Le CoUp Du LaPiN FeRrErO...

ouép, ouép, je sais, ça fait longtemps que je n'ai pas écrit ('fin, ça va encore, quand même, vous commencez à être exigeants!!)...
... en même temps, il s'est passé avant-hier un truc hyper grave. Comment? Non, je ne parle pas du trou que j'ai fait dans les murs des toilettes, en enlevant les vieilles chevilles (si vous pouviez ne pas relever cette histoire... ça va, hein, un coup de plâtre et on n'en parlera plus, rhôô, tout de suite...)(v'z'avez vu comme je me la raconte? N'empêche qu'avec le trou que j'avais fait, j'avais plutôt les larmes aux yeux, avant hier... mais là, devant vous, 'faut que je fasse la lesbienne qui assure...).

Non, je parle d'un truc hyper grave, je vous dis.

Évidemment, je ne vais pas vous le raconter en trois secondes: je ne me casse pas la tête à faire un blog pour raconter ma vie en deux mots. Permettez-moi de faire un petit préambule, introduction, plan en dix parties, conclusion et morale... non mais ne partez pas je rigolais... y'aura juste onze paragraphes et une "conclusion" (le premier dingue qui compte a perdu... mais vous pouvez quand même vérifier, si vous n'avez que ça à faire!!!).

Je ne sais pas comment, vous, vous fonctionnez, dans votre couple, parce que, de un, ça ne me regarde pas, et de deux, on est toujours sur mon blog, et pas le vôtre (et vlan!).
Toujours est-il que, chez nous, en terme de nourriture, on partage tout, tout, tout.
On a toujours été comme ça.

Bon, d'accord, il y a "partage" et partage". Nous, on a toujours été plutôt "partage" que "partage" (si vous ne comprenez pas, c'est normal, c'est l'effet souhaité, ne vous cassez pas la tête à relire dix fois la phrase).
J'explique? (et là, l'effet souhaité, c'est que vous me disiez "ben, oui...").

Le truc, c'est qu'en terme de nourriture, j'ai un très gros souci: j'aime goûter à tout, mais je suis vite rassasiée.
Du coup, quand on partage, avec L, vous pourriez penser que je me fais un peu avoir, alors qu'en fait, non, c'est juste qu'on a établi un genre de contrat, entre nous, et que, quand on partage, c'est plutôt du 90/10 que du 50/50.

Quand, après le repas, L arrive avec un gros yaourt, il me suffit de la regarder avec mon petit air de chien battu, et hop, il y a une cuillerée qui atterrit dans ma bouche. Pareil pour les mousses, les chocolats, les glaces, les crèmes. Toujours du 90/10.
(Il faut savoir qu'au préalable, L demande toujours si je veux ma mousse/ mon choco / ma crème pour moi toute seule, et qu'à chaque fois, je réponds que non, en sachant pertinemment qu'L partagera...)

Alors, au tout début, L trouvait ça mignon, de partager tout ce qu'elle allait ingurgiter. Ça faisait un peu le spaghetti de La belle et le clochard (selon votre âge, et le résultat de votre test lady oscar, choisissez d'autres références qui vous conviennent mieux, en terme d'amour et de partage de nourriture...).
Ensuite, au bout de trois ou quatre ans, elle a commencé un peu à râler... à se dire qu'au lieu des 90%, elle se prendrait bien les 99% (oui, il en reste toujours un peu sur l'opercule). Au départ, je lui ai dit "ok, ok, je prends mon yaourt", et comme j'avais du mal à finir et que, soit ça finissait à la poubelle, soit dans la bouche d'L, ça a commencé à l'embêter un peu. Du coup, elle a recommencé à me donner mes 10%.

Et avant-hier est arrivé le Grand Drame...

Il ne restait plus qu'un ferrero rocher, dans la boîte. L m'a donc demandé, comme à l'habitude, si j'en voulais, ce à quoi j'ai répondu, comme d'habitude, que non, tout en pensant, comme d'habitude "oh, ben pfff, je sais pas trop".
Elle s'est ensuite assise à côté de moi, et quand elle a déballé son ferrero, disons que ça m'a fait vraiment super envie, comme d'habitude. Je l'ai donc regardée, comme d'habitude, avec mon petit air de chien battu qui me réussit plutôt (oh, oh, le chien battu de mickey!!) pas trop mal. Et là, ça a méchamment foiré...

(sur l'image, y'en a deux, mais chez nous, il n'y en avait plus qu'un... je ressitue, pour que vous ne vous perdiez pas, dans l'histoire, et ce détail a son importance...)

L: ah, non, hein, tu me fais ça à chaque fois, je te l'ai demandé!!
moi: air de chien battu
L: non, non, non, cette fois, tu ne l'auras pas!!
moi: air de chien très battu
L: hésitation
moi: air de chien extrêmement battu
L: ... non... crac-glurp... (bruit de ferrero avalé d'une bouchée)(d'ailleurs, pendant qu'on en parle, sachez qu'un "mon chéri", ça ne fait pas le même bruit: ça fait "crac-slurp-gloup")
moi: air de chien complètement outré (ça existe, un chien outré? non? oui bon ben hein, essayez d'imaginer...), avec salive débordante (ça, ça existe, chez beaucoup de chiens, eurk...) à la pensée du chocolat que j'étais quasi sûre d'avoir dans la bouche...

Voilà.

Je note la date, parce que c'est sans doute un énorme tournant dans notre relation: au bout de six ans et quatorze jours, le 17 mai 2009, à 21h15, L a fini par ne plus "partager" sa nourriture avec moi... si ça, c'n'est pas le début de la fin...

La suite? Ben oui, parce qu'il y a une suite, quand même: j'ai fait la tête (ma grande spécialité, je suis hautement diplômée pour ça), puis j'ai commencé à dérouler un discours à deux balles ( qui ressemblait à ça, à deux ou trois mots près: "oui, blablabla, début de la fin, blablabla, partage, blablabla, amour, blablabla, chacun sa pomme, blablabla, déception, blablabla, tristesse, blablabla, je vais pleurer, blablabla"), et L a fini par un tout petit peu s'en vouloir... je suis à peu près sûre que ça n'arrivera plus dans l'année qui vient. Après, il faudra que je ruse autrement...

Enfin, "le coup du ferrero", ce n'est pas comme "le coup du lapin", non plus, parce qu'il n'y a quand même pas mort d'homme. En même temps, dans un couple de femmes, les hommes, hein...