★VoiR CeTTe MaiSoN En PeiNtUre...★

L'autre jour avec L (pas plus loin que samedi de la semaine avant la semaine dernière en fait si vous voulez des précisions), on a décidé qu'il était temps d'en finir avec la couleur vieux-beige-atroce du couloir de notre nouvelle maison, nouvelle maison qui n'est pas si nouvelle que ça, enfin il faut voir comment vous voyez les choses.

Comme on est des filles, on a tout de suite pensé à la couleur rose. Oui bon, d'accord, il n'y a que MOI qui y ai pensé en fait, et j'ai réussi à convaincre L, en faisant des pieds et des mains, mais surtout des mains, et c'est bien ce qui compte au final.
 On est donc allées en magasin, là où ils commencent à bien nous connaître depuis qu'on y a pris nos pieds (j'aime l'idée que de nouveaux lecteurs pourront penser qu'on s'est envoyées en l'air à Leroy Merlin, entre les boîtes aux lettres et les échantillons de carrelage), et comme on est des filles prévoyantes, on a pris une peinture "sous couche" et un autre pot de peinture "givre".

Ils sont marrants, concernant les couleurs, dans les magasins. Pour du rose, ils emploient un vocabulaire de dingue, alors que bon, il suffirait d'écrire "rose foncé", "rose clair", "rose clair mais pas trop", "rose un peu foncé mais moins foncé que le très foncé", "rose un peu clair mais pas tant que ça". Bon ben non, notre rose à nous, il s'appelait "givre", et ma soeur a dit directement que ça allait faire froid dans le couloir, et j'ai bien aimé parce que j'ai vu que ma soeur avait un peu le même humour que moi, parfois, voilà, je tenais à ce que ce soit dit, le cataclysme de l'humour à deux balles n'est pas tombé uniformément sur ma tronche.

Nous voilà donc revenues, L et moi, dans notre nouvelle maison mais pas tant que ça avec le "givré", et aussi avec L qui boudait un peu rapport au fait que "non mais rose quoi... ça va faire vraiment "rose"!!!"; elle voulait certainement dire que ça allait faire vraiment "rose un peu foncé", mais L a moins de vocabulaire qu'en magasin, et ça m'était vraiment égal parce que j'avais gagné la partie du rose, et à partir de là, je veux dire, qu'est ce qui est vraiment important et qu'est ce qui ne l'est pas?!!!

Comme on est des filles pleines d'un courage illimité, on a préféré regarder d'abord un épisode de "tellement vrai" avant de se mettre à l'ouvrage, mais quand même, c'n'était pas de notre faute si justement ils passaient le "best of" en replay ce jour-là... Un épisode en entraînant un autre, il a fini par être le soir, et comme c'est bien connu, on ne peint pas la bouche pleine à la nuit tombée, on a décidé de remettre au lendemain.

Le lendemain, on était donc dimanche de la semaine avant la semaine dernière, j'étais chaude comme la braise pour peindre, mais L m'a dit: "hop hop hop, avant de peindre, il faut nettoyer les murs". Je veux bien être sympa, mais moi, le nettoyage d'un mur, je trouve ça presque aussi atroce qu'une phrase sortie de la bouche de Frigide Barjot, alors j'ai dit à L que quand même, j'n'avais jamais vu Valérie Damidot passer l'éponge avant de passer sa peinture verte flashy et de poser son sticker, alors ça allait bien deux minutes mais je refusais catégoriquement de le faire, qu'il y avait des limites aux bornes et que ça commençait à me saouler, cette histoire de peindre le couloir, et que de toutes façons, j'allais partir parce que j'en avais assez de vivre avec L, et que j'allais devenir hétérosexuelle même. Oui bon j'avais mes règles et je m'énerve un peu pour un rien dans ces cas-là, mais L a dit "bon..." et a daigné passer elle-même l'éponge, sur les murs et sur l'embrouille à deux balles que je lui présentais.

Quand elle eût fini de passer l'éponge (rhô, je parle bien!!!)(mais quand je commence comme ça, j'ai peur de la concordance des temps après... j'ai l'impression de monter sur un tire-fesses sans savoir ce qu'il y aura comme pistes en haut, vous voyez le genre?), je ... BIM, et voilà, piste noire.
Je la refais.

