mercredi 28 septembre 2011

mardi 27 septembre 2011

★La PéPiTe !★

L et moi, c’est une affaire qui roule depuis pas mal de temps déjà, et si je lui dis onze fois par jour que la vie est trop injuste et que je vais la quitter quand elle refuse de m’aider à étendre le linge sous prétexte qu’elle a fait à manger, je n’en ai jamais rien fait, parce que je suis une pro en bluff, et je me demande d’ailleurs si ça ne commence pas à se voir: j’ai comme la vague impression de ne plus être crédible, quoi, mais bon, soit.



Donc, L et moi, ça roule les poules, mais ne croyez pas que la vie est faite d’une longue fleur tranquille et que nous ne faisons aucun effort l’une envers l’autre pour que tout se passe pour le mieux dans le meilleur des mondes.



Non: un couple qui dure, ça se travaille.



Aussi par exemple, aujourd’hui, j’ai fait un maxi effort dans l’unique but de voir ma petite copine toute en joie: j’avais vu ses yeux briller l’autre jour quand la télé en a parlé, et même si, moi, ce n’est pas du tout ma tasse de café, ni mon dada, ni ma grande passion, je savais que j’allais faire mouche, voire bourdon, en allant lui acheter cette pépite rare dont on avait parlé à la télé.



Je me suis d’abord renseignée sur le fameux objet, histoire de ne pas me déplacer dans le vent, parce qu’il faut savoir se ménager, vous verrez quand vous aurez 30 ans (ça fait à peu près 12 ans que je me ménage, depuis l’époque du sport obligatoire du lycée quoi, et ça marche du feu de dieu).
Et puis, surtout, je me suis documentée parce que je peux être limite autiste quand il s’agit d’aller parler à des gens inconnus sur un terrain inconnu. Je voulais assurer mes arrières et ne pas me mettre à pleurer au cas où les gens n’auraient jamais entendu parler de ce que je recherchais (non mais je me soigne hein).



Une fois à peu près sûre de trouver à l’endroit E l’objet O que je recherchais È (trois heures pour trouver le « e majuscule accent grave », je crois que ça mérite des applaudissements)(c’est quand même con de se rendre compte ensuite qu’en fait, c’était un r majuscule que je voulais mettre)(du coup je le laisse hein, vous n’y voyez pas d’inconvénient?). Donc, une fois à peu près sûre de ne pas tomber sur un os, ce qu’L ne recherchait pas plus que ça (pas à ma connaissance en tout cas), je me suis mise en route vers le lieu d’achat le plus proche, avec en tête les autres endroits où je pourrais la trouver au cas où. J’ai un sens de l’organisation de malade, hein? Eh, j’suis maîtresse hein, et une maîtresse pas organisée, ça meurt sous sa pile de boulot. Et je suis vivante.



Il y avait plusieurs personnes à la caisse, et ça, c’est vraiment trop stressant, j’veux dire, de se répéter dans sa tête mille fois la phrase à prononcer pour avoir le sésame d’Ali Ababoua, d’autant plus que je m’étais déjà prononcé mille fois la phrase en boucle et en lissé sur la route, forcément: une mise en pli de malade.
Au fur et à mesure que les gens avançaient, à la caisse, j’avais comme une montée de température et mille questions débiles qui s’entrechoquaient dans mon cerveau: et s’ils n’avaient pas ce que je recherchais? Pire: et si ils n’en avaient jamais entendu parler. Pire: et si le gars disait tout haut ce que j’avais demandé en rigolant. Pire: et si tout le monde se mettait ensuite à rigoler. Pire: et si tout le monde rigolait, et que c’était filmé et retransmis en direct sur une chaine youtoube? (oui, j’ai un niveau de « parano » un peu élevé… )



Il n’en fut rien, et c’est presque fort regrettable, parce que ça vous aurait fait beaucoup rire, j’en suis sûre, bande de p’tits vicieux: j’ai réussi à demander l’objet rare sans bégayer ni inverser les mots, et en ayant l’air tellement sûre de moi que j’ai presque regretté qu’il n’y ait pas de vidéo youtoube. Le type est allé dans sa réserve, sans rigoler ni rien dire à personne, et est revenu avec la pépite, puis me l’a échangé contre mon billet.



