mardi 31 août 2010

♬ J'ai MiS De L'oRdRe à MeS ChEveUx*, Un PeU PlUs De NoiR SuR MeS YeUx...♬


Toute cette histoire a eu lieu l'autre jour, alors que je m'en allais les mains dans mes poches crevées (ce qui est fou, c'est que même Arthur, il avait pigé à l'époque qu'il n'aurait pas fallu qu'il mette trop souvent ses clefs dans ses futes) au cinéma, histoire de réserver des places en avant première pour le film happy few.

L et moi, on est comme ça: soit on voit les films en avant-première, soit on voit les films en après-dernière: c'est pour ça qu'on n'a vu dominique-niqueu-niqueu (meuh non, omo micro, le film ne s'appelle pas comme ça!) qu'avant hier, et qu'on se réserve avatar pour dans 10 ou 30 ans. Ou pour jamais, en fait. Bref.

J'arrive donc tranquille, dimanche dernier, dans le hall du cinoche, accompagnée de mon L que j'emporte partout avec moi aussi souvent que possible, et là, je vois le gros type derrière sa caisse balancer un sourire comme s'il avait eu une révélation, tellement énorme que je dus me retourner pleine d'espoir, pour voir si genre l'ombre d'une relique de Val® n'était pas apparue dans son champ de vision.

Mais non.

Je m'avance un tantinet, et ça met du temps, parce qu'au cinéma, ils ont installé des fils d'Ariane pour nous faire faire genre un labyrinthe avant d'arriver en caisse, ce qui sert quand il y a du monde, mais qui est un peu ridicule quand il n'y a personne... (encore un peu et ils vont nous faire des énigmes avant d'arriver en caisse). Bref.
Une fois le slalom effectué (parce qu'L ne voulait pas passer en dessous des fils, ran...), le gros type derrière sa caisse (LGTDSC) nous commence un baratin bien huilé, tellement huilé qu'à force de frire à côté de moi comme ça, j'en eus des suées à chacune de ses répliques.

Il faut dire ce qui est: j'ai un très bon sens de la répartie directe quand je suis dans mon job ou dans ce blog, mais alors, par contre, "que dalle peau de balle", comme dirait kanou-la-wondeuûûuwoumaâne-devenue-maman, quand je suis dans la vraie vie de tous les jours, et qu'on me prend au dépourvu avec ou sans bise venue...

C'est pour cette raison que, même si je l'ai senti venir à 953 kilomètres à la ronde (pour l'avoir à la croche, transcrivez vous-même!), il s'en est suivi le dialogue pathétique que je vous rapporte là, où vous allez vous rendre compte de fait que je peux être parfois aussi bavarde et réactive qu'un morceau de moumoute au fond d'un tiroir (et c'est pas très sympa pour la minouche):

LGTDSC: Ah! Les plus jolies filles de la matinée viennent à ma caisse!!!

zeste:[suée] hmf... heu... b'jour, je voudrais deux places pour happ...

LGTDSC: On vous l'a déjà dit, hein, que vous étiez jolie, évidemment?

zeste: [re-suée] bomf, oui non oui heu bon, heu, donc, deux places pour happy f...

LGTDSC: Et votre copine est très mignonne aussi!

zeste: [re-re-suée] merci, donc, bon, heu, deux places pour mardi prochain, je voudrais, donc, s'il vous plaît, pour happy few...

LGTDSC: Et vous avez une réduction? Une carte d'abonnée peut-être? Ce serait un plaisir de vous voir ici plus souvent!

zeste: [re-re-re-suée] ... non. Rien. Je veux juste deux places pour happy few, pour mardi prochain, en fait...


Je ne demandais pas l'amer à boire (du jus d'endive, très peu pour moi!), juste deux places de cinoche... Il m'a complètement déboussolée, ce type, avec ses plans séduction à deux balles.

Ce qui est m'énerve au plus haut point X sur la tangente y, c'est que genre deux minutes après, dans ma tête, j'avais une toute autre idée du dialogue qui aurait pu avoir lieu, et qui m'aurait drôlement plus plu !

