"AvOiR Un SeûûûL EnFaNt De TwAaa..."

Je ne sais pas si ça a rapport au fait que j'avoisine les trente ans, mais en ce moment, j'ai l'impression que le monde entier (soit une lectrice qui lit trop de blogs où les lesbiennes en couple tentent d'avoir un enfant, ma mère qui lit trop de magazines qui parlent d'homoparentalité, et un élève qui pose trop de questions... si tout ça, ce n'est pas le monde entier, je ne m'y connais pas) veut savoir quand je vais enfin me décider à mettre en route un pépin.

...

EST CE QUE JE LEUR EN POSE, MOI, DES QUESTIONS?!! (et qu'est ce qu'il a de plus que moi, Rick Hunter?)

Il faut dire que, blague à part, quand on est lesbienne, c'est quand même plus gratiné pour choper une petite graine qui deviendra cet enfant avec des bras, une tête, un tronc et des jambes (oui, je sais, c'est de la folie) qui vous plombe sévère un voyage en train, il n'y a pas à dire.
L'argument tient aussi pour les célibataires.
Force est de constater que ce n'est pas en restant au pieu pendant dix jours avec votre petite copine que vous y arriverez (ceci-dit, il peut se passer malgré tout plein de trucs sympas, mais tel n'est pas le sujet).
L'argument tient aussi pour les célibataires, mais là, 10 jours, ça peut être quand même un peu long.

Que je vous explique: quand on est lesbienne, il y a plus ou moins cinq solutions possibles pour arriver à se choper un enfant sous le bras (doux euphémisme, ma pauvre sœur se souvient certainement que ce n'est pas sous le bras qu'on nous a fait venir la nièce...), que je m'en vais vous exposer ci-dessous.

PREMIÈRE SOLUTION: le hasard qui fait bien les choses
Vous avez une chance monstre, et un jour de pluie, palalalala, et de brouillard, palalalala, un enfant se présente à votre porte et vous demande si vous voulez bien le garder au chaud chez vous, en vous appelant "maman1" et "maman2".
C'est plus chic s'il est mignon, mais la situation est tellement rare que, pour ma part, même un laid, franchement, je prends.

Manque de bol et de fourchette, ça ne m'est encore jamais arrivé.

DEUXIÈME SOLUTION: l'adoption
- possibilité a) Vous avez une chance monstre, plein de tune et une grande notoriété, ce qui vous permet d'adopter en plus ou moins une semaine un petit enfant des îles tout mignon tout bronzé, paparazzitable à souhait.
(si si, je suis sûre que même si Johnny avait été lesbienne, ça aurait marché facile. D'ailleurs, aux dernières nouvelles, Johnny aime les femmes, il est donc un peu lesbienne lui aussi. Et je ne parle pas de Madonna...).
- possibilité b) Vous n'avez rien de tout ça sauf quand même un peu d'argent, et vous essayez d'adopter en "célibataire", en cachant à chaque fois votre petite copine dans le placard à balai, avec votre drapeau gay et vos livres "toupie", et en vous inventant des histoires avec des gars lors des visites de la dame qui mène l'enquête.
- possibilité c) Vous ne cachez rien de votre homosexualité mais dites que vous voulez adopter seule sans votre concubine, et il vous faut à peu près 45 ans pour qu'on reconnaisse que c'est de l'homophobie, de ne pas accepter votre dossier. Vous aurez alors votre enfant vers vos 95 ans, le temps de refaire les démarches administratives qui prennent des plombes .

Manque de bol et de cuillère, je n'ai aucune notoriété, je ne compte pas cacher la brosse à dents de ma petite copine, je trouve que Jeanne Calment était bien pour son âge mais quand même, et il me reste genre 183,58 euros (avec les intérêts) de côté sur mon compte, ce qui ne couvrira que partiellement les frais des 8 aller-retour Lille-Togo.