… Eh ben j’voudrais rien dire, mais c’est mon L qui va être trop contente de compter parmi les gens qui possèdent ########### … hey? Quelqu’un va-t-il deviner ? A vos propositions sur facebook !!!



(N’allez pas commencer à dire sur facebook que c’est naze, ce cadeau, et tout ce que je peux penser tout bas sans pouvoir le dire tout haut. Un peu de respect quoi, c’n'est pas vous qui allez vivre la scène de ménage ensuite ! ).



Enfin, voilà: ce maxi effort, je l’ai donc fait, vous ai-je dit plus haut, dans l’unique but qu’L soit toute en joie. Ou presque. Parce qu’il va sans dire que maintenant, j’attends l’ « effet ricochet »: j’espère bien qu’à la prochaine sortie d’un jean diesel edition limitée, elle se ruera à la première heure de l’aurore au magasin. Oh ben oh !

lundi 19 septembre 2011

★ En FaiRe Un pLat PoUr UnE TaRtE…★

L, elle me fait souvent rigoler, mais là où j’ai été sciée en quatre, c’est quand, hier, elle m’a proposé comme activité sympa de l’après midi, genre un moment « détente », qu’on fasse à deux une tarte aux pommes.



Au départ, j’ai cru à une blague de plus de sa part, parce qu’L sait être drôle, et c’est cette qualité parmi tant d’autre qui fait que je la garde; mais quand j’ai vu que, non, il n’y avait pas le soupçon d’une esquisse d’un simili de rictus sur sa jolie p’tite poire, j’ai été obligée de me hausser d’un demi ton… J’n'aime pas ça, hein, mais il y a des fois, comme celle-ci, dans la vie, où on est obligés.



Il faut savoir qu’il y a deux choses que je déteste, dans le monde, et faire la cuisine est la deuxième. La première, je ne sais plus, mais je laisse une case vide, ça me reviendra un jour, c’est forcé.



Je me suis toujours demandé pourquoi je détestais tant ça, faire la bouffe, alors que j’adore regarder Masterchef, et hier, paf, comme ça, d’un coup, quand L m’a demandé si je voulais faire une tarte aux pommes, il y a eu un déblocage dans ma tête, une étincelle, et j’ai trouvé.



Je n’ai pas voulu tout de suite m’étaler par rapport à ma solution à l’énigme, et je lui ai d’abord dit, « … ok, L, je veux bien peler et couper tes pommes… » , parce que je suis arrangeante comme fille, et ce boulot-là, complètement mécanique, me convient bien. Il n’y a pas mille façons de couper une pomme, et j’ai un couteau qui fonctionne bien. Mais j’ai complété par « … mais ne me demande RIEN d’autre… » , parce que je suis arrangeante mais il ne faut pas non plus pousser les orties.



Ca aurait pu s’arrêter là, et on aurait bientôt pu sentir une délicieuse odeur dans la maison, qui aurait fait oublier celle pas terrible de l’huile des nems du déjeuner, mais j’ai vu poindre dans les yeux de mon aile une sorte de point d’interrogation mêlé à un « WTF? », lié au fait que je ne voulais rien faire d’autre que de ne m’occuper uniquement des pommes, et j’ai senti qu’il fallait que j’aille plus loin dans mes explications.



Je suis arrangeante, j’ai déjà écrit plus haut, et quand on me demande d’aller plus loin dans les explications, bon ben, très bêtement, je vais plus loin. Peut être un peu trop. J’ai commencé par lui dire que je savais où ça allait nous mener, cette tarte aux pommes: droit à la dispute conjugale irréversible; et quand même, un dimanche, c’n'était pas terrible de se disputer parce que c’était compliqué de trouver un appart à louer en ville un jour comme ça pour celle qui quitterait l’appart, et Mallow, qu’est ce qu’on en fait, un weekend sur deux et les vacances scolaires pour toi?



Mais comme elle en demandait plus, je lui ai tout donné.



