Oui, je sais, hier, je n'ai rien laissé à
manger lire pour vous ici, et je ne ferais pas ça à mon propre chat si j'en avais un. Mais en même temps, pour la plupart, je vous connais moins bien que le chat que je n'ai pas, et d'autre part vous êtes assez intelligents pour aller voir ailleurs sans même me demander mon autorisation, chose que mon chat ne ferait pas. Quoique, pas sûre qu'il demanderait l'autorisation, avant de goûter la meilleure bouffe du voisin. Par contre, sûre qu'il ne goûterait pas aux merdes des autres d'à côté. Bref.
Après ce pâté d'introduction, laissez moi parler de mes vacances. Pas celles-ci, vu que je ne les ai pas encore vécues, mais celles d'"avant", quand "c'était mieux".
Pour moi, des vraies vacances, vraies de vraies, certifiées conformes, label "vacances", c'est quand on part à plus de... allez, on va dire 200km. Or, ça fait quasiment un mois que je tourne autour de Lille, au plus à 100 bornes, et croyez-moi, pour moi, c'est une lutte permanente, un déchirement total, une désolation terrible.
C'est que les vacances, avant, quand j'étais un petit citron encore attaché à mon arbre, c'était 2 mois non-stop de dépaysement total. Sachez que mes parents sont tous les deux
fainéants profs (moi j'ai le droit de faire la blague, pas vous), et que, du coup, on a toujours eu deux mois de vacances tous ensemble. Jamais je n'ai vu ma mère dire "allez, les enfants, encore 10 jours à attendre votre père, et après on part...". Non, nous, c'était cash, hop, grandes vacances, on charge la caravane, hop, vérification des feux arrières/avants, pose des rétroviseurs "spécial caravane", et cassos.
N'allez pas croire, donc, que nous partions au club med à St Tropez en avion. Parce que je viens de vous dire que, nous, on avait une caravane, et en plus, je viens aussi de vous dire que mes parents étaient profs; et que celui qui croise des profs au club med me fasse signe. J'ai dit des vrais profs, hein, pas du privé ni des profs avec gros héritage familial.
Bref, donc, nos vacances étaient du 1er juillet au 31 août, et s'il y avait eu un 32 août, on serait restés une journée de plus.
Mes parents, à l'époque, ils étaient carrément "roots". Je ne m'en rendais pas compte, petite, mais là, en regardant en arrière, ça me saute au nez. Rassurez-vous, les vôtres aussi, ils étaient roots: vous voulez des exemples qui vont vous rappeler des souvenirs? Bon, par exemple, on était à 3 derrière, serrés comme des saucisses, et quelque fois, quand la route étaient longue, on dormait.
Attention, c'est là que commence le roots: Moi, j'étais sur la plage arrière, mon frère sur la banquette, et ma sœur par terre. On n'était pas chien, parfois on échangeait nos places, mais comme c'était moi la plus petite, c'était plus facile que ce soit moi sur la plage arrière. Mes parents étaient sympas: ils filaient des oreillers, pour que ce soit moins dur pour ceux qui n'avaient pas la banquette pour s'allonger. Des pare-soleil? ah ah, vous rigolez? les serviettes faisaient bien l'affaire. La clim? mouarf!!!!!!!!!!!!! les fenêtre ouvertes par devant, oui!
Je me souviens aussi que, souvent, je jouais aux barbies aux pieds de ma sœur, dans la voiture, parce que toute la route à la place du milieu, c'était un peu ennuyant. Bon, je ne vous cache pas que dans mes différentes positions, le jus d'orange avait souvent du mal à passer, mais comme la famille était roots, mon frère et ma sœur n'avaient qu'à passer leur tête par la fenêtre de chaque côté pendant que je gerbais dans le sachet que me tenait ma mère, assise sur ses genoux sur le siège de devant, en attendant que mon père trouve une place pour se garer (pas si facile: je vous rappelle que derrière, il y avait la caravane, et que l'ensemble était quand même plus encombrant qu'une smart).
Donc, le trajet était roots, et avec l'énorme caravane derrière, on n'avançait pas des masses. Notre premier arrêt, c'était vers Dijon, soit environ 400 bornes après Lille. Je ne vais pas vous décrire toutes nos vacances, parce que sinon, je sors un bouquin, mais il faut que vous compreniez pourquoi j'ai un peu l'impression d'être une grosse bourge, aujourd'hui, quand je pars en vacances, un peu d'effort de lecture, après ce sera plus agréable...
