mercredi 29 décembre 2010

Le PoèMe MaUdiT...


Histoire de rajouter du beurre dans les épinards de notre vie, L et moi avions décidé d'un commun accord d'apprendre un poème pendant les fêtes de Noël.

Quand je dis "d'un commun accord", révélons que c'est moi qui ai lancé l'idée, bêtement, la veille de son départ chez ses parents.

zeste: L?
L: hm...
zeste: bon ben, pfff, on va être séparées encore, pfff...
L: hm...
zeste: oh ben, oh, j'ai une idée!!!!!!!
L: hm...
zeste: et si, et si, et si on apprenait un poème toutes les deux, pendant notre séparation, histoire de, bon, ben, sans le faire "romantique" hein, houla... mais histoire de penser l'une à l'autre quoi, tout en faisant dans le "culturel" !!
L: hm...


Devant tant d'engouement de sa part qui faisait plaisir à voir, je suis allée fouiner sur le net pour trouver un poème approprié, et je dois dire qu'en tapant "poème femme amour" dans google, on ne trouve vraiment que de la bouse, la vache.
Je veux bien être romantique deux secondes, mais vraiment deux secondes quoi, il ne faut pas abuser.

Du coup, j'ai cherché par auteur, pour relever le niveau, et comme "Baudelaire", c'est un nom qui claque, je suis tombée sur "l'albatros" (L'albatros, Omo micro, pas l'Albator, ran...).
L'albatros, c'est un poème que je connaissais, parce que bon, quand même... mais je n'avais jamais eu l'occasion de l'apprendre par coeur, et bon, autant faire d'une aile deux coups, je l'ai proposé à L.

zeste: j'ai trouvé !!!!
L: hm...
zeste: bon ben, bon, ça ne parle pas trop d'amour même pas du tout mais bon, voilà quoi... c'est comme qui dirait un poème à connaître par coeur une fois dans sa vie!!
L: hm...
zeste: L'albatros!!!
L: Ah. Oui. hm.

L est partie, les fêtes se sont passées avec les épisodes que vous connaissez, et j'avoue qu'entre la neige, les coups de fils à l'assurance, les virées chez le garagiste, tout ça, l'histoire de l'albatros m'est passée complètement au dessus de la tête...

Quand, hier soir, j'ai reçu un sms d'L, dans le train du retour, qui disait: "tu as appris le poème?", je me suis un peu retrouvée comme deux ronds de flan.

Deux possibilités s'offraient à moi:
- Soit je lui disais la vérité, et je passais pour une tarte sans coeur, qui propose des choses et qui ne s'y tient pas;
- Soit je lui mentais et il me restait 1h30 pour l'apprendre.

J'ai donc affirmé, avec aplomb: "oui", et comme ça ne faisait pas réaliste, j'ai rajouté: "enfin, y'a la dernière strophe où je galère encore un peu."

Aussitôt le sms envoyé, j'ai tout éteint à la maison sauf les lumières, je me suis installée à table avec le poème devant mes yeux et un peu l'envie de pleurer, parce qu'il me semblait quand même un petit peu dur quoi, et la dernière chose que j'avais apprise, c'était "petit lapin plein de poils" qui n'est pas du même registre.
J'ai reçu un sms de la part d'L dans les cinq minutes qui ont suivies, où elle disait: "moi je sais juste la première strophe...".

On aurait pu être quitte, et j'aurais pu lui dire que, bon, c'n'était pas grave, que moi aussi, je ne savais juste que la première strophe, et basta. Mais je n'ai pas vu son sms tout de suite, parce que j'étais en plein dans le volatile ailé, et elle m'a renvoyé un sms par derrière, s'inquiétant de mon silence soudain: "tu boudes?".

J'ai vu alors se dessiner une occasion rêvée de faire un peu la tête à son retour, et pour lui mettre un peu la pression, je lui ai donc textoté un "pffff" qui voulait dire à peu près: "c'est trop nul, franchement, moi je l'ai appris par coeur, je t'ai fait confiance pour que tu l'apprennes, je suis trop déçue pour toujours, jamais ou presque je ne m'en remettrai, j'ai presque honte pour toi tiens".

Pour que mon plan puisse se mettre à exécution, il fallait donc que je m'y mette à fond, pour savoir le poème, lui dire que je l'avais appris dès le premier jour de notre séparation, et lui faire un caprice parce que, elle, elle n'avait pas fait ce qui était dans le pacte...

J'ai passé ma soirée sur l'albatros, ce grand oiseau des mers que les hommes d'équipage prennent pour s'amuser.
A devenir dingue, en déclamant les vers dans l'appartement, à la réciter au mur, à la casserole, au chat. A manger avec mon poème à côté, à débiter un vers à chaque cuillerée. A réciter, réciter, réciter, tout en pensant que, ah ah, ça allait couper la chique à mon L, elle allait trop s'en vouloir de ne pas l'avoir appris!

Jusque la gare, j'avais mon papier avec le poème dessus, poème que j'ai fini par vraiment savoir par coeur sur le bout des ongles, fingersmith quoi.
J'avais déjà en tête les diverses pitances que j'allais réserver à L, pour la punir de ne pas l'avoir appris... Je riais déjà des caprices que j'allais pouvoir lui faire !!

Et L est arrivée... Elle a posé son sac dans le coffre, s'est assise sur le siège passager, m'a regardée, et a commencé à déclarer:
"L'albatros. Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage/ Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,/Qui suivent, indolents compagnons de voyage./Le navire glissant sur les gouffres amers./A peine les ont-ils déposés sur les planches,/Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,/Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches/Comme des avirons traîner à côté d'eux./Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !/Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid !/L'un agace son bec avec un brûle-gueule,/L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait !/Le poète est semblable au prince des nuées/Qui hante la tempête et se rit de l'archer ;/Éxilé sur le sol au milieu des huées,/Ses ailes de géant l'empêchent de marcher...".

Je suis restée muette, abasourdie. Tout ce que j'avais imaginé était anéanti. Et comme pour mettre un point final à toutes mes espérances, toujours en me regardant droit dans les yeux, elle a piqué un: "Baudelaire", la bouche en coeur, en point final.