J’ai dit: « attends, L, je te vois venir: il va d’abord falloir qu’on trouve sur casserolon.org une recette qui te convienne, avec les ingrédients qu’on possède dans le frigo » .
J’ai dit: « … bien sûr, il y aura mille choix de recettes, avec deux, trois, quatre ou cinq pommes, et tu vas me demander combien il faut d’oeufs pour la pâte, et aussi combien de pommes par rapport à la circonférence du plat, et-si-j’en-mets-quatre-c’est-grave?!, et ensuite tu vas appeler ta mère pour savoir ce qu’elle en pense, et comme elle ne répondra pas, tu seras de mauvaise humeur, et tu vas me redemander à MOI combien de pommes je pense qu’il faut mettre alors que franchement, ai-je vraiment la tête à avoir la réponse à cette question?!! » .
J’ai dit: « … et ensuite, tu vas trouver le pot de farine au fond du placard, pour faire ta pâte, et me demander depuis quand c’est ouvert, et si, à mon avis, il est périmé ou pas, et est-ce que c’est normal ces petits points, ou alors est ce juste le fait qu’elle soit à 30% complète ».
J’ai dit: « … et ensuite, tu vas affirmer que ça, c’est de ma faute parce que je veux acheter de la farine complète mais que c’est n’importe quoi, parce que les recettes, c’n'est pas avec cette farine-là, et puis, le paquet de levure, il a été ouvert quand? C’est un demi paquet, ce qu’il reste, là? » .
J’ai dit: « … puis, tu vas prendre un plat au fond du placard, derrière les 10 casseroles, et tu vas râler parce que c’est rangé trop loin, et que c’est vraiment n’importe quoi ce rangement, et au passage, tu vas tout faire tomber la pile de bols par devant, parce qu’on a une trop petite cuisine, et tu voudrais une grande maison avec une immense cuisine ».
J’ai dit: « … ensuite, tu vas mettre le plat au four, et puis on va attendre, ça va sentir bon mais ce ne sera jamais cuit, et quand je vais t’affirmer que c’est brûlé au dessus et tout mou en dessous, tu vas me soutenir que c’est la recette qui est comme ça, et que je ne suis jamais contente, et ensuite je devrai faire la vaisselle parce que je n’aurais rien fait d’autre, alors franchement merci, non, j’n'ai pas très envie de faire cette tarte aux pommes ».



Comme j’ai vu qu’L, elle faisait une tête toute drôle et que j’n'avais pas envie d’aller sur gayvox tout de suite, rapport au fait qu’on m’a dit qu’on n’trouvait vraiment pas grand chose de chouette en ce moment (désolée, hein, mais les personnes chouettes sont toutes sur ma page facebook, je vous donne le filon au cas où vous chercheriez… et posez-vous des questions si vous n’y êtes pas encore, j’dis ça j’dis rien !) , bon, ben j’ai quand même rajouté: « … mais si tu veux, je coupe juste les pommes ».



Bon, ben, finalement, une chose en entrainant une autre, on a fait de la compote, et c’était fichtrement bon !

jeudi 15 septembre 2011

★… puis est arrivé Quatro.★


Ce qui est complètement fou, dans la vie, c’est que, quand on pense qu’il ne peut rien y avoir de pire que le phénomène qu’on a vécu en classe la fois précédente, ben en fait, si.

Vous vous souvenez, parce que vous n’êtes pas des poissons rouges (en tout cas, franchement, ça passe inaperçu, vous portez bien l’écaille), du petit trio de tête qui larguait tout le peloton, dans ma classe? Je parle bien évidemment des désormais célèbres Primo, Deuzio et Vomit… heu, Troizio. Ceux sans qui ma classe serait tellement merveilleuse que je pourrais faire passer science po à tous mes élèves en fin d’année. Si si.


Bon, eh bien, avant toute chose, il faut savoir que, dans l’école où je suis, on pratique ce qu’on appelle dans le jargon « la rentrée échelonnée »: C’est un peu comme au cirque, vous savez: on jongle d’abord avec une balle, puis deux, puis trois, puis trente. Mais à la place des balles, il y a les enfants. Oui, non, sauf qu’en effet je ne lance pas les élèves en feu en l’air et dans des cerceaux, parce que je n’ai pas le droit, c’est interdit, mais vous voyez un peu le genre?