Rendez-vous compte vous même: rewind ! Bzzzzzwiiiiiiiiiiwwwwwzzz (non, je n'ai toujours pas fait mon stage de bruitages...):

LGTDSC: Ah! Les plus jolies filles de la matinée viennent à ma caisse!!!

zeste: ah ah ah ah ah*!!!(*rire teinté d'ironie) Et vous le sortez à chaque fille qui arrive?! Sur un malentendu, ça pourrait marcher, vous avez raison!! On est les premières clientes? Non? C'est pas très sympa pour celles qui sont passées avant alors!!

LGTDSC: On vous l'a déjà dit, hein, que vous étiez jolie, évidemment?

zeste: ma copine, présentement à ma gauche, ne cesse de me le répéter, ce qui me suffit amplement. Ce qui est étrange, c'est que ça a un goût bien meilleur quand c'est dit de sa bouche plutôt que de la vôtre, voyez! Et paf !! Vous pouvez appliquer à votre petit discours ce que l'on dit à la braderie: "10 balles ou j'remballe!" !!

LGTDSC: Et votre copine est très mignonne aussi!

zeste: tu m'étonnes, John!!!! Et très lesbienne, aussi, et très amoureuse de moi, aussi! Hein, L, hein, que t'es amoureuse de moi?!

L: évidemment, même que je vais bientôt la demander en pacsage* (*je vous rappelle que ce dialogue est une exclusivité de ce qu'il se passe dans ma tête...), et qu'on va bientôt avoir des enfants*! (... *du coup, autant romancer jusqu'au bout, et, en parlant d'enfants, en rajouter une couche! ... enfant, couche, ah ah, vous avez saisi? Ok, je sors de la parenthèse...)

zeste: et, désolée, je vous vois venir gros comme les carreaux de votre chemise affreuse, soit dit en passant, quoiqu'assortie à votre façon de draguer: on ne fait pas les plans à trois !

LGTDSC: Et vous avez une réduction? Une carte d'abonnée peut-être? Ce serait un plaisir de vous voir ici plus souvent!

zeste: et vous avez votre emploi du temps, là, que je sache quand, justement, je ne dois pas remettre les pieds ici? Et aussi l'emploi du temps de votre jolie collègue de droite, mais ceci reste entre nous?



... C'est vrai que je suis plus vache dans ma tête que dans la réalité, quand on additionne le tout et qu'on cherche le résultat de la somme globale de ce rapport.

Et que c'est peut-être mieux comme ça, en fait.

Il va d'ailleurs sans dire que, même si les idées du deuxième dialogue m'étaient venues en direct live, j'aurais certainement bégayé sur le troisième mot avant de m'embourber sur les mots suivants: quand il y a trop de lettres et que j'ai le corps plein d'émotion, ma langue ne suit pas! (heureusement d'ailleurs qu'L s'appelle L... hm? ... rhôô, Lezart, tout d'suite!!).

Et j'avoue que, même si, en sortant du cinéma, j'ai dit à mon L-dorado: "quel mufle!" (le vocabulaire a été rectifié pour mieux s'adapter à l'article, "tsss, c'te pouilleux..." ayant été jugé inadapté) , ça m'a fait un tout p'tit peu plaisir que quelqu'un dans la journée remarque que j'avais mis du mascara...

oh ben oh...

Vous me direz, L s'en est rendu compte quand j'me suis démaquillée le soir ("bah, zeste, t'as les yeux tout rouge, qu'est ce qu'il s'est passé?"/ "..."), ... J'suis dure avec elle: ça compte p't'être un peu aussi, r'marquez...


(* dire que j'ai toujours cru que Dalida mettait "de l'or" dans ses cheveux, genre qu'elle se faisait une décoloration, quoi... il a fallu qu'L passe lire mon message pour que je sache que je me méprenais total, woh!!)

vendredi 27 août 2010

L'eScALiEr Du CoMiNg OuT !


Que les choses soient claires: il y a "CO" et CO". Il y a du CO de minus, et du CO de luxe (qui n'a rien à voir avec un hamburger).
Je sens bien qu'il faut que je vous explique, je vous vois, avec vos sourcils tout froncés: ça tombe bien, cet article est là pour ça.

