En début d'année est arrivée dans l'équipe éducative une personne lambda, appelons la "Lambda" (mais non, rien à vois avec la danse) en présence de qui j'ai dû immédiatement débrancher mon gaydar sous peine de surtension et/ou de saturation.
Je veux dire par là qu'il y a des personnes, bon ben, on hésite, on n'est pas sûr, on enquête, on se pose des questions, on tergiverse.
Et puis il y a des personnes qui tombent sous le sens (et je ne parle pas de celui des aiguilles d'une montre).
Lambda était donc une personne qui tombait sous le sens.
Les semaines filaient, les mois défilaient, de fil en aiguille et d'aiguille en botte de foin, Lambda a commencé à se sentir à
Voilà la réaction que j'aurais dû avoir à cette annonce, si j'étais la fille bien sous tout rapport que vous pensez certainement que je suis: J'aurais dû lui dire que j'étais touchée qu'elle m'en parle et me fasse confiance. J'aurais pu rajouter que ça me faisait plaisir de la voir heureuse avec cette fille, que ça ne devait pas avoir été facile de cacher sa vie privée tout ce temps. J'aurais pu lui demander comment elle l'avait rencontrée, et depuis quand elle aimait les filles, et est-ce que c'était genre définitif? J'aurais aussi pu faire mon hétéro et lui demander si "ça" ne lui manquait pas, parce qu'on venait de boire un p'tit blanc et je peux être parfois plutôt très bête, même sous un très faible taux d'alcool.
Elle aurait ensuite répondu à toutes mes vieilles questions, et aurait été la star du jour, le petit potin tout frais de l'école...
Au lieu de ça, en grande classe, j'ai fait un gros retournement de situation: j'ai dit: "ah, ben ah ah, j'le savais. Parce qu'en fait, ces trucs-là, je les sens: moi aussi j'suis avec une fille figure-toi ! Bon, tu veux bien m'aider à découper ça? ".
Retour à la vraie vie.
Lambda, elle n'a pas eu le temps d'être la star du potin de l'école que je lui piquais déjà plus ou moins sa place, tout en rajoutant "par contre, garde-le pour toi, personne ne le sait ici, j'n'ai pas trop envie d'en parler...", en finesse, en souplesse, sans adoucissant.
J'fais ma fière à dire que j'ai fait tranquillement un coming out, mais j'ai quand même dû poser mes ciseaux parce que je tremblais, et j'avais l'impression que les 3 étiquettes avaient été découpées par mes élèves de toute petite section, ceux qui apprennent juste à mettre les doigts dans les trous.
Bref, j'ai bien fait un coming out sur mon lieu de travail, mais j'ai taclé celui d'une autre, et pour ça, j'me sens quand même un peu vache.
J'crois qu'elle m'en a voulu à mort sur le coup. Parce que quand je lui ai dit que je l'avais deviné pour elle depuis cent ans environ, elle m'a répondu: "ah ben alors, toi, j'n'aurais JAMAIS deviné!!!!". Au final, du coup, je n'sais pas laquelle de nous deux a été la plus taclée... Hmpf!
... mais bon, c'est quand même marrant d'avoir une collègue réagissant aux sous-entendus lesbiens au boulot, y'a pas à dire, ça n'm'était encore jamais arrivé ! Et avec l'élevage d'escargots en ce moment, on rigole plutôt pas mal...
ahahaha ! Bon ben moi, sur mon lieu de stage, un mec qu'à mon âge. Quand je lui dis que je m'installe avec mon "AmiE" (oui, le E ne s'en tend pas à l'oral), il me dit "mais avec une copine ou avec ton copain....ou...ta copinE" ?!...Bon, fait. Et du coup dans le bureau y a déjà au moins deux autres personnes au courant..
RépondreSupprimerCouci Zeste,
RépondreSupprimerRhan...!! Olala... C'est bas comme CO, c'est très bas, et en plus sur son lieu de travail ! Zut alors ! ..."Ces trucs là, je les sens"... WôW : réplique du jour ! Pardon, pardon, mais je trouve ça très drôle comme mise en scène... C'est une mise en scène dis ?! Rhô !
Bonne fin de semaine,
Sam