J'ai fini par lui dire que, oui mais non, oh, si elle l'avait juste appris dans le train, c'n'était pas du tout du jeu. Pour tenter d'avoir quand même le droit de bouder un peu. Et elle m'a répondu qu'elle l'avait révisé déjà un peu chez ses parents, et j'n'ai plus rien trouvé à redire...

Je lui ai avoué, avec la voix qui tremblait, que, pour moi, ça datait de ce soir, et comme c'est une chouette fille, et même mieux que ça, là où, moi, je lui en aurais peut-être voulu à vie voire plus, elle ne m'en a même pas tenu rigueur...

Puisque je n'ai pas été punie par L, j'ai été punie par le sort, de toutes façons: depuis ce matin, je suis clouée au bec de mon lit. Ce serait quand même un comble que ce soit la grippe aviaire...

L'an prochain, c'est décidé: je choisirai "pomme de reinette", comme petite poésie à savoir. Plus abordable, et moins dangereux...

dimanche 26 décembre 2010

La QuAtRièMe RoUe Du CaRRoSSe ...


Rhô cette histoire... si j'avais voulu l'inventer, je ne sais pas si j'aurais su.

Vendredi matin, après avoir passé la nuit à garder mes neveux, je sors de chez ma soeur "au naturel": à peine réveillée, coiffée d'un petit coup de main pour juste replacer la mèche qui partait en live, fringuée comme le jour précédent en pire, avec les affaires que j'n'avais pas eu le courage de plier la veille au soir et qui avaient atterries en boule à côté du lit.

Mais bon, ne vous offusquez pas: je comptais remettre de l'ordre dans l'alphabet de tout ça une fois rentrée chez moi, et métamorphoser la chenille en papillote pour avoir le style paillettes sur les photos de Noël, comme vous. Bref.

Je sors donc de chez ma soeur, version épouvantail, et, péniblement, je m'en vais gratter les vitres de la voiture (rappel: le nord, c'est la Sibérie en ce moment, je ne serais pas surprise de croiser des poissons panés surgelés un de ces quatre).

Le temps que mes doigts tombent l'un après l'autre, c'est fait, hop, je monte dans le cockpit. Je tourne la clef dans la chevillette, je charge un p'tit CD parce que j'aime bien chanter en conduisant, je frotte dans mes mains histoire d'arriver à tenir le volant, et vogue la galère.

En descendant la bordure du trottoir, je me dis que, dis donc, je ne me souvenais pas qu'elle était si haute, et, oh la la, si L avait été là (elle est partie fêter Nowel dans sa famille), je me serais fait disputer de l'avoir descendue de façon si rock'n roll.
Et en même temps, comme tout était congelé comme dans un freezer, je me fais la réflexion que quand même, c'est abusé, j'avais eu l'impression d'aller doucement, et je me serais fait disputer pour rien, limite j'avais envie de faire la tête en me disant ça, et de quitter L dans la foulée parce que vraiment, même quand elle n'est pas là, elle est trop méchante avec moi. Soit.

Arrivée au stop, je me suis dit que ça allait être chaud-patates d'arriver à Lille. Que d'habitude, dans ces conditions, c'est L qui conduit, et que moi, le verglas, ça me fait franchement peur. Que je n'suis pas habituée quoi, et que je ne savais pas que c'était si dur de contrôler la voiture.

J'étais limite de garer ma voiture et pleurer un petit coup quelques mètres plus loin, puisqu'en plus je n'étais pas maquillée, autant saisir l'occasion, mais je me suis souvenue que ça ne servait à rien, de pleurer, donc j'ai continué.

Au premier dos d'âne, j'ai eu l'impression de faire un écart de 5 mètres, alors que bon, non, certainement pas, la route n'était pas si large. J'ai eu une suée avant de passer le deuxième dos d'âne, mais je me suis dit: "allez zeste, au bout de la route, ça a été salé, ça va le faire!".

Je trouvais aussi que ce bruit de verglas faisait trop peur, ça rendait un genre de "SRFFFCHHHHHHHRRRRRRRRRRRRR", et j'n'osais même pas passer la seconde vitesse. J'ai même failli ouvrir ma vitre pour voir si c'était normal, mais comme c'était congelé, je n'ai pas réussi.

Arrivée au feu rouge, je me suis dit que bon, allez, on allait retrouver une route normale, et ouf quoi.

Sauf que, quand le feu est passé au vert et que j'ai accéléré, bon, ben il n'y a que mon pied sur la pédale qui a bougé, rien d'autre...

J'ai revu dans ma tête les images que j'avais vues à la télé, de ces gens qui étaient dans leur voiture à accélérer sans pouvoir avancer d'un centimètre, et je me suis dit que zut, c'était quand même trop bête, à un mètre même pas de la route déneigée quoi...
J'ai immédiatement regardé dans mon rétroviseur, et j'ai soupiré en voyant que derrière moi c'était un p'tit vieux qui n'allait pas pouvoir user de ses muscles pour m'aider.

Le feu est repassé au orange, puis au rouge, et pendant ce temps à vera cruz, j'ai tenté de tourner, d'aller en avant, en arrière, mais rien ne se passait. C'était un peu pénible, parce que je sentais que derrière moi, la queue de voitures commençait à s'agrandir, et bon, moi qui suis de nature plutôt discrète, j'n'avais pas forcément envie de devenir le petit spectacle du jour, et limite de voler la vedette à Père Noël.

J'ai fini par sortir de la voiture, en mode épouvantail je vous rappelle, les bras ballants, à dire au gars de derrière: "bon ben, bon, heu, j'suis bloquée, quoi...". Parce que "embourbée", j'n'étais pas sûre qu'on puisse l'utiliser pour de la neige ou du verglas, et "enneigée" et "enverglacée", ça ne me semblait pas approprié non plus.

Le type est sorti de sa 106 (je le dis parce que c'est la seule marque que je reconnais, j'suis un peu fière quoi), a tenté de pousser deux secondes sans résultat, a fait le tour de ma voiture, et m'a dit, avec ses yeux grands ouverts façon ronds écarquillés: "ben v'nez voir madame...".

Je me suis dit que c'était culotté de commencer à regarder les détails de ma voiture alors que ce que je voulais moi, c'était avancer. Mais bon: il m'avait appelée "madame", c'était quand même ce qui comptait.

