jeudi 23 août 2012

★La RaNdO ToNgS eT ClaQuEttEs, c'eSt PaS PoUr LeS MaUviEttEs !★

Vous avez retenu votre souffle jusqu'à cet article, et je vous en remercie, mais respirez maintenant, il y en a qui meurent comme ça, c'n'est pas du flan le système respiratoire, tout ça...

Donc, la rando-tongs et claquettes, comme vous avez peut-être pu le deviner, c'est une randonnée avec des tongs et/ou des claquettes. Tout bêtement, il ne faut pas être sorti du pot de science-po pour lire mes messages, ça se saurait.

En effet donc, alors que nous étions en Corse, par une belle matinée, nous décidâmes, la troizm, mon L et moi-même, d'aller taquiner un peu de la montagne histoire de découvrir autre chose que la mer bleue turquoise et transparente (oui, on a eu la troizm en pension une partie de nos vacances, ses parents nous ont fait un bon prix, renseignez-vous ça vaut le coup...).

Etant donné que nous étions en vacances et qu'il était à peu près hors de question de se lever à 6h du matin (j'ai tenté de négocier mais personne n'a accepté, peuh...), nous sommes parties le guide du routard en poche pour faire, à 10h30, sous 35 degrés à l'ombre, le petit chemin qu'ils qualifiaient dans le guide comme étant "un peu escarpé".

La troizm et moi étions en vacances, et sous ces 35 degrés, il était environ inacceptable de mettre genre des chaussettes avec des baskets. J'avoue que seule, j'n'aurais peut-être pas osé, mais à deux, on était plus fortes, et contre l'avis d'L, nous avons décidé de garder les tongs pour l'une et les claquettes pour l'autre (d'autant plus que la dernière fois que le guide du routard nous avait dit d'être bien chaussées, c'était dans un petit chemin en Guadeloupe qui ressemblait à une autoroute, alors bon, à d'autres quoi !).

Je vous gratifie d'une belle petite preuve par l'image de notre attirail de pieds, parce que dans le fond, je vous aime bien, et je sais que ça vous fait plaisir:

(Donc bon ben c'est facile, mes pieds, c'est ceux où il y a le genou qui dépasse de mes baguettes, et ensuite, par élimination, devinez, quoi...)

Nous sommes donc parties, tip tap tip tap (mes claquettes), pic poc pic poc (les tongs de la troizm), BLAM BLAM BLAM BLAM (les grosses chouzes d'L), en rigolant un peu, sur le chemin qui devait mener à quelque chose là haut, mais on n'était pas très sûre de quoi en fait, on allait voir (ou pas), avec nos chaussures respectives et le soleil qui tapait largement sur nos têtes.

Au bout de 5 minutes de plat, il faisait à peu près 35 degrés dehors et 59 dans nos corps, il y a eu une pancarte qui disait que quand même, c'n'était pas très conseillé de partir randonner à cet endroit, avec ou sans bonnes pompes. 



Mais bon, on s'est vite dit que si vraiment ça n'avait pas été prudent du tout, ils auraient mis des barbelés, des fils de fer et un squelette pendu à un arbre, alors ça nous a plutôt rassurées de voir qu'il n'y avait rien de tout ça.

Et puis bon, question "prudence", j'veux dire, on n'était pas nus pieds non plus quoi.

... Et le panneau de la ville de départ du chemin était accueillant et sécurisant, je ne voyais pas ce qu'il aurait pu nous arriver de bien grave:


Au bout de 10 minutes de plat, 37 degrés dehors et 79 dans nos corps, il y a eu le "chemin escarpé" annoncé dans le guide, et là tout de suite, on a moins rigolé, dans notre barbe qu'on n'a ni l'une ni l'autre, parce que L fanfaronnait avec ses grosses baskets, et qu'on avait plutôt intérêt à filer droit et à ne montrer aucun signe de faiblesse potentielle.

Parce que quand même, la fois où le guide du routard avait dit qu'il fallait être bien chaussés, c'était genre "petit joueur", mais là, j'avais envie de commenter "ah oui, quand même!". Mais bon, comme chacun sait, on ne peut pas vraiment commenter un guide papier comme on commenterait un blog (genre ici, vous avez trop de chance quand même!).

Genre:

Le chemin que vous ne voyez pas parce qu'il est caché sous les pierres et les gravats, était bien le chemin à emprunter.

Plus on avançait, plus ça grimpait, et plus ça grimpait, moins il y avait d'ombre. J'veux dire par là que les arbres ne sont pas plus fous que nous, parfois: ils s'arrêtent eux aussi à un moment donné d'aller pousser plus haut. Enfin j'imagine hein, j'n'ai jamais été vraiment un arbre.