A peine avait-elle fini le dernier mur à l'éponge que j'étais déjà presque là, le pinceau à la main. Sauf qu'L a dit :"hop hop hop, tu ris là? Il faut d'abord laisser sécher!!!!!". J'ai ri, oui, mais jaune. J'ai ri basmati quoi. Parce que j'étais motivée en grand, et c'n'est quand même pas tous les jours que je le suis, il faut que je vous avoue. J'ai demandé à L pendant combien d'épisodes de "belle toute nue" je devais laisser sécher, environ, et elle m'a donné une réponse tellement vague que ça m'a énervée et que j'ai laissé tomber pour la journée.

Le lendemain, on était lundi, premier jour de la semaine, et il ne faut pas rigoler non plus, le lundi après le boulot, j'ai envie d'autre chose que de peindre un couloir.

Alors, comme mes semaines ressemblent aux vôtres, il a fini par être mardi, et j'ai pris mon courage à deux mains, enfin façon de parler parce que c'est dur de prendre son courage à deux mains quand une main tient déjà le pinceau.

J'ai d'abord ouvert le pot de sous couche, ce qui n'a pas été une mince affaire rapport au fait que ce bac de peinture devait être un bac +8 mention très bien: en fait, avec L, on a investi dans un méga pot de sous couche de 20 000 litres (j'arrondis) parce qu'on a un peu toute la maison à repeindre, et j'ai cru que j'allais vite abandonner la sous couche quand j'ai vu que non seulement je n'arrivais pas à ouvrir le pot avant de lire l'encart "ouverture facile", mais qu'en plus de ça, il n'y avait pas d'encart "ouverture facile"!!

 Je me suis dit un instant que je dirais à L que j'avais mis de la sous-couche alors que non, mais ce n'était pas possible parce que c'était écrit qu'il fallait laisser sécher 24 heures cette sous-couche, et bon, L revient parfois à la maison, elle aurait trouvé ça louche de voir directement le rose. Je sais mentir mais j'ai mes limites.


A force de coups de marteaux et de pieds, j'ai fini par ouvrir tout ça, et L a fini par rentrer de son boulot, et ça tombait bien parce que c'est quand même plus marrant de peindre à deux, de partager le travail, tout ça. Ce que je veux dire, c'est que c'est plus marrant quand L fait les trucs un peu chiants, quoi, genre dégager les angles morts des murs. Voilà...

Il était mardi soir, il était tard, mais on a découvert que les lampes, c'n'était pas mal non plus pour l'éclairage, et ceux qui pensent qu'il ne faut peindre que le jour, c'est quand même des fainéants j'ai envie de dire, oui je dénonce.

On a donc passé sans encombre la sous-couche, et ça fait quand même plaisir de voir qu'on peut faire quelque chose sans galérer. Vous, ça vous fait moins rigoler pour le coup, mais bon, je ne vis pas que pour vous non plus !!!!

Le lendemain, comme on était reboostées par le coup facile de la veille, on a décidé de mettre la première couche de rose givre, et je ne parle pas de celle qui était dehors, suivez un peu.
Je dois dire que j'avais foi en cette peinture, parce que j'ai fait la peinture de la cuisine déjà (oui ça y est, on a une cuisine avec un évier et tout!!!), et ça avait été plutôt facile, pif paf le rouleau à la verticale, pif paf le rouleau à l'horizontale, zéro trace, impeccable.
Alors j'ai commencé à faire le pif paf à l'horizontale et le pif paf à la verticale, mais alors, soit j'étais devenue en un mois une grosse demeurée en matière de peinture, soit il y avait un souci autre. J'ai choisi l'option "souci autre", parce que pour mon égo, l'autre option faisait quand même un peu mal. Bref, en gros, ça faisait "pif-paf-swouip" à l'horizontale, et "swouip-swap" à la verticale, rien à voir: mon rouleau genre GLISSAIT. J'ai regardé L, qui faisait une tête bizarre en dégageant ses angles, avant de me dire: "y'a un problème non?".