Difficilement, avec mes talons, je me suis déplacée sur la glace en tentant un mode surya bonalyen pour arriver jusque lui, de l'autre côté de la voiture...

J'ai regardé ce qu'il me demandait de regarder, en pointant son doigt... et bon, ben j'ai vu que juste, il me manquait... une roue !!

Tout à coup tout s'expliquait, comme un mécanisme qui se mettait en route dans ma tête: la bordure, le verglas, le bruit énorme, les dos d'âne. Même qu'en pensant aux dos d'âne, j'ai rigolé, mais c'était nerveux... j'en rigole encore en l'écrivant tiens.

J'ai relevé ma tête vers le type qui n'en revenait pas, puis j'ai regardé la file de voitures derrière, et parmi cette file, une voiture de police, d'où descendait déjà le gars en bleu. J'ai failli rigoler parce qu'il a manqué tomber, il avait visiblement enclenché son mode Brian Joubert, mais ce n'était ni le moment ni l'endroit comme on dit.

le flic-floc: qu'est ce qu'il se passe, madame? (rhô, notez ce sens du détail de la police qui parle en bleu, ah ah)

moi: ben... il me manque une roue...

le flic flac: WTF ????!!!?!?! Mais vous venez d'où? (le "WTF", il était dans ses yeux, hein... il parlait plutôt correctement)

moi: ben... du bout de la rue, là... 10 mètres... 50 peut-être... oui, bon, heu, une centaine de mètres quoi.

le flic fluc: WTF? (toujours dans ses yeux)

moi: ben on a dû me la voler la nuit, cette roue, et moi j'n'ai pas regardé ma voiture avant de partir, bon, j'ai roulé, j'ai entendu "SCRFFFFFFFRRR" mais j'croyais que c'était le verglas, bon, ben, voilà quoi...

le flic flec: ... ? WTF ?(encore dans ses yeux, mais en plus grand)

moi: Bon, ben mes racines blondes cachées à l'intérieur de ma tête, certainement... hum...

C'est vrai que moi aussi, en le disant, comme ça, ça me paraissait invraisemblable d'avoir fait 100 mètres à trois roues, et en un éclair, l'expression "la cinquième roue du carrosse" prenait tout son sens, parce que genre dans l'expression, on n'aurait pas pu dire "la quatrième" à la place de la "cinquième", vous voyez?
En même temps, un tricycle, ça existe, alors c'est encore discutable. Et en temps normal, même, y'en a qui arrivent à rouler à deux roues, genre, aussi.
Mais je me suis bien gardé d'en faire part au monsieur en bleu, parce que là, au milieu de la route, à bloquer tout le monde, ça ne le faisait juste pas.

On est restés environ 45 minutes là, à attendre la dépanneuse. Limite j'avais envie de lui demander d'où venait l'expression "22 vl'là les flics" et de savoir ce qu'il pensait du "sex appeal de la policière", oh, j'n'avais jamais parlé aussi longtemps à un policier, moi. Mais je n'ai pas osé, parce que je suis plus timide que curieuse, et c'est dommage.

Au lieu de ça, j'ai téléphoné à L, et ça, il ne faut jamais faire, parce qu'en expliquant mon histoire, il y a une boule qui est arrivée dans ma gorge de je ne sais où, et j'ai commencé à dire que " j'suis vraiment trop nulle j'm'en suis pas rendu compte, et mince quoi, tout est de ma faute, je suis vraiment qu'une tarte", et quand je m'insulte, y'a des larmes qui coulent, c'est comme ça, on n'y peut rien.
Alors je rigolais en pleurant, au milieu de la route, en épouvantail, en expliquant que, bon, c'est vrai que sur les dos d'âne, voilà, quoi, j'avais bien senti qu'il y avait comme un souci, tout ça, tout ça...

Je vous passe le dépannage, la matinée au garage, puis à la gendarmerie; je vous passe le "surtout, pour l'expertise, gardez votre roue" de la dame de mon assurance, qui est dotée de mèches blondes très certainement. Ou d'humour, mais je n'pense pas que c'était fait exprès, ou alors elle jouait vraiment trop bien. Je vous passe aussi le coût de la facture...

Inutile de vous dire qu'on m'a charriée pendant tout le réveillon de Noël, et que je suis blindée à recevoir toutes les moqueries de vos commentaires. Faut dire que j'ai offert un cadeau particulièrement prémonitoire à mon n'veu:


Oui bon ben... L'année prochaine, j'lui offrirai des sous... au moins, si c'est prémonitoire, bon, ben... voilà quoi !

N'empêche que je suis contente: si un jour je passe à TLMVPSP, ça y est, j'ai une anecdote... Ca vaut les poules hein? Hein? Hein?

(PS spécial à la troiz'm: madame H, elle aurait dit que ça, c'était "le coup de la roue").

mardi 21 décembre 2010

Le SeCrEt DeS BaGuEtTeS En HiVeR ...


Bon, vous n'êtes pas sans savoir que je suis un bâton, et que j'ai comme caractéristique, comme une bonne partie des bâtons de la planète qui se reconnaîtront, d'avoir des baguettes à la place des gambettes.

Ce qui fait qu'en été, il faut bien avouer qu'en mini short moulant de bitch beach, je n'ai pas un look des plus fracassants, par rapport à d'autres, comme je m'en vais vous l'illustrer sur ce dessin fait 100% de mes mains:


(Les moufles, comme d'hab, c'est cadeau hein, mais en été le plus souvent je n'en porte pas). (Et j'ai coupé les têtes de mes personnages de façon à ce que la personne à côté de moi reste dans l'anonymat le plus complet: mes dessins sont tellement ressemblants, je ne voudrais pas créer de nuisances dans sa propre vie privée qui est sienne).
Vous voyez donc à votre gauche, côté cœur, des jambes bien galbées, bien musclées, comme sculptées, bien épilées, douces, bref, en un mot: valériennes. Et à votre droite, côté pas-cœur (j'aurais bien dit "côté carreau", mais vous n'avez pas forcément votre vitre au même endroit que la mienne), ... ben des baguettes zestiennes zestiennes zestiennes, oh, tie... hm.

