Vous vous souvenez du dernier post où ma soeur avait failli accoucher parce que le jour l'arrangeait? Bon, ben elle a remis ça hier.
Au départ, quand elle m'a dit: "oh, zeste, j'ai des contractions, c'est pour aujourd'hui, ça m'arrange", je lui ai dit qu'on pouvait tromper mille fois mille personnes mais qu'on ne pouvait pas tromper mille fois une personne.
Que la semaine dernière, c'était le même cinéma et qu'on avait lancé le plan nièce-au-sec qui avait fonctionné impeccablement, et que ce n'était plus la peine de faire un coup d'essai.
J'ai même failli lui balancer qu'à mes élèves, je leur rappelais le coup de celui qui criait sans arrêt "au loup", mais en fait, comme je la trouve un peu trash, cette histoire, j'ai préféré ne rien dire. Et puis ce n'était que la seconde fois qu'elle criait "au loup", ma soeur (mais non, Omo micro, ma soeur n'a pas vraiment crié "au loup", c'est une image)(qui n'a rien à voir avec celle qu'on chope à dix bons points, Chwing chwing)(oui, Sam, je sais, je te dois un bon point...)(bon, vous permettez que je finisse mon post?). Elle méritait d'être encore un peu entendue.
Moi, avant, les accouchements, je croyais que c'était comme dans les films: que, dans un magasin, on perdait les eaux, que c'était un peu embêtant, mais que bon, voilà, quoi. Les gens du magasin appelaient un taxi, et parfois, il arrivait qu'on accouche à la maternité. Mais souvent, c'était dans le taxi, oh. Et limite je me demandais si les gens qui conduisaient les taxis n'avaient pas une petite formation de sage femme, parce que quand même, si on me demandait d'accoucher quelqu'un, à part demander une bassine et de l'eau tiède, je ne vois pas trop comment je m'y prendrais.
Ben non, en fait: ça ne se passe pas comme ça.
Grâce à ma sœur, j'ai su qu'à la fin de la grossesse, on était posée comme un tas dans le fauteuil, à suer des gouttes pour faire un mètre. Et je ne vous parle même pas des fois où il faut ramasser un truc par terre: là, c'est équivalent à une randonnée d'une journée dans les Alpes, niveau complexité. Ou au fait de mettre une couette dans une housse de couette.
Grâce à ma sœur, j'ai su aussi que les eaux, ça se perdait souvent au dernier moment, et que ça se passait souvent à l'hôpital. Et qu'on mettait plus que cinq minutes, pour accoucher, souvent.
Ma sœur, elle est chic: elle m'a épargné d'autres vérités plus gores, pour l'instant...
Bref, donc: elle le sentait pour aujourd'hui, et ça l'arrangeait encore une fois, donc on a déclenché le plan une seconde fois.
Eh ben bingo, deux heures après, vers 19h30, mon beauf m'a appelée pour me dire qu'ils l'avaient mise sous péridurale. Et je ne sais pas exactement ce que c'est que la péridurale, mais je sais quand même que c'est un vocabulaire qui sent l'accouchement à plein nez, et qu'on ne met pas comme ça les gens sous péridurale s'il ne doit rien se passer.
Ensuite, j'ai attendu le coup de fil qui me dirait que je suis officiellement tata pour la seconde fois.
Vers 21h, je me suis dit que limite, s'il naissait maintenant, y'aurait moyen d'aller le voir, en passant les portes de la maternité en cachette.
Vers 22h, je me suis dit que c'était mort pour aller le voir, mais qu'au moins j'aurais bientôt un coup de fil m'annonçant sa venue.
Vers 23h00, je me suis dit que j'allais me coucher avec mon portable à côté, histoire d'être au taquet pour recevoir un sms.
Ensuite, mon imagination a commencé à déborder du vase, et je suis partie complètement en vrille dans ma tête...
Vers 1h, je me suis dit qu'il y avait peut-être une couille, qu'il avait peut-être deux bras en moins et que du coup personne n'osait m'appeler encore pour m'annoncer la nouvelle. Ou qu'il n'avait qu'un œil.
Vers 2h, je me suis dit que peut-être ma sœur y était passée, comme dans la chanson, et que, même s'ils ne comptaient pas appeler leur fils Jason et que ce n'était pas le seul enfant qu'ils avaient, ça craignait l'araignée.
Vers 3h, je me suis dit que peut-être, le petit était né et avait été enlevé, et qu'ils n'osaient pas me mettre un sms avant de l'avoir retrouvé.
Vers 4h, je me suis dit qu'à la maternité, peut-être qu'il y avait une énorme coupure de courant, et que les portes automatiques ne pouvaient pas s'ouvrir et que les lignes de téléphones fixes ne fonctionnaient plus, et que les ondes ne passaient plus non plus.
Vers 5h, je me suis dit que peut-être un avion s'était écrasé sur la maternité.
Vers 6h, j'ai limite pensé aux extraterrestres, mais je me suis raisonnée en me disant que, quand même, quoi...
Vers 7h30, le téléphone a sonné, je me suis levée complètement dans le cake, j'ai couru dans le noir parce que c'était trop long d'allumer la lumière, je me suis pris l'orteil dans la table basse en me disant que c'était chouette parce que j'allais enfin pouvoir rejoindre le groupe facebook correspondant, j'ai entendu un gros "maou" de Mallow qui avait une queue comme ça, stressé qu'il était d'avoir vu mon ombre s'approcher de lui à toute allure, et j'ai décroché... pour apprendre que j'étais tata depuis la veille au soir.
Hi hi hiii huuuu!!!<-- réaction complètement gaga assumée.
J'ai complètement zappé de disputer le père de ne pas m'avoir prévenue avant...
Je l'ai pas encore vu le beille-bi, mais je suis déjà totalement fan de lui. Rhôôô !!!!
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... moi aussi j'en veuuuuuux un !!!!!!!!!!!!