On a fait un mur comme ça, pour voir. Et puis on a fait les trois autres murs, pour VRAIMENT bien voir. On ne s'est pas trop parlées entre les murs, parce qu'L faisait de plus en plus la tête, rapport au fait que la couleur ne lui plaisait pas des masses, et c'est dommage parce qu'en se parlant un peu plus, on aurait peut-être arrêté le carnage à la moitié du premier mur.

Le résultat, c'est que non seulement ça faisait des traces de malade (et ça me faisait penser un peu penser à l'oeuvre d'art, à l'école, de Bastien, 3 ans, mais en moins joli) mais en plus, ce rose, c'est vrai que c'était... c'était... MOCHE.

Comment dire... Le "rose givre", qui nous semblait être un rose hyper clair limite blanc sur le paquet, ils auraient pu tout aussi bien l'appeler "rose PQ" tant on aurait pu en dérouler par devant sans voir la différence avec la peinture... (du propre hein!)(non mais...)


EXCLUSIF, la photo témoin est sur facebook !
Oui, je sais, cette interactivité entre nous, c'est complètement fou-fou-fou.


"Woups", j'ai dit, parce que j'avais un peu l'impression d'avoir forcé la main d'L, à défaut de ne pouvoir encore la lui demander (la vache, c'est beau hein?). Et j'ai ensuite déblatéré que quand même, ok, à la base de la base, c'était moi qui avais choisi, mais que quand même, elle avait fini par bien vouloir la prendre, cette couleur, alors ça va bien un moment de m'accuser, mais quand même, il faut assumer, à un moment ou à un autre!

Donc, le lendemain, je ne sais plus quel jour on était, mais suivez un peu, on a décidé de repasser une couche de sous couche blanche, histoire de recouvrir l'horreur. Comme ça glissait toujours un peu et que ça ne tenait pas des masses, on a repassé le surlendemain une autre couche de sous-couche.
J'ai ensuite poncé, parce que ça faisait des traces genre atroces aux endroits où le rouleau avait glissé l'avant-veille, L m'a disputée parce que je n'avais pas mis de plastique par terre et que je voulais aspirer avec notre Dyson.

Sachez qu'L est une fille qui aime bien faire des travaux mais qui veut que tout soit toujours propre, et ça, ça me fera toujours un peu rigoler, mais pas tant que ça, parce que, imaginez la galère quand je scie dans le salon avec la scie sauteuse que j'ai eue pour mon anniversaire (oui tout à fait)(ET ALORS)(il fait trop froid pour aller scier dans le garage, non mais oh!!!!).

Je veux bien être arrangeante, mais faire des travaux sans faire de la poussière, c'est comme entendre Erwan Binet dire qu'il est le meilleur pote de Xavier Bongibault (oui, il faut une certaine culture gay pour comprendre mon blog, TÛTAFAIT !)(d'ailleurs, petite apparté pour ceux qui s'y connaissent en culture homo et qui sont fans de FPCFPC: quelqu'un sait quel numéro est Erwan, dans l'entreprise des robinets Binet? Si vous comprenez la blague, vous montez de 6 points dans mon estime).

Donc, L s'est fâchée, ça m'a énervée, et on a reporté la peinture au surlendemain.

Finalement, le surlendemain, on a mis une couche de gris clair, mais comme c'était trop clair, le sur-surlendemain, on est allées acheter du gris foncé, qu'ils appellent "galet" dans les magasins, toujours cet effet chic, alors que c'est juste du gris-foncé-mais-pas-trop-quand-même.

Et puis on a trouvé qu'une deuxième couche, ce ne serait pas du superflu, mais j'ai dit "stop, oh, je dois d'abord aller écrire un message là-dessus sur mon blog, sinon après, s'il nous arrive encore quelque chose, ça va être trop long à raconter et les trois lecteurs vont se plaindre".

On en est là.

Tout ça pour dire qu'on a mis deux semaines à repeindre le couloir de 1,5 m carrés (je trouve pas le petit 2 en l'air), que ce n'est même pas véritablement fini.

Et qu'on va bientôt devoir s'attaquer à la pièce principale de 50 mètres carrés (je ne trouve toujours pas le petit deux en l'air).

Voilà.

Je ne sais pas, à l'heure qu'il est (c'est à dire 14h07), si un jour je verrai enfin toute cette maison en peinture...