Si j'en viens z'à parler de look d'été aujourd'hui, ce n'est pas parce que je recycle un vieux message de derrière les fayots, non mais vous me prenez pour quoi. C'est tout simplement parce que j'ai remarqué ces derniers jours que, si, en été, j'avais moyennement la classe, pour ne pas dire "pas du tout" mais vous êtes vexants, eh bien en hiver, je me venge très intelligemment et très largement.

Mais voyez plutôt, les mêmes personnes, à cette époque glaciale de l'année, où on hésiterait à mettre un poil de chat dehors, sauf si vraiment on lui en veut pour quelque chose:


A droite, c'est toujours moi hein, je n'ai pas changé de place pour ne pas vous perturber (Omo micro, tu suis? Rien à voir mais je te rappelle que tu dois donner les références de ton casque pour père Noël hein).
Et là, que notez vous, chers lecteurs? Eh bien TOUT A FAIT: de mes baguettes, on n'y voit plus que du feu au lac!
Et détail qui a encore plus son importance: non pas le fait que je n'ai pas de lacets à mes chaussures, c'est bon oh, petit défaut de dessinatrice parmi tant d'autres, mais le fait que la personne à jambes valériennes l'été se les pèle sévère l'hiver.

Pourquoi diable, me direz vous?

La solution de l'énigme grâce à cette coupe traversière d'une de nos deux jambes, mais n'ayez crainte, aucun animal n'a été blessé pendant le tournage:


A droite c'est toujours moi, hein, oh, réfléchissez un peu, sinon ça veut dire que vous n'avez rien compris au message.
Du coup, j'ai un peu envie de dire "et paf" aux personnes à jambes valériennes. Je taquine hein, ne venez pas me casser la figure, je ne fais pas le poids (<-- ah ah, quel jeu de mots...).

Tout ça pour dire que finalement, avoir des baguettes, en été, c'n'est peut-être pas le chic-choc du hippy groovy look, mais comme à Lille il n'y a pas d'été, ce n'est plus vraiment considéré comme un handicap.

Pour celles qui ont des baguettes et qui habitent dans le sud, je ne vois plus qu'une solution: déménager. Par contre s'il vous plaît, laissez ici dans le nord les filles à jambes valériennes, oh, ça arrive l'été qu'on puisse mettre des jupes, ce serait quand même dommage qu'on perde notre capital jolies gambettes !

lundi 20 décembre 2010

Le BiJoU De SaiSoN...


Quand j'étais petite, je pensais que Tino disait "la neige est dans son manteau blanc", et je ne voyais pas bien le rapport mais bon, ce n'était pas la seule chose bizarre, dans la chanson.
Bon, ben aujourd'hui, Tino, j'ai une pensée pour toi: la neige, elle est plutôt dans son bombers que dans son manteau, à Lille.

Tiens, comme ça fait longtemps qu'il n'y en a pas eu, je lance un sondage: sondage bombers !



(Je fais ce sondage parce que je n'ai jamais eu de bombers, il y a des choses que je n'oserais jamais avouer ici. Par exemple, je ne ferai pas de sondage "fuseau", j'ai encore trop de cicatrices purulentes).


Bref, pourquoi est ce que je vous parle de bombers, donc de manteau, donc de neige? A l'évidence parce que j'ai envie de vous parler de mon dernier petit bijou qui mériterait un blog à lui tout seul tellement il a révolutionné ma vie: mon ipod (là, dit comme ça, le rapport ne saute pas aux yeux de l'évidence, mais vous verrez en fin de message que je suis encore dans le sujet..).

Parenthèse pour les vieux qui me lisent, les jeunes peuvent passer au paragraphe suivant:
Un ipod (qui se prononce "aïe-pod", ça c'est au cas où ma mère me lirait), c'est comme un walkman, sauf qu'on ne rentre pas de cassette dedans parce que ce n'est pas possible, c'est trop petit. On ne rembobine pas la chanson ni avec son doigt ni avec son stylo, mais juste en appuyant sur une touche, et pof en une seconde c'est fait, je sais c'est surréaliste. Un i-pod, c'est aussi fin et aussi léger qu'un after eight, et je ne parle pas du goût, ça je ne peux pas vous dire, je n'ai jamais tenté de mettre l'i-pod dans ma bouche, il faudrait que je demande à mon neveu dès qu'il saura aligner deux syllabes qui rendront un mot cohérent. Un i-pod, c'est tout petit riquiqui, mais à côté, plus votre casque est énorme, plus vous avez la classe. Voilà enfin, c'est un résumé hein, je ne suis pas zestedefnac non plus, mais disons que le summum du zenith, niveau ipod, c'est le petit dernier né, l'ipod nano touch, de couleur rose évidemment.


L a eu la classe internationale: à mon anniversaire, je n'ai pas eu une bague, j'ai eu un nano !! C'est de la folie en barre, ce bijou, il faut que je vous raconte à quel point ça a changé ma vie.

Déjà, le matin, je suis bonheur et joie à l'idée de faire la route à pattes jusqu'à l'école, parce que je sais que mon coeur sera réchauffé par une chanson à mon goût, celle que j'aurai sélectionnée. Limite je prendrais des itinéraires bis pour rallonger mon temps de trajet, mais non, il ne faut quand même pas pousser mémé dans les bornes.

Alors ce qui est indispensable, avec la musique dans la tête dès le matin, c'est d'arriver un peu à l'avance au boulot, parce qu'il faut se remettre hein:
- Quand j'ai écouté que "les bords de mer me désespèrent sans ta tronche" ou "cinq ou six années de presque rien, âge imbécile, âge désespéré...", je suis à la limite du petit-suicide, et ce n'est pas très agréable pour les collègues;
- Quand j'ai écouté que "you got the love, youuu got the love", j'ai un peu envie de sauter partout dans les couloirs et c'est trop de bonne humeur de bon matin à la tête des collègues endormis;
- Quand j'ai écouté que " you're boring baby when you're straight", ou que "boyyys don't cryyy", j'ai envie de hurler que je suis lesbienne, et ça ferait désordre;
- Quand j'ai écouté "petit salaud, petit pervers, où as-tu mis les doigts?", j'ai envie de regarder la fin de la vidéo dans ma tête, mais il y a toujours un collègue mal intentionné qui me parle à la photocopieuse, ça me met un peu de mauvaise humeur en plein milieu du film.