L a eu à un moment une petite baisse de forme, rapport au soleil qui tapait sérieusement, et comme je me devais d'assurer malgré mes chaussures peu adaptées, j'ai proposé bêtement de porter le sac, et il n'a pas fallu le dire deux fois, je l'ai eu direct sur le dos, et il était un peu lourd quand même, je tiens à le signaler.

Il a fallu continuer à fanfaronner, avec la troizm, parce que sinon notre dignité, on pouvait la mettre où on pensait (et pas forcément où vous, vous pensez, bande de gros dégoûtants). Alors je ne sais pas si c'est la température ou autre chose, mais on a commencé à dire qu'on était vraiment bien dans nos chaussures, et qu'au moins on n'avait pas chaud du tout, ça respirait d'en bas quoi. Que nos chaussures étaient en fait ultra adaptées à ce chemin, parce qu'elles étaient tellement vieilles qu'elles étaient moulées à nos pieds, et qu'on ne comprenait pas pourquoi L n'avait pas suivi nos conseils en ne mettant pas elle aussi les siennes.

La troizm a commencé à délirer sévère, après 30 minutes de randonnée, sous une température et un dénivelé respectivement de 50 et 95 degrés: à dire que ses chaussures allaient rudement bien, à énoncer à quelle occasion elle les avait achetées à auchan, avec qui elle était, et en quelle année, pour préciser que ses tongs étaient en fait des tongs de randonnée, pas des tongs de bas niveau lambda. Et comme je suis plutôt chic, comme fille, j'ai soutenu ses dires et j'ai rajouté que personnellement, j'étais bien heureuse d'avoir mes claquettes, parce que je trouvais quand même que c'eut été dommage de ne pas montrer mon verni fraîchement posé, et que ça mettait un peu d'exotisme dans le paysage, ce rouge pétant.

On a fini par presque arriver, au bout de 3/4 d'heure, qui nous paraissaient 6 heures et 3 jours sous ces températures, on avait une vue magnifique quand on se retournait, on voyait la mer au loin et on avait juste envie d'être plutôt là-bas qu'ici, mais il restait encore un petit morceau de terrain à parcourir avant d'arriver à l'endroit E, et comme on crânait avec nos chaussures moulées à nos pieds, avec troizm, on a affirmé que quand même, ce serait dommage de ne pas aller jusqu'au bout. Alors qu'au fond, je pense qu'elle comme moi avions juste envie de faire demi-tour et d'aller lire Oop's en bord de mer, pour voir si Sury avait finalement choisi d'aller vivre avec son père ou sa mère, il y a des choses importantes comme ça, dans la vie, l'été.

Comme L n'a pas vu qu'on blaguait en faisant semblant d'avoir envie de continuer, bon, ben on a continué. Le dernier quart d'heure fut le plus pénible, parce que le dénivelé avait encore changé, et c'était pire que de l'escalade. Ok, j'exagère, mais c'est pour la forme, ça va, ça va... Bon, c'était dur quand même quoi.

Lorsqu'on est réellement arrivées là haut, on n'avait qu'une idée, c'était de redescendre avant qu'il fasse 4078 degrés. On approchait midi, et ma mère m'a toujours dit de ne pas m'exposer à midi, mais là, avais-je le choix?!!!
Il y avait 1m carré d'ombre là haut, sous des rochers négligemment posés là 2000 ans avant JC, à l'époque où ils n'avaient que ça à faire (c'est pas comme si c'était la rançon de la gloire de la montée...), et des badauds de touristes avec des grosses pompes occupaient déjà l'espace. Avec leur accoutrement, ils devaient certainement continuer jusqu'au mont blanc ensuite, je ne vois que ça.

Après avoir vidé la moitié de la bouteille d'eau sur ma tête et sur celle d'L qui a râlé parce qu'elle n'avait pas envie, alors que moi je trouvais ça un peu marrant quand même, on a fini par trouver un mini coin d'ombre, où on s'est avachies toutes les trois. C'était horrible parce que d'être proches les unes des autres augmentait encore la chaleur de 5 degrés, et ça n'a l'air de rien comme ça mais ça comptait quand même.

L a fait 3-4 photos pendant que je mourais de la tête, et que la troizm mourait du cerveau: je l'affirme parce que j'ai une photo preuve, et j'ai une tête rouge comme une tomate grappe, et la troizm a les yeux qui font des tourbillons.

C'est dommage parce que sur le coup, je ne m'en suis pas trop rendu compte, mais ça avait l'air quand même beau, là-haut:

Bon ben une fois là-haut, on n'avait plus qu'à redescendre, le plus dur était fait j'avais envie de dire, quoique...