Disons qu'il existe divers paliers qui varient, selon que vous soyez à l'aise Blaise ou pas, avec votre tendance fâcheuse à tenter de mettre votre langue dans la bouche d'une jolie fille (tant qu'à faire), et aussi selon que votre interlocuteur soit du genre malin comme un lapin ou bête comme une belette.
Ça veut dire par exemple que grande-tati Jacqueline n'a pas forcément compris que vous étiez lesbienne pour de bon, le jour où vous vous êtes pacsée, avec vos trois enfants obtenus d'insémination artificielle, tandis que votre neveu de 4 ans a tout pigé le jour où vous avez ramené votre hiron d'L à la maison.

Pour mettre un peu d'ordre dans tous les coming out que vous allez devoir faire dans votre vie (et ils seront nombreux, presque jamais ça n's'arrête!! Pour peu que tante Gersandre se chope l'alzeimer, v'z'êtes fichues!), j'ai voulu faire un genre de tri de coming out, du plus petit au plus énorme, du bas de l'escalier à l'étage, du... oui, 'fin bon, vous comprenez l'idée, hey, arrêtez de me faire écrire pour rien, après y'a grebeuce qui râle que c'est trop long...


coming out de bas étage:

aveu: vous vous êtes regardé dans la glace, et vous vous êtes dit que vous en étiez.
C'est toujours ça de se l'avouer, hein, moi je pense qu'on peut le compter en "CO", même si, bon, il y a encore du boulot.
Pareil si vous l'avez déclaré à votre chat, qui a fait "frouûûu", que vous avez interprété comme "bon, ben, c'est comme ça, c'est pas grave" (qui est différent de "frouûûûûu", qui signifie: "quand est ce que tu me files mes croquettes de luxe à 50 euros le quart de kilo?").

action: vous avez regardé avec insistance une fille.
Le problème, c'est qu'elle n'a pas du tout pigé que vous la draguiez, elle a juste cru que le gros bouton sur le front qu'elle avait tenté de dissimuler avant d'aller au bar était réapparu. C'est un CO qui compte sans compter, quoi...


coming out de première marche:

- aveu: Vous avez dit à une collègue que vous viviez en colocation avec "une copine".

Pour vous, c'est clair et limpide comme l'eau de là, mais sachez que les hétéros pensent encore que deux jolies filles qui n'ont pas de petit copain depuis 15 ans et qui vivent en colocation avec "une copine" à 45 ans, c'est possible.
Vous, vous avez l'impression d'avoir franchi un pas de dingue, à avouer que vous partagiez votre soupe liebig avec votre meufine, limite vous le fêtez à coup de champagne-macarons, mais eux, ils n'ont rien pigé, soyez-en sûrs. C'est pour ça que c'est catégorisé CO de première marche, même si on voit qu'il y a de l'effort, allez, on vous l'accorde. Avec un peu de chance, il y aura une lesbienne dans l'équipe qui aura tout compris...

- aveu: Vous avez dit à une pote que les garçons, c'n'était pas votre truc.
C'est déjà un peu mieux que la première proposition, mais malheureusement, votre pote est passée par quinze goujats avant, et elle peut rajouter avec un humour fou: "ouais, t'as raison, moi non plus, j'vais me faire nonne!! Ou lesbienne, ah ah ah".
Ah ah ah, ouais.
Allez faire un vrai coming out de luxe, après ça, je voudrais vous y voir... c'est le moment où jamais de faire passer le plat de gnocchis histoire de changer de conversation. Et aussi peut-être de changer de pote, j'dis ça, j'dis rien.

dégaine: vous avez mis un costard cravate au lieu du petit tailleur qu'on attendait de vous.
Ran, non mais là, c'est dommage, ce serait passé coming out troisième marche dans les années 60, mais depuis, de l'eau a coulé sous les ponts Mirabeau, et c'est devenu la mode, d'être habillée en gars, parfois... la plus hétéro des girlies peut bien se mettre à la cravate, de nos jours! Première marche, j'vous dis, première marche!