Par contre, en repartant du boulot, je peux écouter ce que je veux. Mais un peu moins fort qu'à l'aller, hein, parce que je vous rappelle qu'en fin de journée, j'ai passé 6 heures entourée de 30 enfants, et que je n'ai plus forcément envie que Flo ou quiconque me hurle dans les oreilles.

C'est complètement fou, le son qui sort de ce truc, n'empêche. Les premières fois, je croyais que Jeanne Cherhal me faisait un concert privé, limite je me suis retournée pour voir si elle n'était pas derrière, prête à me poker l'épaule, mais non.
Bon, au départ, du coup, c'est un peu frustrant, de ne pas voir les artistes, mais bon, en même temps, c'est la vie quoi: Jeanne ne peut pas être là à chaque fois que quelqu'un écoute une de ses chansons, Skye non plus.

Si j'avais un dessin explicatif a à faire, ce serait celui là:



Les flèches en pointillés, c'est parce que c'est invisible, c'est à l'intérieur de mon corps quoi: pour dire que la musique me va droit au coeur, et que même si j'avais trois bombers (vous voyez que je n'étais pas hors sujet!) et aucun signe de grippe, je frissonnerais tellement ça me touche. Dans ces cas-là, j'ai envie de dire que je suis d'accord avec la star academy: la musique sera la clef de l'amour de l'amitié. Mais il y a certaines références que je devrais garder pour moi, je sais.

Au départ, vêtue de mon casque, je me suis dit, texto: "holâlâ" (oui, bon, ben hein, l'accent du nord quoi... vous vous auriez dit: "putaing cong!", ou "fan de luneuh!").
Parce que bon, je ne suis déjà pas hyper sociable, comme fille, il faut reconnaître ce qui doit être reconnu; mais alors avec des genres de boules quies énormes en plus dans les oreilles, ça n'allait pas arranger les choses.

En même temps, il faut dire ce qui est: je n'ai jamais parlé aux inconnus dans la rue, je ne vois donc pas ce que ça change, d'être casquée. Et je jure ne jamais l'avoir quand je suis accompagnée...
Et puis, l'autre jour, j'ai été rassurée: j'ai croisé une fille de mon âge, casquée elle aussi, avec un ipod rose elle aussi, et il s'est passé quelque chose du même acabit que quand je croise quelqu'un avec mes talons, une forme de reconnaissance dans les yeux, un sourire, et j'veux dire, si ça, c'est pas être sociable, je ne vois plus ce que c'est... comment ça "de la drague"? Rhô... meuh n'im-por-teuh-quoi.

Enfin voilà. Je ne suis pas une fille à i-phone parce que je refuse, que ça ne colle pas avec ma religion qu'il faudra un jour que je définisse, mais j'ai quand même un "aïe-quelque chose", et ça rattrape un peu.

Et pour ceux qui ne seraient pas convaincus, sachez que le casque qui fait cache oreille, mine de rien, quand la neige est dans son manteau blanc, c'est complètement un "plus", pour ne pas perdre ses oreilles. Et que ça a plus de tronche que ça:



... mais bon, après, vous faites ce que vous voulez, hein, je n'ai pas d'actions. J'veux dire, peut-être que dans 20 ans, je ferai un sondage "cache oreilles", alors ça, vous n'êtes pas du tout à l'abri de celui qui ne fait pas le moine... mais pour l'instant, en fait, pour moi, la plaie est encore béante. Hum...

PS de fin de message: L'ipod, ça peut faire diadème aussi, mais il faut voir si c'est compatible avec le front que vous avez.
PPS de fin de message: attention, avec un ipod, il peut arriver de chanter sans sans rendre compte. Mais sachez que si, vous, vous ne vous entendez pas, bon, ben les autres, si. Et ça peut être très dangereux.

mercredi 15 décembre 2010

Au DeSSuS Du ViEuX VoLcAn ...


Quand L m'a dit qu'en février, on partait au ski en vacances chez ses parents, et que son neveu nous accompagnerait sur les pistes, je l'ai regardée droit dans les billes de ses yeux, et je lui ai dit franco: "tu ris?".

C'est que, quelques semaines plus tôt, on avait décidé d'un commun accord de se faire un petit voyage, histoire de marquer le coup du glas de nos trente ans, et que précisément, c'était pendant les vacances de février qu'on comptait le faire.
C'est qu'on commençait à être décembre, et pour boucler des vacances en février, l'étau se resserrait sérieusement.
C'est qu'L pensait que finalement, pourquoi se casser la tête alors que chez ses parents, il y a des pistes de ski.

J'avais un peu tout à coup l'impression d'être la cruche à l'eau dans laquelle elle faisait déborder la vase de la coupe pleine, et je n'étais pas du tout décidée à échanger mes rêves de vacances loin loin loin avec elle contre de la garderie au ski.

Ben apparemment, tout ça, ce n'était pas une blague, parce qu'après une blague, on rit, et elle, force fut de constater qu'elle ne rit pas.

Sur ces paroles, en pensant une énième fois que de toutes façons la vie était horrible et qu'elle ne m'aimait plus, pour faire ça, et que j'allais quitter l'appartement tambour battant avec mes baguettes, j'ai ajouté: "bon. Ben toi, tu fais ce que tu veux, mais moi, c'est hors de question de te suivre, et c'est aussi hors de question que je reste ici, donc tu iras là-bas, et moi je partirai ailleurs, seule. Ca va bien oui."

Après avoir déclaré ça sans vraiment avoir tourné sept fois ma langue dans ma bouche ni dans la sienne, je me suis dit qu'en fait, ça pouvait être chic aussi de partir seule.
Je veux dire, ça se fait, quoi, même que ça peut se passer plutôt très bien.
Je me voyais déjà en fourchette et sac à dos, en train de trecker dans un coin de la planète, et ça rendait plutôt chouette dans ma tête. J'en étais limite à me faire une liste de choses à emporter pour mon voyage, quand L m'a arrêtée.

