... PaS (EnCoRe) VaiNcUe !!

Avant d'être instit, je n'étais franchement pas souvent malade... un petit mal de gorge de temps en temps, une petite baisse de forme à d'autres moments, pour rigoler... mais c'est tout.

Avant, j'étais comme vous: je rigolais un peu, quand on me parlait de "rester couché trois jours", et si, devant, je ne disais rien, par derrière, je pensais "p'tite nature!!!" (ouais, des fois je suis un peu fausse comme fille... rhôô, ça va, hein, dites que vous, vous dites toujours toute la vérité, aussi!).

Mais quand on bosse avec des enfants, on peut faire une croix sur sa bonne santé: sur les 25 (en moyenne), y'en aura toujours un qui aura le nez qui coule, un peu mal au bide, ou la gorge enflammée. Et y'en aura toujours un qui sera là pour vous refiler tout ça.

Ma première année, je me suis chopé une grippe, un truc de malade: je n'ai pas bougé de mon lit pendant cinq jours, à dormir, dormir, et dormir... je me suis demandée un moment si je n'étais pas en train d'entrer en hibernation, des fois... et en fait, ben non.

Ma seconde année, j'ai connu la rhinite, un mal de crâne de la mort qui tue (pas la mort normale, hein, genre...) pendant quatre jours, je me demandais si j'allais en sortir vivante, ou si ça allait détruire tout ce que j'avais réussi à accumuler toutes ces années dans ma caboche...

Ma troisième année, j'ai testé la gastro fulgurante, je préfère vous épargner les détails... mais je me demande depuis si j'ai encore tous mes organes, là, à l'intérieur...

Cette année, rien encore de vraiment sérieux.

Mais j'ai l'impression que quelqu'un essaie de m'abattre: en sortant du métro, j'ai entendu la dame à la voix qui énerve: "tululu (sonnerie) à cause des intempéries, le métro est ralenti sur l'ensemble du trafic".
D'abord, ça m'a fait rigoler, parce que bon, quand même, on est dans le nord, et le gars qui a construit le métro, il a dû zapper que c'était une région où il pleuvait quand même pas mal ou je ne sais quoi, mais je trouvais que les quelques gouttes que j'avais vues lors de l'entrée dans le métro, ça n'avait rien de sensationnel ici, et ralentir le métro pour ça, c'était un peu abusé.
Ça m'a aussi fait rigoler parce que j'étais arrivée...

Puis je suis sortie. Et là, j'ai vu une douche géante (non, mais c'est une image... v'z'ête pas hyper fut'fut', des fois, vous, hein...) s'abattre devant moi. J'ai attendu deux secondes, et je me suis dit que si je n'y allais pas, je n'irais jamais. Et comme j'avais un peu envie de rentrer chez moi, un jour, j'y suis donc allée.
J'ai commencé par courir, avec mon sac au dessus de ma tête, et quand j'ai vu que même en courant, en fait, je me ramassais toute l'eau, je me suis arrêtée. Parce que je veux bien courir, parfois, mais au moins pour que ça serve à quelque chose.
J'ai donc continué en marchant, et sans sac sur la tête, parce que ça ne servait à rien vu que ce n'était pas comme si j'avais eu un brushing à protéger, parce que je veux bien avoir l'air ridicule de temps en temps, mais qu'au moins ça serve à quelque chose.

Au bout de cinq minutes, j'ai senti que mon fute pesait quelque chose comme 10 kilos de plus.
Au bout de six minutes, j'ai senti que l'eau me dégoulinait un peu dans le cou.
Au bout de sept minutes, une voiture qui a roulé dans une flaque m'a achevée, et j'ai senti que dans mes pompes (ne JAMAIS mettre des "converse" quand vous savez qu'il va genre pleuvoir un peu)(même s'ils disent qu'en mai, on peut faire ce qu'il nous plaît), ça faisait "flic floc"...
Au bout de 8 minutes, j'étais sur mon palier, inondée... (vous avez déjà remarqué que, dans les films, quand il pleut, les actrices sont canons? Ben, moi, j'ai parfois un regard juste sur ma propre image, et il s'est trouvé que, ben, je ne me suis pas trouvée si "wahou" que ça... enfin, peut-être que d'un autre point de vue...).

En sachant que depuis ce matin, j'ai une voix d'homme, résultat de coups de froid et de poussées de gueulantes (c'est que parfois, je perds un peu patience, en fin de journée... et quand j'entends mes collègues d'à côté, je me dis que je suis un peu comme tout le monde... parfois même je commence après eux!!), et que les gastros sont en train de gagner du terrain dans ma classe, je me demande si ce n'est pas la douche d'eau qui va faire déborder le gaz...

... mais pour l'instant, je ne me sens pas encore vaincue!!! Allez, encore une journée, et ensuite, y'a une floppée de semaines de trois jours qui arrivent, là, je vais survivre!!!!!!!!

(bon, maintenant, je vais répondre à vos commentaires dans le précédent message... parfois je râle dans ma barbe quand vous n'en laissez pas - ouais, ben hein... - mais là, je suis servie...).