L'éCoLe DeS iNsTiTs...

On a beau dénigrer l'iufm (l'école par laquelle il fallait passer, dans le temps, pour devenir un parfait instit, ... par laquelle je suis passée, pour devenir La Parfaite Instit, donc...), je ne lui jetterai jamais la pierre, Pierre (même si j'ai souvent été à deux doigts de m'énerver).

Pas parce qu'elle m'a filé les meilleurs filons pour réussir la scolarité des enfants, oh la la, il ne faudrait pas trop en demander non plus... mais juste parce qu'elle m'a filé l'occaz' de me faire une tonne de potes instits (et quand je dis une tonne, tout est relatif: mes amis d'iufm sont plutôt minces, et je ne suis pas sûre qu'en montant tous sur une balance, empilés les uns sur les autres, nous arriverions à une tonne - faudra qu'on essaie un jour)(oui, parce qu'on n'est pas si nombreux non plus, faudrait pas croire que je donne mon amitié comme ça, facilement).

Les amis instits, c'est quand même vachement important, dans ce métier: ça vous aide à relativiser: il y en aura toujours un qui sera moins bien loti que vous. Même l'année où je me suis retrouvée à une heure trente de chez moi, avec mes quatre classes différentes, j'avais une copine qui avait pire; parce que dans l'éducation, en fait, c'est toujours possible d'avoir "pire", c'est comme ça. Du coup, quand on a "un peu mieux", on est content.

Donc, dans l'année d'iufm, il faut viser juste pour trouver les bons potes qui, plus tard, vous permettront de relativiser. Et il faut aussi viser juste pour trouver les bons potes qui vous permettront de passer une année d'iufm sympa, accessoirement...(c'est toujours une année de moins de perdue... et les études, ça sert aussi à s'amuser, un peu, quoi...)

Les gens qui sont à l'iufm, c'est un peu comme dans la vraie vie: il y a, d'une part, les cools (ceux qui ont passé le concours pour rigoler, et qui l'ont eu, et ceux qui lisent zestedefilles.blogspot.com), et il y a d'autre part les stressés de la vie (ceux qui, même après avoir eu le concours, pensent qu'ils doivent toujours prouver quelque chose).
Vous imaginez bien de quel côté j'ai fait pencher la balance pour choisir mes potos... Mais naaaaan, rhôôô!!! Dites tout de suite que je n'suis pas cool, aussi, pour m'achever!!!

Pour choisir des potes cools, à l'iufm, c'est facile: soit vous parlez avec les fumeurs (c'est con à dire, mais souvent, les fumeurs sont les "cools", un jour je le prouverai par A+B... c'est pour ça que de temps en temps, je m'efforce d'en griller une petite, pour rester un peu cool, quoi...), soit vous parlez avec ceux qui ont fait "staps" (des fausses études, quoi)(allez, ça va bien en énerver un ou deux, non? eh eh). Et alors, quelqu'un qui a fait staps et qui fume, je ne vous raconte pas... (Mais parfois, il y a des gens qui ne fument pas et qui n'ont pas fait staps et qui sont cools quand même. Des exceptions, comme pour toutes les règles... c'est énervant, ça, parce qu'on croit enfin avoir trouvé une généralité, et paf, ça se casse la figure...).

Bon, tout ça pour dire que j'ai bien réussi, à l'iufm: je me suis trouvé un bon petit groupe sympa; et si je les vois encore aujourd'hui, cinq ans après, ça veut bien dire ce que ça veut dire: je veux bien faire semblant d'être pote deux minutes ou trois, mais 5 ans, ça commence à faire un bout.

L'iufm, ça ne durait qu'un an (pour les balèzes qui arrivaient à rentrer direct en deuxième année) ou deux, mais il y a une logique à ça: si ça avait duré plus, les élèves que nous étions seraient devenus ingérables (c'était déjà limite en fin de deuxième année... comme si nous faisions un transfert, et que nous nous vengions déjà des élèves que nous allions avoir sous peu... 'faut aussi dire qu'on nous mettait des profs très "à la limite"...).

Je me souviens qu'à la fin, notre plus grand rêve, avec notre petit groupe de potes, c'était d'avoir une école avec uniquement nos pommes, comme instits...

Si je vous raconte tout ça, c'est parce qu' hier, j'ai enfin eu le privilège de faire une récré avec un vieil ami d'iufm (non, vous ne rêvez pas, il y a bien des hommes instits!!!!!!)(remarque, peut-on dire qu'il est vraiment un homme? ... ah zut, il ne me lit pas, j'ai fait une demie-blague dans le vent...), et on a bien rigolé, vraiment, au milieu de la cour et des 120 bambins.

...Le seul petit souci, oh, pas grand chose, c'est qu'on a failli perdre un p'tit, entre deux déconnades... (et quand on vous parle d'un pourcentage de pertes accepté, en fait, c'est du chiqué: ce n'est pas bien vu de perdre un seul morceau des enfants qu'on nous confie... un bonnet à la limite...).

...

... Rhôôô, il est juste passé sous la grille, il est revenu après, hein, n'faites pas vos p'tites têtes scandalisées!

... rhôôô...

... bon, ben, ok, ok...: non, une école rien qu'avec mes potes d'iufm, ce ne serait pas une bonne idée, réflexion faite, vous avez peut-être raison...

... vous êtes rabat joie, quand vous voulez, aussi...