L: ben non.
zeste: quoi, ben non?
L: ben non, tu ne partiras pas seule. Je partirai avec toi.
zeste: rhô. Mais moi ça ne me gêne pas hein, genre j'ai déjà fait quand j'étais plus jeune, tout ça...
L: ah oui, à quelle occasion?
zeste: bon, ben quand j'étais en train de quitter F, je suis partie seule.
L: donc c'est hors de question.
zeste: rhô?
L: on part à deux.
zeste: rhô...

J'ai dû trouver les bons arguments persuasifs convaincants, certainement le "quand j'étais plus jeune".
Deux jours après, on a traîné sur le net, et paf, on a trouvé notre voyage.

8 ans que je n'ai pas pris l'avion.

10 heures d'avion dans les dents pour arriver à destination, le bide qui se serre rien que d'y penser.

Mais quand je serai en train de faire du scooter des mers avec mon masque rose, mon tuba violet et mon bikini rose à petits pois violets (liste non exhaustive de choses à acheter avant le jour J) en Guadeloupe, j'veux dire, j'pense que tout ça, ce sera oublié...

'fin j'espère.

Parce que genre, la Guadeloupe, j'avais déjà fait, dans ma vie, et c'est un peu pour montrer à L comment c'est, en vrai, le paradis... mais je compte bien me faire San Francisco et La Réunion d'ici peu. C'est dit.

lundi 6 décembre 2010

TiMe'S Up, Et HeUrEuSeMeNt ...


Pourquoi, mais pourquoi, mais POURQUOI ?!!!! Hein? ... Ah. Oui, il faudrait peut-être que je vous explique, pour que vous puissiez répondre.

Ce weekend, nous avions la formidable chance de recevoir mes "beaux-parents" (oui, L me lit, oui, pourquoi, ça se voit?).

La mission principale, qu'on l'accepte ou pas, était de les occuper malgré ce temps pourri: aussi, après quelques parties de scrabble et de belote et un tour de grande roue où j'ai perdu mes oreilles, on a décidé avec L de leur présenter un nouveau jeu: "time's up".

Ceux qui connaissent le jeu peuvent passer au paragraphe suivant. Les autres, tû tû tûrlû tûtû, on reste ici, je vous explique en rapide: Time's up, c'est un jeu qui se joue en équipe, où il faut faire deviner à son partenaire différents mots.
En l'occurrence, ici, on a le "time's up academy", et il faut faire deviner des, des, des ? ... Non, pas des personnages de la star academy, rangez Grégory, Jeni et Nolwenn, mais des titres de film.

Bon sang, il va falloir que vous changiez votre culture d'épaule. Bref.

Étant donné que les parents d'L n'avaient jamais joué, j'ai décidé d'un commun accord que j'allais faire équipe avec la mère d'L, et laisser L avec son père.
Histoire de mélanger les générations quoi.
Et histoire qu'il y ait dans chaque équipe une étincelle et un boulet.
D'aucuns appellent ça "équilibrer". Moi j'appelle ça "gagner moins facilement en se mettant un peu de bâtons dans la cinquième roue du carrosse".

Après une première partie mémorable, où on a appris que le père d'L avait été voir "histoire d'ô" avec sa mère ("mais si, souviens toi, ce film érotique"/ "heu..."), nous avons décidé de remettre ça.
Histoire de rigoler encore un peu.

Bien mal nous en a pris, ou tel fut pris qui croyait pouvoir prendre, ou tant va la cruche à l'eau qu'à... ah non, cette expression n'a rien à voir avec l'histoire.

Au premier tour de piste, rien d'inquiétant: la mère joue, je devine, le père joue, L devine.

Puis les cartes passent à L, et, alors qu'elle pétille habituellement, je la vois hésiter, faire une pause, puis dire maladroitement à son père: "ben... c'est... c'est... c'est un film, quoi. Bon. Heu, avec cet acteur, heu, ran, comment il s'appelle... ran... heu...".

Moi, à côté, j'étais là à lui dire: "m'enfin, L, tu ris là? Dis lui au moins de quoi ça parle, tout ça, tout ça, histoire qu'il devine à moitié!!!".
J'veux dire, bon, je n'étais pas dans son équipe, et ça m'arrangeait de gagner, mais j'avais limite pitié du père qui devait deviner le titre d'un film sans aucun indice, en ramant sans rame...
Et puis je n'aime pas non plus gagner trop facilement: "il n'y a pas de petites victoires", mais genre, c'est vraiment n'importe quoi cette phrase !

Le temps s'est écoulé sans qu'on en sache plus, et le tas de cartes est arrivé devant moi.

Avec la carte d'L en première position, que je devais à mon tour faire deviner à sa mère.

A peine l'avais-je retournée (la carte, pas la mère, non mais vraiment n'importe quoi, oh, et le respect dans tout ça?) que j'ai tout de suite pigé la raison pour laquelle L était passée du noir au blanc en tournant gris bleu... comment dire? Bon, je vous montre le hic parade de carte un peu... embêtante:


... Voilà, quoi.

J'ai immédiatement regardé L, puis la carte, puis L, puis la carte, puis encore une fois L. Et je crois qu'entre temps, j'ai encore une fois regardé L et la carte, mais pas sûr.
C'est marrant cette impression d'avoir bu une bouteille de vodka en une seconde.

Dans les pupilles de mes yeux, on pouvait lire un énorme "WTF", parce que, ce que j'ai oublié de vous dire, c'est qu'en début de partie, chacun a son tas, et on doit éliminer deux cartes de son jeu.
Ce qui signifiait que si, moi, je m'étais retrouvée avec cette carte, sans aucun doute je l'aurais virée, mais limite donnée à manger à Mallow.

J'étais sûre à 2000 % qu'L avait dû faire de même, et qu'en gros, c'était soit la mère, soit le père qui avait délibérément choisi de bien vouloir jouer avec cette carte...

Excusez-moi mais, à l'instant T où je vous parle, est-ce qu'un scientifique S tombé par hasard sur ce blog B peut mesurer la probabilité P de tomber sur cette carte C avec mes beaux-parents BP?!!