- aveu: vous avez réservé un hôtel avec un grand lit. Ou un emplacement de camping avec une seule tente two seconds deux places (s'il y a plusieurs compartiments, ça n'compte pas évidemment!).
Bon, ça reste quand même première marche, parce qu'il y a des hétéros un peu chiantes qui sont très bonnes copines et qui se partagent les lits et les tentes sans problème. C'est à cause d'elles que vous n'êtes pas sur la deuxième marche... tsss! Révolution, ouais!


coming out de deuxième marche:

- aveu
action: vous avez fait un bisou à votre p'tite copine dans la rue et/ou vous l'avez effleurée, période gay pride exclue (sinon c'est trop facile!).
Même sur la joue, les gens qui marchaient derrière vous ont trouvé ça un peu louche, et se rendent presque compte que vous êtes en couple. Pas mal.


- aveu: vous avez fait un contrat "couple" pour assurer votre voiture, votre mobylette cendrée, ou votre appart.
... bon, c'est uniquement parce qu'autrement, ce n'était pas possible que votre copine soit assurée, mais, même si c'est un CO sous la gorge, c'est un CO quand même. Même que la dame de l'assurance a rajouté avec un petit sourire qu'ils étaient open, dans leur entreprise, c'est ça? Allez, ça passe en deuxième marche...

- aveu: vous avez déclaré à votre médecin traitant que vous ne preniez pas la pilule parce que vous aviez une p'tite copine.
Bon, pareil que l'assurance, il a fallu que votre médecin insiste un peu, mais quand même, on peut dire que c'est "deuxième marche", si si.

coming out de troisième marche:

- aveu: Vous avez dit à votre meilleure amie que vous étiez tombée amoureuse d'une fille.

Là, là, là, ça commence à rentrer dans la cour des grands du coming out. A moins que la pote ne soit bouchée (des oreilles, hein, parce que pour le métier, faudrait "er" à la fin, et franchement, il serait où, le rapport?!!), enfin on vous considérera peut-être comme une lesbienne. Ce qui est le but du coming out. Le seul souci à ce palier, c'est le fait que vous ayez dit "une fille": votre pote pourra toujours croire que c'est une passade, entre le fromage et le dessert. Alors que vous savez bien, vous, que vous en êtes au dessert, et que vous n'allez pas reprendre ensuite du rôti de bœuf. Vous voyez l'image, quoi...

- aveu: vous avez dégainé votre copine à la famille.
Bon, bien sûr, vous l'avez dégainée en tant que "petite copine", hein, sinon vous restez au palier un, faut pas rigoler non plus, ce serait trop facile, hop hop hop, descendez les marches!
A ce stade, il n'y a que mémé Huguette qui n'a pas bien compris, mais bon, elle trouve ça bien, que vous ne viviez pas toute seule, en attendant l'amour.

- aveu: vous avez réclamé à l'hôtel une chambre avec un grand lit, après vous être aperçu qu'il y avait deux lits simples.
Là, pas mal, pas mal, parce que pour une nuit, je ne suis pas sûre que j'irais réclamer, si ça m'arrivait... c'est un coming out énorme auprès du personnel de l'hôtel. Ce n'est pas marche quatre, parce que, oh, faut pas exagérer, vous n'êtes pas en famille, et demain, vous ne verrez plus personne de cet endroit!

coming out de premier étage en haut de l'escalier,
the coming out de winner!


- aveu: vous invitez votre famille et vos collègues à votre pacs.
Là, je dis chapi chapeau bas, l'artiste. Il y a des gens qui n'arrivent jamais à ce palier, moi je n'y suis pas encore, parce que figurez-vous que j'attends ma demande en pacs, ah ah... oui, bon, hein, fallait bien que cet article serve à quelque chose, aussi, woh! Meuh bien sûr, c'est pour les impots, tsss, genre... j'suis un citron jaune, moi, pas une fleur bleue!

- démarche: vous vous êtes débrouillée pour avoir des enfants avec votre copine.

Pas besoin d'en dire plus, vous allez devoir affronter tous les jours le monde entier avec votre homosexualité à découvert, drapeau rainbow au quatre vents, et moi je me mets à plat ventre devant vous en vous déclarant tout mon respect total, là, même si j'espère un jour me relever pour que ça m'arrive un jour, d'avoir assez fort envie d'un enfant pour faire tout ce chemin de croix de dingos !! Mais pas tout d'suite, hein, même si j'n'ai plus droit au forfait jeune chez orange, j'suis quand même pas assez vieille pour avoir des enfants... ah si? Ah meuurde... Va falloir que je me trouve une autre excuse.