Nos tongs et sandales de randonnée ont quand même pas mal morflé au retour aussi, même si on était plus guillerettes parce qu'on savait ce à quoi s'attendre.

On a commencé à croiser des gens qui montaient, des inconscients quoi, et je suis très déçue parce que j'étais tellement stone que j'ai oublié de leur faire ma blague pourtant tant préparée: "attention, après ça se corse un peu..." (ah ah, ça se "Corse", t'as compris?). Troizm était au meilleur d'elle même par contre, parce qu'elle a conseillé aux gens qui montaient de ne pas poser les mains sur les pierres, parce que, je cite, "on n'est jamais trop prudents", et gare aux bêbêtes, aux serpents, tout ça. Quand elle a dit "on n'est jamais trop prudents", je revois le type faire un travelling de sa tête à ses tongs, et sur le coup, je ne suis pas sûre qu'elle ait été très crédible, mais ça nous a bien fait marrer pendant au moins 10 minutes, l'euphorie de la descente, tout ça, tout ça...

L, elle ne rigolait pas trop, il devait certainement y avoir moins d'euphorie de clown dans ses chaussures, je ne vois que ça.

On a fini par arriver au dernier endroit compliqué, et à partir de là, la troizm et moi, on a été trop fières d'avoir surmonté allègrement (presque) cette épreuve avec nos petites chaussures mignonnes (qui l'étaient certes un peu moins après le périple).

La troizm a même poussé la barre plus haut en sautant d'un petit rocher, d'un pas de gazelle, en déblatérant un petit "tche-tche-tche-tcherry bomb", tellement elle était rock'n'roll, et je lui ai dit de faire gaffe quand même, parce que se péter la cheville à ce stade-là, ce serait con, un peu.

Après ça, la troizm et moi, on se sentait trop fortes par rapport à L, on ne cessait de dire qu'on était vraiment trop des dingues, trop des roots, trop des "tu vois comme on est trop funs comme filles, ah ah, L, petite joueuse !!!!", tout ça pendant au moins deux jours; et je pense qu'à un moment, L en a eu marre d'être celle à qui il n'arrivait rien de funky rock'n'roll, et comme pour nous faire le pied de nez de notre vie, elle est allée se faire piquer par une méduse.

J'veux dire, à côté de ça, notre rando tongs, ça a paru au final comme du pipi de Mallow. L, elle nous a un peu surpassées niveau rock'n'roll, et en plus, elle, elle a gardé la trace pendant toutes les vacances, et je n'suis même pas sûre que ça partira un jour, peuh, tellement elle a bronzé par dessus...

Et le pire dans tout ça, c'est qu'elle ne s'en vante même pas. Si j'pouvais, évidemment, j'échangerais ma rando claquettes contre sa piqûre! Mais seulement maintenant hein, parce que sur le coup, on dirait bien que ça a fait un petit peu mal, et je veux bien être un peu rock'n'roll, mais je n'suis pas encore maso, WOH!

6 commentaires:

  1. Même pas une petite ampoule? Je suis décue... en tout cas, elles sont bien jolies tes claquettes avec leurs diamants, ils brillent de nouveau?

    méduse = pas glop, m'en suis attrapée une aussi gamine, si je peux rassurer L les traces ont fini par partir!

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    1. Rien du tout! Comme elles sont vieilles, elles sont moulées à nos pieds, j'te dis ! Mes diamants brillent encore un peu, parce que mes claquettes ont ensuite servi de chaussures de rivières, ça leur a refait une santé. Je pense que l'an prochain, elles seront encore vaillantes, prêtes à réaliser d'autres épreuves!!
      Et pour la méduse, L a été petite joueuse quand même: c'est juste sur le bras, bôh... et maintenant que ça ne la pique plus ni ne la démange, j'veux dire, c'est juste un trophée de vacances quoi !

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  2. Oui ben voilà, désolée, j'suis en retard pour commenter, mais j'avais un défi de folie à relever...
    Bon ben oui, elle avait l'air chouette cette rando, et en tongs ben c'est complètement inconscient, mais c'est quand même la classe internationale!! Bravo!
    Voilà, ben sinon y'avait pas d'cascade??

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    1. Non ben sur cette rando-tong, il n'y avait pas de cascade, mais avec toi j'ai appris à aimer un peu les balades sans cascade, qu'est ce que tu veux que je te dise... Tu vois bien que tu me sers quand même à quelque chose, le malabar !

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    2. Mouais mouais je vois, mais c'n'est pas non plus l'utilité la plus utile du monde hein...

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    3. Rhô ben quand même, oh !

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