Dans les papiers, la rentrée échelonnée, ça scintille, c’est chic planète dansons dessus (oui, c’est ça, les paroles, ça vous la coupe, hein?). Dans les papiers, oui. Sauf que dans les papiers, c’n'est écrit nulle part qu’après avoir subi une semaine les cris de Primo, puis deux jours les questions de Deuzio, et une journée les vomitos de Troizio, la maîtresse commence légèrement à perdre la patience qu’il aurait fallu avoir pour accueillir… un Quatro.


Amis terriens, amies terriennes, oh (je reste dans le thème), ce soir, je suis le-ssi-vée, e-sso-rée, rin-cée. Je suis tous les cycles de la machine à la fois, quoi: ce matin est arrivé le petit Quatro donc, qui n’a d’un bon petit biscuit que le nom que je lui donne ici. Non: Quatro n’est pas un biscuit, ni une douceur. C’est simple: si quelqu’un m’en voulait atrocement et voulait me mettre des bâtons miko dans les roues, je pense qu’il ne penserait même pas à m’ajouter Quatro.


‘Faut dire, Quatro m’en a voulu dès la première minute: je l’ai arraché des bras de sa mère, et c’était comme si elle vivait un deuxième accouchement sans péridurale dans le fin fond d’une forêt amazonienne. J’ai perdu le dernier dixième qu’il me restait à l’oreille droite quand il a hurlé, c’était surprenant: je me demande ce que les parents racontent aux enfants sur l’école, mais Barbe Bleue, à côté, c’est un Bisounours apparemment.


Au bout de 15 secondes de hurlement, il a bien fallu que je le dépose, parce qu’il en allait de la santé physique de mon oreille, et aussi parce que j’avais trop mal au bras et au dos d’avoir déjà porté les autres têtes d’affiche les jours précédents. Je suis sûre que ça aurait pu commencer à rogner mon lobe, en plus, ses cris.
Mais évidemment, que j’exagère, ran… Mais bon, quand même, il faut le vivre. Et comme je n’ai pas l’habitude d’attacher les enfants quand je les lâche (c’est marrant, ils ne proposent pas de menottes dans le matériel pédagogique), il en a vite profité pour… se barrer de la classe, fissa !


Bon, évidemment, on l’a tout de suite rattrapé, parce que ça ferait tache quand même d’en paumer un comme ça les premiers jours, même si on a le droit à un pourcentage de perte dans l’année. J’veux dire, j’ai des sorties au zoo et au parc à venir, si on commence à en perdre direct un, après faut faire un sans faute pour la suite quoi…
Non mais sans rigoler, ça m’a fichu un stress en plus, non parce qu’après, quand on a perdu un enfant, j’imagine qu’il faut s’expliquer un minimum aux parents, quoi, ils ont l’air d’y tenir un peu… et moi j’aime bien partir à 16h30 de l’école.


Quatro est resté toute la matinée à côté de la porte, la main sur la poignée, et Michael Scofield, à côté, c’était un rigolo (tiens, il est devenu quoi au final, Michael? Parce qu’après qu’il se soit retrouvé face à la tête de sa copine, j’ai arrêté de regarder… quelqu’un pourrait me renseigner?) . Quoique Michael, lui, il a à peu près réussi à s’enfuir, contrairement à Quatro, qui avait pourtant mis toutes les chances de son côté, à s’accrocher à la poignée de porte en arrêtant de temps en temps de pleurer pour se faire oublier, le vicieux… pendant que j’étais en train de jongler avec les 25 autres balles enfants. 15 fois comme ça au moins, il a essayé de se faire la malle. Si ce n’est pas 16 ! J’ai arrêté de compter, je ne sais plus. Toute la matinée, et c’est long une matinée, il a fallu avoir trois yeux sur Quatro, et quand on n’en a que deux comme toutes les personnes normalement constituées, c’n'est franchement pas facile, essayez pour voir…


Il faut trouver un point positif à toute situation, c’est ma mère et mon père qui m’ont appris ça je pense, parce que franchement, je ne vois pas qui d’autre: effectivement, il y eut un point positif: Troizio a été tellement surprise par ce nouvel élément qu’elle en a oublié de vomir. Eh ouais: le petit spectacle du jour lui plaisait !