Genre:



Enfin. J'ai finalement repris à moitié mes esprits, parce qu'entre perdre le point et le gagner, film avec lesbiennes ou pas, il fallait gérer.

J'ai donc essayé de le jouer intelligemment.

J'ai proposé en plus du pertinent "bon, ben c'est un film" d'L, tout à l'heure, "bon, ben, heu... si je vous dis, heu... voyons... herbe?".

Ce qui est complètement aberrant, c'est que, quand on croit être déjà au sous sol à dix mille lieues sous la terre, ben en fait, non.

Il y a toujours moyen de faire pire.

Par exemple, quand la mère d'L, à mon "herbe" savamment pensée, a répondu: "heu... brouter"?

J'ai ri nerveusement, et je crois qu'une larme a perlé dans mes yeux ou sur ma tête, ou quelque part, mais je ne suis pas sûre parce que je vous dis, je n'étais plus à 2000 lieues sous la terre, mais j'avais dépassé le manteau, de beaucoup: j'avais déchiré la discontinuité de Gutemberg et celle de Lehman, j'étais en plein cœur du noyau, et ça chauffait sévère.

Peut-être qu'enfin la mère d'L a vu mon drapeau blanc avec indiqué dessus "sortez moi de là je suis une célébrité", parce que, sans que je ne dise plus rien, elle a repété: "herbe? pelouse? gazon?", et j'ai pu hurler: "OUIIIIIIIIII, OUIIIIIIIII, creusez gazon!!!!", et elle a enfin lâché la bête de titre de son gosier, et c'était tellement formidable que j'ai vite dégainé la carte suivante, qui était innocente, puis j'ai regardé l'heure et que j'ai dit que, bon, il était temps de manger, genre, et qu'on finirait peut-être la partie ensuite.

Parce que ce que je ne vous ai pas dit non plus, c'est qu'en troisième manche de ce jeu, il y a la partie "mime".

Ben c'est marrant: ensuite, on a oublié de finir la partie, dites...

samedi 4 décembre 2010

"CoMiNg BaCk", VoTrE LiVrE De ChEvEt (ou de métro)(ou de canapé)(enfin, où vous voulez, quoi...)


Rhoôolaâaâaalaââaa (à prononcer avec un accent du nord bien gras, s'il vous plaît, sinon il y a moins d'effet): Ça y est.
La consécration.

Vous êtes toujours tous là à vous moquer de mes dessins: disons que ma façon de représenter le monde orbi et urbi avec des feutres est assez incomprise.
Pareil avec des crayons de couleur.
Pareil avec tout ce qui laisse une trace sur du papier, en fait.

Eh bien sachez que le fait d'être une bille en dessin, ça peut servir à avoir la classe internationale.

Eh ouais.

Lez explications tout de suite:

Il y a un p'tit bout de temps, genre un mois, la p'tite blan a lancé sur son blog un "concours de dessins pourris": le but, c'était de réussir à dessiner ses personnages de la manière la plus désastreuse qui soit.

En voyant ça, je me suis dit, pèle-mêle: "c'est ma chance, ma force, ma dissonance, je ne me vois plus en pied, je rêve réalité, ma révolution porte son nom, zeste lève toi et danse avec la vie, ze dog déz are oveur", tout ça, tout ça.

Je me suis mis à l'ouvrage; ça m'a pris un temps monstrueux, parce que, quand même, réussir à rater un dessin, ce n'est pas donné à tout le monde, je dirais même qu'il faut s'y prendre à plusieurs fois, c'est une multiplication à plein de retenues, même pire. Je me suis donnée, quoi.

Puis, après des nuits blanches passées à peaufiner chaque détail, des soirées entière à boire de l'absinthe au goulot, des journées à sasser et ressasser les traits de mes personnages, des araignées au plafond de mes cauchemars, des crises d'angoisse, des envies de tout laisser tomber, le ver est sorti de son cocon, l'œuf est sorti de la poule, la cruche est sortie de l'eau: je me suis enfin décidée à envoyer mon Œuvre, ma vie, à la p'tite blan...

Enfin, j'ai retenu mon souffle.

Autant vous dire que depuis l'envoi de ce mail, je ne vivais plus: essayez de retenir votre souffle pendant un mois, on en reparlera !

Et hier soir, j'ai enfin pu inspirer, et je dois dire que ça m'a fait du bien: j'ai reçu dans mon courrier, dans ma propre boîte aux lettres, et en exclusivité mondiale avant le monde entier (genre, même jodie Foster ou Val®, elles n'auraient pas pu l'avoir avant moi, même si, bon, pour Val®, j'suis un peu gênée quand même, j'espère qu'elle ne m'en voudra pas trop, j'veux bien lui envoyer), un exemplaire du tom tom 3 de la p'tite blan et du p'tit galou, avec, mônsieur, mâdame, en prime, mon dessin imprimé à l'intérieur sur une page normale et tout que j'en serais presque gênée.

Rhô, j'aurais bien voulu genre vous le montrer, parce qu'il vaut le clin d'oeil. Mais non, vous ne voulez pas non plus que je vous scanne le bouquin complet? Il n'y a qu'une façon de le voir: en achetant le p'tit tom.

Comment il est? Pas cher, avec de la lesbienne et avec du "ah ah" garanti inside out (oh, comme j'en parle trop bien!). Y'a même la p'tite blan toute nue dedans, mais là j'en dis déjà trop, faites moi taire. Et surtout il y a mon dessin quoi, j'veux dire, rien que ça c'est complètement vendeur évidemment.

Regardez, je vous mets le lien pour l'acheter, là, en cliquant sur l'image (c'est vraiment beau, la magie de la technologie du progrès!): HOP:



Même qu'en mettant le code "zeste" sur le bon de commande, vous l'aurez gratos. Non, je déconne. Mais essayez quand même, sur un malentendu ça pourrait peut-être marcher...

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mercredi 1 décembre 2010

Le FaCtEuR N'EsT PaS PaSSé ...


Hier, avec ma classe de CP, il me restait cinq minutes en fin de séance de sport, et je me suis dit que ça nous ferait du bien à tous de faire un "jeu du facteur".

Ce jeu ne consiste pas à poster des lettres, ni à visionner un film à caractère pornographique: on connaît aussi ce jeu sous d'autres noms, genre "le renard passé", ou "le jeu du mouchoir", ou encore "le jeu du foulard" ou "la rue de la gare".

