Oh, la vache, dites donc, ça m'est venu comme ça, pif, comme un nez au milieu de la figure: J'ai trouvé pourquoi les filles dans la rue avaient tant la classe internationale par rapport à moi.
Non, pas parce qu'elles ont des superbes mollets dans leurs mini bottes qui leur vont, à elles, tsss, pffff, grrrr (comprenez que mes baguettes n'ont l'air de rien quand elles pourraient faire du hula hoop avec le bord des bottines que j'essaie désespérément de trouver à chaque magasin, et que c'est LE sujet sensible du moment... oui, j'ai un peu de mal à relativiser parfois, j'avoue...).
Hm? Non, pas non plus parce qu'elles savent aligner trois pas dans des chaussures à talons.
Quoi? Non, pas non plus parce qu'elles sont tout simplement hyper bien foutues... Bon, vous voulez me vexer avant la fin de mon message? Vous me laissez en placer une, genre, oh?
Donc, je vous disais que j'avais trouvé pourquoi les filles avaient la classe internationale par rapport à moi, et je vous le donne en "quatre", parce qu'en "mille", Grebeuce ne voudrait pas le lire (trop long):
1) elles
2) savent
3) se
4) maquiller!!!!
... non, mais ne cherchez pas plus loin, c'est ÇA, le secret: savoir manier
J'ai découvert ça il y a deux semaines, en un trajet de métro: c'est qu'on en découvre, des choses, à prendre le métro... vous devriez essayer, pour voir: allez, tenez, je vous donne le droit de regarder les filles, une fois, dans un trajet, histoire que vous vous rendiez compte que je ne raconte pas que des balivernes ici (oui, oui, je veux bien signer un papier précisant que c'est moi qui vous en ai donné l'autorisation, au cas où vous seriez pris en flagrant délit de matage par votre petite copine/ petit copain... pour un trajet uniquement, hein, n'en profitez pas trop non plus!)(oh, ben , les célibataires, vous n'avez pas besoin d'autorisation, vous!!).
Bon, eh bien, dans les femmes que vous pourrez voir, faites un peu un produit en croix et soustrayez ce qu'il y a à soustraire, et vous verrez qu'il y a quand même une tripotée de jolies filles qui le sont (jolies, suivez un peu) uniquement par passage à la case "maquillage". Eh ouais. Bon, et à côté de votre produit en croix ou en autre forme, posez moi, moi, et admettez que je n'ai pas l'air de grand chose, du coup... rhôô... meuh... dites donc!!! Je ne vous permets pas!
Bon, enfin: à force de ruminer dans ma tête que je vaudrais peut-être un peu plus avec un kilo de fond de teint et trucs-bidules (je ne maîtrise pas le champ lexical du maquillage, vous dis-je...) de couleurs diverses et variées, j'ai pris la charrue par les bœufs, et je me suis rendue, samedi dernier, dans un grand magasin: vous savez, l'endroit où on vous apprend à vous maquiller si vous êtes une belette de 28-ans-bientôt-29 qui sait juste appliquer un mascara (et en plus, qui en est plutôt fière parce que ça ne fait pas longtemps qu'elle sait le faire, genre...).
J'ai traîné assez longtemps dans le rayon "maquillage" (environ seize secondes) pour qu'une fille appartenant à l'autre bord (le bord de celles qui savent le secret!!) m'accoste. Je vous retransmets la conversation à l'à peu près.
L'autre bord: je peux vous renseigner?
moi: ... heu... ben, oui... je cherche un genre de maquillage pour être de votre bord.
L'autre bord: ??
moi: bon, ben, je voudrais du maquillage, quoi, genre... si j'avais voulu du fromage, je ne serais pas ici...
L'autre bord: ah ah, vous avez un excellent humour!!!!!! (oui, j'ai dit que je retransmettais en "à peu près", hein...). Oui, mais quel genre de maquillage vous cherchez? Qu'est ce que vous mettez d'habitude?
moi: ben... du ricil... de temps en temps...
L'autre bord: ... et?
moi: ben... et rien. Et je le vis assez mal, n'en rajoutez pas une couche, sauf si c'est du fond de teint.
L'autre bord: vous voulez que je vous maquille, pour faire un essai?
moi: ... oh, ben... oui, je veux bien!