Eh ben, moi, j’n'ai pas franchement hâte de voir le spectacle de demain… mais bon, demain c’est vendredi, j’aurai tout le weekend pour m’en remettre ! … avant l’arrivée d’un Cinquo lundi ?

mercredi 14 septembre 2011

★LeS DéChiRéS De La ViE…★


Dans les enfants, il y a les vrais déchirés de la vie et les footballeurs acteurs: les acteurs arrêtent de pleurer dès que les parents sont partis, et ils sont heureusement majoritaires. Mais chaque classe possède au moins un déchiré de la vie, c’est le quota.
J’n'ai pas eu de bol, cette année: c’était « promo », et parmi mes 29 élèves de deux et trois ans, j’ai chopé trois déchirés…


Tous les déchirés de la vie n’ont pas le même comportement, ce serait trop facile.


Le premier, appelons le Primo, est un déchiré de la vie discret: il pleure, mais pas trop fort, de 8h30 à 16h30, et ça produit genre un bourdonnement continu dans la classe. J’ai eu l’impression l’autre jour que ça s’arrêtait dans la cour, mais non, c’est juste que ça résonnait moins. Au bout d’une heure, on s’y habitue, c’est comme d’habiter au dessus du métro ou près d’un aéroport, on ne se rend plus trop compte. Ce qui est sympa de sa part, c’est qu’il est tranquille: il ne se sauve pas et sait rester assis en pleurant à sa place, il est maniable, on peut le faire aller du banc à une chaise, d’une chaise à la cour, de la cour aux toilettes. Bon, c’est comme une plante, de temps en temps, il faut s’en occuper un peu histoire de, quoi. Mais on sait bien qu’en lui proposant de faire de la peinture, du sport, de la pâte à modeler ou des cubes, on n’aura jamais d’enthousiasme venant de sa part. Le petit Primo, mi décembre, en aura certainement assez de ne rien faire et finira par comprendre que ses gémissements saoulent et que l’école, c’est le kiff. En attendant, la classe doit supporter.


Primo, c’est quand même plus du gâteau que Deuzio. Deuzio, c’est la ventouse: on se déplace, il se déplace avec, aimanté. S’il était juste un peu pot de colle, ça passerait. Mais il a aussi besoin d’être rassuré environ toutes les trois secondes dix, et c’est pour ça qu’il pose sans arrêt la même question: « mama aléou? » (traduction: elle est où, ma reum?), à laquelle il faut aussi sans arrêt répondre (« elle va bientôt arriver ») avant que Deuzio ne se transforme en Primo. J’me donne des challenges de dingue, j’essaie de répondre à chaque fois différemment. J’me dis qu’il y a peut être une fois où il y aura un déclic, où Deuzio va faire aller ma phrase de ses oreilles à son cerveau. Bon ben pour l’instant, ça ne fonctionne pas hein.
Deuzio n’a pas l’air super gênant en soi, et à 8h40, j’en rigole encore avec l’atsem (l’atsem, c’est la dame en or qui est là pour s’occuper des petits avec moi). C’est au bout de la 584299ème fois qu’il pose la question que je commence à perdre patience, et heureusement que l’école finit à 16h30, parce que j’imagine qu’à 18h j’aurais très envie de hurler: « TU ME SAOULES AVEC TA MERE, J’AI PRESQUE ENVIE DE DIRE QU’ELLE NE REVIENDRA PAS. JAMAIS« .
‘Faut aussi dire que le plus pénible, c’est que Deuzio pose toujours la question à des moments inopportuns, et c’est gênant de dire « oui, bientôt, maman va arriver » quand je suis en pleine lecture de petit ours brun qui va au supermarché ou en pleine souris verte.

Attention: le prochain paragraphe comporte des choses pas terribles à lire si vous êtes en train de manger, vous aurez été prévenus.