Avec la caravane, on s'arrêtait donc dans les campings. Mes parents étaient quand même moins roots que ceux de steph, parce que nous utilisions la douche du camping, et non pas le
système D du père de steph. Enfin, quand je dis "camping", attention, hola!!! ne croyez pas qu'on s'arrêtait dans un camping "danse de tongs" et animations 24h/24. Non, mes parents avaient leur carte "GCU": en gros, ça signifiait qu'ils pouvaient rentrer dans des campings privés, autogérés par les personnes qui occupent le camping. Ça veut dire que mon père se farcissait parfois les entrées du camping, ou lavait les chiottes, ou organisait le barbecue du vendredi soir, etc etc. Tout ça dans une bonne ambiance, apparemment, là j'étais trop jeune pour me rendre compte si c'était vraiment le cas, mais parfois je me demande comment c'est possible de nettoyer avec une bonne ambiance le caca des gens. Je pense qu'en fait, c'était quand même un peu moins cher, ces campings-là, et comme la famille était roots, on préférait partir plus longtemps en dépensant moins, ça c'est une raison valable.
Vous avez rigolé quand j'ai dit que notre premier arrêt, c'était Dijon. Si, je vous ai vus, ne dites pas le contraire. Vous croyez que j'ai vécu des vacances à la con à 400 bornes de chez moi? Détrompez-vous: Dijon, c'était une étape. On restait quelques jours, le temps de se faire des copains ("ah, c'est ton père qui nettoie les chiottes aujourd'hui? demain, c'est le mien..."), et véridique de chez véridique, je me faisais des potes à la pelle.
En plus, comme il n'y avait pas tant que ça de
sectes ce genre de campings, je recroisais souvent les mêmes potes, d'une année sur l'autre, et je m'éclatais. Je me souviens encore de cette petite fille qui avait toute la collection de "my little poney", alors que moi je n'avais réussi à n'en avoir qu'un, parce que mes parents avaient le bon goût de freiner mes envies débiles... parfois, cette fille était assez bête pour bien vouloir m'échanger celui avec sa queue multicolore contre mon horrible poney bon marché. Bref, je m'égare, je m'égare.
Donc, Dijon n'était pas la destination finale. Non, sinon, je n'aurais pas dit qu'on était "roots", j'aurais dit qu'on était "beauf". Nous, on est allés, avec la caravane qui nous faisait avancer à
2 70 à l'heure jusqu'en bas de la botte de l'Italie. Avec les étapes nécessaires (énoncées dans le désordre parce que je suis nulle en géographie): je suis montée sur la tour de Pise, je suis allée dans une gondole à Venise (pas avec le printemps sur la tamise, non, nous, on partait l'été, le printemps, les enseignants n'ont pas assez de vacances...) , j'ai donné des miettes aux pigeons sur la grande place de Rome, j'ai mangé des pizzas à Florence et à Naples, et le truc le plus impressionnant pour moi, je suis montée sur le Vesuve, et j'ai crevé de chaud à Pompéi.
Oui les gens, tout ça en caravane, j'ai la larmiche à l'œil en y repensant.
J'ai la larmiche à l'oeil parce que, malgré tout, ces vacances roots, c'était quand même vachement bien, et c'est certainement un truc que je ne referai jamais avec mes enfants, vu que, premièrement, L est plus du genre "partir peu mais dans un truc classos", et qu'elle commence à déteindre un peu sur moi... et puis, deuxièmement, maintenant, on est obligés de mettre sa ceinture de sécurité à l'arrière. Troisièmement, L n'aura jamais autant de vacances que moi, et d'ailleurs elle est en train de rager sévère avec les rtt qu'elle va encore avoir en moins...
Enfin, on fait ce qu'on peut avec ce qu'on a: cette année, on arrive quand même à partir trois semaines en camping essentiellement, et il ne faut pas cracher dans la soupe (parce que c'est dégueulasse, avec tout le mal qu'on a eu à couper les légumes), c'est déjà carrément pas mal.
Bon, d'ailleurs, il faut que j'aille
peaufiner commencer un peu mon bronzage, histoire qu'en plus de voir notre plaque "59", les gens ne se foutent pas trop de notre tronche de nous voir arriver blanches comme des cachets...