Enfin, bref, pour résumer à ceux qui n'ont jamais fait de centre aéré et/ou ne sont jamais sortis de chez eux et qui n'ont pas de copains, il s'agit de faire une ronde, de s'asseoir, de faire mettre un foulard, un mouchoir (propre de préférence), mais rarement un renard, par un enfant dans le dos d'un autre enfant, et de se faire poursuivre par l'enfant en question tout en essayant de retourner à sa place. La place de celui qui nous poursuit... Heu...
Oui enfin, d'habitude j'explique mieux mais là j'ai la flemme, je suis sûre que tout le monde connait de toutes façons.

Ce jeu est formidable pour la maîtresse, parce qu'on peut normalement s'asseoir et souffler trois secondes dix, passer ses coups de fil avec un petit thé et aller liker les statuts facebook de ses copains, pendant qu'ils se gèrent un peu tout seuls.

Souffler trois secondes dix? C'était sans compter le fayot de la classe, oui.

Appelons le Harry, parce que je trouve que c'est un joli nom de fayot, quand on ajoute son nom de famille, "Cot" (oh, ça va hein... c'est une blague de trentenaire, vous ne pouvez pas comprendre, les p'tites jeunes, on n'a plus le même humour, tout ça, tout ça...).

Je venais à peine de me poser tranquille en tailleur (la position, hein, pas la fringue! Y'a plus que Bette Porter, pour porter des tailleurs!) quand Harry a dégainé le foulard et l'a déposé derrière mon dos, aussi discrètement qu'un éléphant en rut.
Comme je suis une maîtresse dans les règles, j'ai fait semblant de ne rien avoir entendu, et j'ai attendu sagement la fin de la chanson avant de me lever pour tenter de choper Harry, avec l'idée de le soulever de tout son poids mort et de l'embarquer dans le centre de la ronde, en l'air (oui, enfin, ça, ça dépend du gabarit de l'enfant hein: par exemple, Emma, je la conduirais juste au centre de la ronde, en la tenant par la main...), en hurlant "c'est l'histoire de la viiiiiie, le cycle éternel!!!", avec la foule en délire scandant "Harry, dans l'bouillon, Harry, dans l'bouillon, Harry, dans l'bouillon!!!".

Bon.

Bon, ben ce n'est pas du tout ce qu'il s'est passé.

En me levant pour courir après Harry, j'ai fait mon premier pas en mode "sauvage", et je me suis rendu compte qu'aux pieds, j'avais mes petits talons à la noix à la place de baskets de sprinteuse.
Harry, ça ne lui a pas échappé.
Il a à peine forcé pour faire le tour de la ronde et échapper à mes griffes, et pendant que j'avais l'air d'une autruche en fuite, à tenter de courir sans y parvenir, il s'est tranquillement posé à ma place, sans craindre une petite seconde d'être attaché à un totem avec des cordes puis brûlé à petit feu vif au centre de la ronde... (ça va, ça va, j'enrobe un peu! Normalement, à notre époque, ça ne se fait plus, ça).

Suite à cette défaite monumentale, la comptine du facteur/du foulard/du mouchoir (barrez la mention inutile en fonction de vos connaissances) a repris: c'était à mon tour de déposer le foulard derrière le dos d'un élève.

Avec mes baskets, quand j'étais jeune, je choisissais toujours le plus rapide, histoire de lui prouver qu'il peut facilement choper ses potes de classe, mais que la maîtresse, genre, c'était une autre corde à un autre arc-en-ciel.
Bon.
Ben là, avec mes talonnettes cendrées, je le sentais moins bien, le coup de m'affronter au bip bip de la classe. Je me voyais déjà au centre de la ronde, avec toute ma crédibilité envolée loin loin loin.

J'ai regardé vite fait les enfants, et, puisque je n'ai aperçu aucun cul-de-jatte ni de pied-bot, j'ai mis lâchement le foulard derrière celle qui a deux mains gauches à la place des pieds, et inversement, la petite Marine... (comme quoi, ces enfants-là sont un peu une bonne galère en classe - essayez d'écrire avec vos pieds, vous comprendrez -, mais servent bien en sport).

La rigolade. J'avais déjà presque fait le tour de la ronde quand Marine s'est aperçue qu'elle avait le foulard derrière elle (parce qu'elle a aussi deux yeux gauches à la place des oreilles, la pauvre), et j'étais quasiment revenue à sa place quand elle a fini par réussir à prendre le foulard entre ses pieds (ben oui, qu'elle a à la place des mains, suivez un peu!)(un vrai casse-tête, cette petite!).

Une victoire peu gratifiante, mais une victoire quand même... oh! Ne me l'enlevez pas.

Suite à cet épisode, un autre enfant a essayé de me remettre le foulard dans le dos au tour suivant, mais je l'ai vite refilé à mon voisin d'à côté, mine de rien, parce que quand même, peut-être qu'en fait, ce jeu, ce n'est plus de mon âge, les jours où je suis déguisée en femme.

A cause de moi, l'enfant qui m'avait mis le foulard s'est disputé avec l'autre, à côté de moi: "Eh!!!! C'était pas à toi que j'avais mis le foulard!!!"/"mais c'est la maîtresse qui a...".
Il n'a pas eu le temps de finir la phrase, j'ai tout arrêté, en leur disant que, oh, c'était bon, hein, j'étais bien gentille de bien vouloir jouer à ce jeu, et que si ça engendrait des disputes, la prochaine fois je m'abstiendrais de les faire jouer en fin de séance de sport, ça va aller, oui, oh, d'abord, fi des embrouilles, on s'range et on retourne en classe, point barre à la ligne n'ouvrez pas les guillemets.
"c'est quoi des guillemets maîtresse?", "c'est ce que tu viens de fermer, là, juste là...". Non mais d'habitude j'explique mieux.

Quand je dis à L qu'il faut que je m'achète les dernières naïkeuh à la mode, celles trop belles avec un scratch, c'n'est pas seulement pour avoir le staïleuh et avoir l'air plus jeune: C'est pour le bien de ma classe, aussi...