Mais bon, je préfère les questions de Deuzio aux vomitos de Troizio. Troizio galère tellement à quitter sa mère (qui pleure aussi de s’en séparer) qu’à force de hurler, elle fait des petits lapins (traduction: elle vomit).
La première fois, je n’étais pas au courant, on n’m'avait pas prévenue, je l’ai gardée un peu dans mes bras pour la calmer. Puis je l’ai un peu lâchée pour qu’elle aille dans les bras de l’atsem. Puis je l’ai reprise, puis l’atsem l’a reprise.
Comme rien n’y faisait, l’atsem est partie un peu avec elle à côté histoire de lui changer les idées et de la faire arrêter de traumatiser tous les autres enfants de la classe (les enfants, c’est parfois comme des dominos: suffit d’un qui pleure, et pof pof pof, réaction en chaîne !).
L’atsem est revenue trois secondes après pour me dire qu’elle avait retapissé le couloir, et sur le coup ça m’a fait un peu rigoler parce qu’au moins on l’avait échappé belle dans la classe, mais comme l’atsem devait nettoyer, il a bien fallu que la petite revienne. Elle a re-hurlé sur le banc, a refait des petits lapins pendant que je chantais « petit escargot porte sur son dos sa maisonnette » à la guitare.
Autant dire que Troizio n’est pas prête à revenir dans mes bras. Ca doit être psychologique, mais j’ai toujours l’impression qu’il y a une odeur de vomi qui traîne derrière elle, une semaine après. Ca doit être son doudou… Bref.


Enfin voilà, je pourrais vous parler des heures de mon nouveau job, parce que même si à 16h30, je suis vidée, rincée, essorée, bon, ben, je m’éclate malgré tout… J’crois que j’m'embêterais, si j’étais comme vous à bosser derrière un ordinateur. Bon et puis, franchement, travailler le mercredi quoi, désolée, mais ce serait pas possible…



