jeudi 29 janvier 2009

"DéSoRmAiS...

... quand il y a une grève en France, personne ne s'en aperçoit".

... et cette fois-ci?

Etant donné qu'aux infos, on nous dit surtout que les gens ne sont pas contents qu'il n'y ait pas de train et pas d'école, je vous mets en simplifié les raisons du mouvement dans l'enseignement:

- on voudrait plus d'argent pour l'éducation (et là, je ne parle pas de l'argent qu'on se mettra dans nos poches, mais juste de l'argent pour avoir plus de choses pour les élèves dans les classes). J'ai souvent fait des remplacements dans des écoles qui ont du mal à tenir debout, avec du vieux mobilier, des vieux bouquins, etc... et ceci dans des quartiers difficiles. Encore plus écœurant...

- on voudrait que la maternelle ne disparaisse pas. Le gouvernement proposerait alors des systèmes de garderies (payantes), où seuls les plus riches pourront aller...

- on voudrait que le rased ne disparaisse pas. Le rased, en gros, ce sont les gens qui s'occupent des enfants qui ont des grosses difficultés scolaires. A noter qu'ils sont déjà très peu nombreux, et qu'il y a un bon nombre d'enfants qui devraient bénéficier de l'aide mais qui ne peuvent pas, faute de places.

- on voudrait que la formation type iufm ne disparaisse pas. L'iufm, c'est un peu l'école des instits. C'est là qu'on apprend (plus ou moins bien, je n'irai pas jusqu'à dire que c'est une formation parfaite) à gérer des classes... avec, le plus important de la formation à mes yeux, des stages d'observation dans les écoles. Stages qui disparaissent avec la nouvelle "formation" proposée.

- on voudrait la revalorisation du métier. Qu'on arrête de nous prendre pour des truffes, à nous proposer des nouvelles méthodes chaque année sans prendre en compte les recherches effectuées par des personnes qui savent de quoi elles parlent... Si la personne qui a pondu la nouvelle réforme (avec ses quelques potes aussi informés) connaissait aussi bien notre métier, il n'aurait jamais déclaré qu'on changeait les couches en maternelle... (il y a eu d'autres bavures, mais celle là, je la trouve tellement énorme...).

Voilà, en simplifié, les raisons pour lesquelles je ne bosse pas aujourd'hui. Je me joindrai donc au défilé cet aprèm, même si c'est désolant d'en arriver là. Ne vous inquiétez pas, il y a les retraités et même des instits en formation (ceux qui n'ont pas encore leur concours et qui vont faire leurs armes sur des enfants qu'ils n'ont peut-être jamais eu à gérer) qui vont garder les élèves... Normalement, il ne devrait pas y avoir de problème, c'est tellement facile, de garder des enfants...

9 commentaires:

  1. Ouais ouais ouais !!
    La révolution !!!

    Bon.

    Tu as oublié de parler :
    - des 60 heures de soutien personnalisé (ok, c'est lié avec la disparition des RASED... c'est vrai que c'est tellement mieux d'aider des gamins en difficulté sans avoir de formation... ça coûte moins cher),
    - des évaluations de CM2 (histoire de faire un petit classement des écoles, pour que les parents puissent choisir en leur âme et conscience la meilleure formation pour leurs bambins, ou que les enseignants qui chercheront à se faire embaucher avec leur petit master choisissent leur "public"),
    - de la mise en place des EPEP (Etablissement Public d'Enseignement Primaire), qui ne seront plus sous le contrôle de l'inspecteur de l'Education Nationale et le conseil des maîtres, mais dirigés par un conseil d'administration dans lequel seront présents des parents d'élèves, des commerçants, des acteurs locaux, des investisseurs...
    - de la création de l'Agence Nationale de Remplacement, sorte d'ANPE des instits, qui aura pour objectif de fournir aux EPEP des remplaçants... ces derniers, leur master en poche (pas toujours le concours) devront proposer leur CV pour être recruté... à terme, c'est la suppression même du concours de PE qui se profile...

    Oualou... et ça, c'est seulement pour le 1er degré... il y a des trucs complètement hallucinants qui se passent dans le 2nd degré et les universités !

    Bonne manif !

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  2. Concernant les évaluations de CM2, voici un lien tout à fait édifiant... (ne pas hésiter non plus à aller lire le témoignage de l'enseignante dont il est question dans l'article)
    non aux evaluations en cm2

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  3. Et n'oubliez pas dans le secondaire la disparition des titulaires remplaçants qui amène certains chefs d'établissement à devoir contacter l'ANPE pour pouvoir trouver un remplaçant.... les horaires par matière en baisse perpétuelle, le nombre d'élèves par classe en ZEP qui augmente (mais non deux ou trois élèves de plus ça change rien!!!) et aucun moyen pour faire quoi que ce soit!
    Et j'en oublie...

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  4. Effectivement, c'est édifiant...

    J'ai oublié de parler aussi du retrait du système "base-élèves", qui fiche les élèves dès leur entrée dans le monde scolaire, avec un identifiant qui va les suivre pendant 35 ans... ce qui permettra par la même occasion de mieux repérer les élèves primo-arrivants dont les parents sont parfois sans papiers (un nom pas franchouillard + un début de scolarité à 12 ans dans un quartier où l'immigration est forte = regroupement familial illégal = reconduite à la frontière).
    Plus d'infos : retrait de la base élèves

    Et pour les instits (et les autres enseignants) que ça intéresse, la résistance s'organise autour de la désobéissance pédagogique :
    résistance pédagogique

    Ben quoi ? Un peu de propagande, ça n'a jamais fait de mal à personne !!!

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  5. ***soupiiir***

    (manif dans 1/2h pour moi)

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  6. Couci Zeste,
    *hpfffff* Et bien... Bonne manif', je suis de tout coeur avec toi/vous !

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  7. Retour de manif: cette fois, si on nous dit que quand il y a une grève, on ne s'en rend pas compte, je ne comprends plus rien...

    --> kanou: ton deuxième lien ne fonctionne pas... et en effet, les revendications sont nombreuses, et pas uniquement pour l'école...

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  8. J'espère que notre chers ministre ne va pas encore nous prendre pour des truffes en réaction à ces grèves... mais rien n'est moins sur !!!

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  9. Oups... voici de nouveau le lien, qui fonctionnera j'espère :
    résistance pédagogique


    En tout cas, à Paris, il y avait du monde, beaucoup de monde ! A 18h, les derniers manifestants partaient tout juste de Bastille... avec MaB, nous avons atteint Opéra à 19h, pour un départ à 17h !

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