-être!