lundi 5 septembre 2011

jeudi 1 septembre 2011

★PiQuE TiQuE DouiLLe … c’est moi l’andouille !★


AH! Ca y est, c’est la rentrée, on va avoir un peu de temps à nous !!! Ben oui, oui, aujourd’hui, j’écris: jolie déduction, chapeau l’aveugle !
C’est qu’il m’est arrivé, courant juillet (et quand je dis courant, ce fut un sprint, même, les vacances passent définitivement trop vite…), une aventure que j’appellerais bien « mésaventure », mais quand même pas tant que ça non plus.
Je vous le raconte aujourd’hui parce que ça y est, c’est presque sûr, je ne mourrai pas encore tout de suite, normalement ça devrait faire à peu près comme tout le monde, ma mort, tout ça. Mais il y a quelques semaines, je menais moins large ma barque en bateau !
Commençons par la fin du commencement, parce que sinon il y a la moitié des lecteurs qui vont décrocher, déjà que vous devez être trois à être là par hasard, ce serait dommage, surtout que 3 divisé par deux, ça doit douiller pour celui qui reste à moitié, j’n'aimerais pas être à sa place. Bref.
Fin juillet, L et moi allâmes (peuûtite soeur) chez « Grebeuce », ce qu’on peut à présent appeler « une amie » (mais on le laisse entre guillemets quand même, parce qu’on n’a pas élevé les bêtes ensemble, et du coup je dois dire que n’ayant élevé de bêtes avec personne, dois-je alors considérer que je n’ai pas d’ami?!) pour participer à un jeu qu’elle organisait dans la forêt à côté de sa demeure natale. Il n’est pas important de préciser que dans ce jeu, il y avait deux équipes, et que j’étais dans celle qui a gagné, me semble-t-il, je ne le préciserai donc pas, mais ce fut le cas.
Le lendemain de la soirée, la mère de Grebeuce nous informa que sa propre fille avait chopé une tique sur son bras, et elle nous dit d’un air grave et sérieux, genre « on rigole on rigole mais pas trop », qu’il fallait vérifier si nous n’en avions pas attrapé aussi, auquel cas elle avait une pince spéciale over sophistiquée pour prendre la tique à sa base et surtout SURTOUT ne pas arracher la tête, houlala. La pince avait bien servi le matin même sur la pauvre Grebeuce qui rigolait, mais un peu jaune, enfin faut voir, il y avait le reste de la soirée de la veille au soir aussi, j’ai eu du mal à discerner et à séparer le vrai rire jaune de la coquille de sa tête fatiguée.
Sur le coup, j’dois dire que ça m’a fait un peu rigoler, de voir le rire poussin de Grebeuce, et puis en plus, j’veux dire, on est tous un peu comme ça, à préférer que ces choses-là arrivent aux autres, avouons-le franco.
J’ai fanfaronné un peu, à côté, avant de glisser à la mère grenouille: « bon ben oui bon ben on va regarder mais bon, quand même, on l’aurait sentie, depuis hier, hein, genre, si on avait eu une tique? Hein qu’on l’aurait sentie? HEIN QU’ON L’AURAIT SENTIE ?!!!« . Je crois que j’ai été un peu trop persuasive, parce que sa mère, elle m’a dit que oui, bon, oui, on l’aurait sentie… Ca m’a bien rassurée, et j’ai pu continuer à rire de la Grebeuce avec sa tique au bras, et à rire aussi de l’équipe adverse qui avait perdu la veille.
La vie, c’est parfois marrant, et d’autres fois, un peu moins: on devait rentrer à Lille, le soir même, à TDG+1 (tique de grebeuce + un jour), ça faisait partie du côté de la vie un peu moins marrante, c’est comme ça. C’est bête parce que c’était vraiment un chouette coin, et j’y serais probablement retourné un jour s’il ne m’était pas arrivé ce qu’il m’est arrivé…
Parce que figurez-vous qu’en rentrant le dimanche soir, plus précisément en enlevant mon futal dans l’optique d’enfiler au plus vite mon pyjama parce qu’il faisait froid (juillet 2011, hiver 1954, même combat!), j’ai senti un truc pas normal, du genre pas normal, sur ma fesse droite…
Alors que dans ma tête, ça hurlait déjà un peu, j’ai filé squatter le miroir de la salle de bain (pas celui du couloir, parce que celui du couloir, on ne voit que sa tête, et je suis une personne plutôt normalement constituée, à part mes baguettes j’veux dire), et j’ai VU. Enfin, quand je dis « j’ai vu », pas vraiment en fait, parce que ça se situait derrière, et c’est quand même pas facile facile de vraiment voir, m’enfin j’ai vite compris l’étendue du désastre quoi… L n’est arrivée qu’à « MON », quand j’ai hurlé « OH MON DIEU J’AI UNE TIQUE », et, mi-dégoutée, mi-amusée, elle a dit « non? », j’ai dit « si », elle a dit « non!!! », j’ai dit « SI », et après elle n’a plus rien dit parce qu’elle a bien constaté que j’avais raison…
J’ai dit « mômaaaan », mais c’était histoire de dire, parce que franchement, ma mère était trop loin pour y faire quelque chose, et j’ai tout de suite pris la décision d’attaquer le monstre vaille que vaille, pince spéciale ou pas…
Hm… Non, en fait, pour être exacte dans l’exactitude, j’ai d’abord tendu la pince à épiler à L, pour qu’elle s’en occupe, mais elle a dit quelque chose du genre « que dalle », et j’ai failli la quitter une cent-dix-huitième fois, mais je ne voulais pas tout de suite, parce que d’abord il fallait qu’elle vérifie que je réussissais bien à tout enlever.