TROISIEME SOLUTION: l' "I.A." (mais non, pas l'inspection @c@démique qui n'y pourra pas grand chose, pauvre instit que vous êtes, mais l'Insémination Artificielle, m'enfin...)
Vous avez un peu plein de sous de côté et une petite copine qui est à fond avec vous pour un projet bébé, vous avez monté ensemble un dossier de folie il y a quatre ans et vous êtes chaudes toutes les deux pour aller taper quarante fois par an à la porte des pays voisins pour ramener illégalement une petite graine dont le donneur sera anonyme ou pas, selon le prix que vous aurez payé (parce que ça coûte plus cher d'aller en Hollande qu'en Belgique, d'ici... oh ben oh, je ne vais pas calculer pour vous, non plus, hein!).
De plus, vous connaissez votre cycle sur le bout des doigts, vous savez par cœur vos dates d'ovulation, et votre gynéco vous tape la bise tellement elle vous connait, vous et votre projet bébé.

Manque de bol et de couteau, ma copine n'est pas assez acharnée à ce sujet, et je n'ai toujours pas compris quand on ovulait (oui, non, mais j'ai toujours été une tarte en biologie... mais quand on dit "premier jour", c'est premier jour des règles ou après, hein? et oh, si j'ai mes règles en retard, il est où le premier jour, hein?!!). Et je dois prendre rendez-vous chez une gynéco, hum, j'en cherche une sympa sur Lille depuis environ 8-9 ans...

QUATRIEME SOLUTION: les potes homos
possibilité a) Vous avez comme amis un couple gay avec qui vous vous entendez à merveille, avec qui vous avez négocié une garde alternée à 50/50
possibilité b) Vous avez comme amis un couple gay avec qui vous vous entendez à merveille, avec qui vous avez négocié un don total de sperme sans chichi.

Manque de bol et de verre, je n'ai pas d'amis gay, à ma grande désolation. Mais j'suis prête à sympathiser dès aujourd'hui...


CINQUIÈME SOLUTION: le gars sorti de nulle part
Vous écoutez ce que tous les glands à une neurone vous disent, un soir de beuverie, et couchez comme ça avec le premier venu dans un coin de bar. Ou pire encore (ou mieux? je n'arrive pas à le mettre dans une case...), un plan à trois avec votre petite copine.

Manque de bol, j'ai juste envie de choper une petite graine, pas une MST, et en plus, je ne voudrais pas que mon enfant ait la moitié des gènes d'un débile, sait-on jamais sur quoi on tombe, au coin d'une boîte. Et puis j'ai éventuellement envie de pouvoir encore regarder ma copine dans les yeux, pour les années à venir...


... bon, ben voilà le rapport, hein. C'est clair, net et précis: tout ça pour expliquer à ma mère, à cette lectrice et à cet élève que ce n'est pas demain la veille que j'aurai un enfant.

De toutes façons, en période scolaire, tous les jours à 16h30, mon seuil de tolérance à un enfant avoisine les "moins quarante-trois", donc mon horloge biologique peut bien encore tourner un p'tit peu avant que je ne mette tous les jours à L en fond sonore à la maison "avoir un seul enfant de toiii" (et risquer de la perdre, oui oui, je sais bien...).

... Par contre, en ce moment, j'essaie de négocier un deuxième chat à la maison. Ça compte? Sachant qu'il m'a fallu à peu près six ans pour faire venir le premier, y-a-t-il une chanson que je pourrais mettre en boucle pour réussir plus vite ma tentative auprès d'L, complètement fermée à l'idée? (j'ai tenté de voir dans le répertoire de Pow-wow, mais pour l'instant, recherches infructueuses..).

... quoi, un sondage? Rhôô, vilains que vous êtes... et toute dévouée que je suis, pour vous le mettre (le sondage, pas mon poing dans votre face, rhô, on ne se connait pas assez...)(ça donne envie, hein? Non, ne me dites pas que j'ai fait fuir l'unique gay qui passe par ici...).