S'en est suivi un travail d'artiste de trois plombes, sur ma face, où elle m'a expliqué pourquoi mettre telle chose avec mon type de peau, telles couleurs, telles matières, tels parfums (oui, j'en rajoute, comme d'habitude hein, pesez le pour le contre, et prenez juste ce qu'il faut...) et malheureusement je n'avais pas mon petit carnet de notes parce qu'elle était quand même fortiche, la madame, cachée sous sa pelure de fond de teint.
Quelques minutes sous son pinceau m'ont un peu semblé être une éternité, mais ça me faisait marrer malgré tout, et j'avais hâte de voir le résultat: un peu mon passage derrière le miroir quoi, "vous l'avez connue avant, la voici maintenant!!!".
Quand je me suis enfin vue, j'ai eu envie de dire: "ouah, c'est moi, ça?", mais je ne l'ai pas dit parce que quand même, je continuais à me ressembler vachement, ça aurait été abusé.
N'empêche, j'ai trouvé qu'il y avait genre un "mieux": j'avais un peu l'air plus femme qu'avant, plus "fille de l'autre bord", et du coup, j'ai tout acheté: le truc pour mettre en dessous, la sous-couche, la couche et la sur-couche, le sous crayon, le crayon et le sur crayon, le sous-pinceau, le pinceau, le sur-pinceau, etc etc. La femme de l'autre bord pouvait rentrer chez elle, elle avait fait son chiffre de la semaine avec moi.
Mais peu importe: c'était peut-être un mirage, mais je trouvais qu'L me regardait genre autrement, en sortant du magasin, et ça me plaisait bien...
Rhôôô, pensez bien, ça n'a pas duré, c'eût été trop beau: cette galère ensuite!!!! Je me rongeais presque les os, à ne pas pouvoir gratouiller mes yeux quand j'en avais envie. Je stressais à la moindre vague d'humidité dans la ville, et je vous rappelle que j'habite Lille. Et L s'est pris un savon genre bain-douche pour avoir essayé, en rentrant, de faire des choses que vous ne voulez SURTOUT PAS SAVOIR (et que vous ne saurez jamais, ne vous en faites pas, han, j'suis pudique, oh!... Je ne vous donnerai jamais ici les clefs du kamasutra lesbien, que je détiens peut-être, ou pas... à moins qu'un jour je n'écrive bourrée, oh ben, on n'est à l'abri de rien!!...), non mais oh, j'étais intouchable puisque j'avais du maquillage!!! J'avais au moins envie de le garder une après midi, quoi!
L, elle a été un peu vexée, parce qu'après avoir dû me fuir quatre loooooongs jours pour ne pas choper ma gastro, elle aurait un peu voulu que ça change... mais parfois, il faut savoir être ferme, quoi (en y repensant, je suis sûre que si elle n'avait rien tenté, ça aurait été moi, la vexée, genre: "rhôô, je ne te plais pas, avec mon maquillage? c'est ça? tu veux me quitter? tu ne m'aimes plus, c'est finiiiiiiii, huuuuuu?"... oui, je commence à me connaître...).
Le lendemain, j'ai essayé de refaire la toile que la dame de l'autre bord avait réussi à peindre sur mon tableau de visage... ça paraissait pourtant à peu près simple, mais je devais certainement en faire trop ou pas assez dans une sous-couche ou une sur-couche... j'ai laissé tomber en me disant que, de toutes façons, le dimanche, c'était mieux de laisser la peau se reposer un peu de toute l'agression subie la veille...
Le sur-lendemain, c'était avant-hier, et je n'ai pas eu le temps, ça l'aurait fait moyen d'arriver à la bourre à l'école pour ça... "oh, la maîtresse est en retard, mais elle est bien maquillée!!!".
... et ce matin, je ne me souvenais absolument plus de ce qu'il fallait mettre en sous-couche, en couche, et en sur-couche, quel était l'ordre à tenir et la dose prescrite... j'ai fini par abandonner.
Je crois que je vais revendre mon maquillage tout neuf sur ebay... et rester avec mon ricil que je sais manier comme une star... ouais, ben hein... on fait ce qu'on peut!
... n'empêche, ce matin, en regardant les filles du métro, j'ai eu encore plus de respect pour elles qu'il y a deux semaines... Leur L, à ces artistes de l'autre bord, ne doit pas s'amuser tous les jours, et je ne sais pas quand elles dorment, mais tout de même, ça en jette...