Imaginez moi, un dimanche soir, à 23h, à tenter d’enlever une tique qui se trouvait DERRIERE moi, tout en sachant que si je loupais mon coup et n’enlevait pas la tête, il allait se passer un truc de dingue… un truc de dingue ? J’ai arrêté la pince à 1 mm de la bête ignoble que je sentais gigoter dans tout mon corps (quoi, comment ça, j’en rajoute ?!!), et j’ai téléphoné à la Grebeuce, pour lui demander conseil.
Ca ne servait à rien, parce que Grebeuce avait beau me dire qu’il fallait une pince spéciale, je n’avais que celle à épiler avec moi, parce que je ne m’enlève pas des tiques tous les jours, ‘faudrait pas croire. En raccrochant, j’ai pris le taureau par les cornes, ou plutôt la tique par les pattes arrières, et en flippant de toutes les larmes de mon corps, j’ai tiré. Et comme j’ai eu peur de ne pas avoir chopé la tête, j’ai bourriné, bourriné, bourriné, je crois qu’encore un peu, je raclais l’os. J’vous rappelle que j’ai des baguettes hein. Puis j’ai demandé à L de regarder, pour voir ce qu’elle voyait, parce que je répète qu’à cet endroit, pour moi c’était dur.
Après ça, comme je n’avais rien à faire de plus, j’ai fait mes recherches sur le net, par rapport à la tique, tout ça, parce que l’histoire de la tête, c’était quand même pas net, j’veux dire: ça dérange qui, si on n’arrive pas à choper la tête de la tique, hein? Je sais que les poules continuent à courir sans leur tête (ou alors ce sont les oies? L dit que ce sont les oies, et franchement, là, j’n'suis plus sûre)(et est ce qu’on peut endormir les oies?), mais est ce que quelqu’un est capable de me dire ce qu’une foutue tête de tique peut faire sans son corps ?!!!!
Bon. J’n'aurais pas dû regarder sur internet, y’a des choses comme ça à ne pas faire, dans la vie. Ca m’a pris environ deux heures, de me renseigner sur la tique, son histoire, son évolution, ses ancêtres, son empreinte génétique et son nom scientifique, et une fois que je m’étais bien foutu les boules, j’ai éteint l’ordinateur, j’ai appelé L qui s’était couchée, et j’ai dit: « je vais mourir ». Elle m’a dit « mais non », j’ai dit « mais si », elle m’a redit « mais non », j’ai redit « mais si », elle a dit « dors », j’ai dit « mais NON, je vais mourir! », elle a daigné allumer, et je me demande si ce n’est pas moi qui ai allumé, réflexion faite. Je lui ai tout expliqué, la tique, la tête, la contamination, la paralysie, la mort dans d’atroces souffrances et même pire. Et en finissant mon discours, je lui ai dit: « regarde comment ça évolue ».
L, en une nuit, je pense qu’elle n’a jamais autant vu ma fesse droite. En une matinée non plus, parce que j’ai continué le lendemain évidemment. Internet disait que ça allait prendre 21 jours, woh, je ne voulais pas rigoler avec ça.
Comme j’avais mal dormi, je me suis remise à flipper dès le matin, et comme L trouvait que c’était un petit peu rouge, cette fesse droite, plus rouge que le bouton de tique envoyé par MMS par la Grebeuce (vive la technologie quand même), je me suis dit que j’allais aller voir le docteur, histoire de.
Comme le docteur n’était pas fichu de donner des consultations le matin, je me suis dit qu’à la pharmacie, on allait peut-être faire quelque chose pour moi, en attendant. A la pharmacienne, j’ai montré ma fesse, parce qu’elle voulait voir l’étendue des dégâts, mais elle ne voyait rien et ne voulait pas se mouiller apparemment, et m’a dit d’aller chez le doc quand même, histoire de, rapport au fait qu’il fallait que la tête soit bien enlevée, et « houlala bon ben comme c’est un peu charcuté, allez voir quand même, je ne vois pas bien… ».
J’ai remontré ma fesse dix fois à L le midi, puis je suis allée à l’ouverture de la consultation doc, et enfin, après que le doc m’ait ri à moitié au nez, j’ai été presque rassurée…
Pendant 21 jours, j’ai quand même montré ma fesse à L environ douze fois par jour, parce qu’on ne savait jamais quand même, et puis j’ai fini par oublier à moitié ma mésaventure: à moitié, oui, parce qu’il me reste des séquelles psychologiques: on ne me reprendra plus JAMAIS à aller faire pipi dans la forêt. C’est décidé: la prochaine fois que j’aurai une tique, je ferai ça avec classe, j’en attraperai une sur le bras.
Mais j’préfèrerais pas hein…
Quant à L, elle a beaucoup moins rigolé de mon aventure le sur lendemain… quand elle s’est rendu compte qu’elle aussi, elle en avait une. Dans le dos, ah ah, franchement: L, petite joueuse !!!
Bon ben pardon, cette histoire était longue hein. Mais ça me fait plaisir d’en parler, maintenant que les 21 foutus jours sont passés. Et histoire de voir si vous avez bien suivi, j’voudrais bien savoir combien d’entre vous, sur facebook, retrouveront le nombre exact de personnes ayant vu ma fesse droite en une seule journée (et la gauche par la même occasion parce que quand je soulève ma robe, les deux se montrent). Alors ?