L'escalier du coming out semble petit, hein? ...et pourtant, il y a de la marge entre le rez de chaussée et la dernière marche... dire qu'il va falloir monter/descendre, monter/descendre toute la vie, au fur et à mesure des rencontres! A moins d'arriver à l'étage... allez, un effort, vous y êtes!

jeudi 26 août 2010

L'aFFrOnTeMeNt SaNgLaNt BiBi CoNtRe i-PhOnE, RoUnD OnE! (mais en fait y'aura pas de round 2)


Je n'ai pas assisté à la disparition des mammouths, comme l'aime à penser ma nièce, parce que je ne suis pas si vieille que ça, en fait. Par contre, ce qui n'est pas faux, c'est que j'ai vu poindre l'apparition du téléphone mobile dans ce bas monde, et ça, c'est quand même aussi gros qu'un mammouth, quand on y pense.

Vers mes 16 ans, je me souviens que je considérais les adultes téléphone-mobilisés comme des gros nazes, et je me disais qu'au grand jamais je n'aurais de portable, quoiqu'il advienne que pourra.

Vers mes 18 ans, l'épidémie du téléphone portable s'est étendue comme mouche au soleil, et j'avais juste une pote qui en avait un, et franchement, je me demande aujourd'hui ce qu'elle faisait avec, parce que si j'étais seule avec un portable, à part jouer au serpent, je ne vois pas l'intérêt. Mais c'est vrai que c'est déjà pas mal, quand on y réfléchit: j'ai capté récemment, lors d'une attente impromptue, que mon mobile phone n'avait pas la fonction "serpent", et j'ai alors trouvé ça très triste.
Mais revenons à ma pote à portable: disons que ça nous a juste sauvées une fois, qu'elle soit détendue du mobile, et quand je dis "sauvées", je suis large, mais disons que ce jour-là, on a pu prévenir ses parents que le train était en retard. Cent balles (transcription pour les jeunes: environ 15 euros) par mois pour ça, j'étais de ceux qui préféraient attendre à la gare.

Vers mes 21 ans, j'ai connu un petit copain auquel je me suis bêtement attachée (une erreur de jeunesse, pardonnez-moi sainte shane, je ne le ferai plus normalement) et qui avait un portable. J'ai eu envie de recevoir des sms de sa part, et de lui en envoyer, mais pas trop parce que c'était quand même cher, oh, et la seule solution fut de prendre un abonnement.

Depuis ce jour, je suis mobilephonisée, et petit à petit, je suis devenue dépendante au point d'aller presque chercher mon pain avec, parce que sait-on jamais ce qu'il pourrait arriver entre ma porte d'entrée d'immeuble et la boulangerie: L pourrait genre me dire qu'elle préfèrerait finalement la baguette tradition à la baguette céréales, le drame, il faudrait alors que je négocie avec elle pour prendre malgré tout la baguette céréales, toute une conversation sms, vous n'imaginez même pas.

De temps en temps, j'me fais des petits écarts, pour rigoler: je vais en ville sans, dix ou douze minutes, et quand je reviens, après avoir regardé si rien ne s'était passé sur l'écran de mon portable en mon absence, je me sens libre...

Je suis passée de la religion "sans portable fixe portable" à "portablo-dépendante" en une dizaine d'années.
Et si je vous fais mon historique de fille à portable aujourd'hui, c'est un peu pour prévenir mes enfants qu'ils n'auront pas de portable avant 21 ans, non mais oh, et c'est surtout parce que ce changement brusque de religion portablique peut être mis en parallèle avec ma relation à l'iphone...

Lorsque l'iphone a fait son apparition, le 12 mai 1768 (y aurait-il un historien de l'i-phone, ici, qui pourrait rectifier la date?), j'étais un peu genre dubitative. Je me sentais déjà suffisamment dépendante de mes sms avec mon propre portable qui n'a rien d'un i-phone à part la couleur, et je ne voyais pas trop l'intérêt d'avoir internet sur moi partout où j'allais... Je regardais les gens qui effleuraient leur téléphone pour visionner leurs photos comme j'avais regardé quelques années plus tôt ceux qui avaient un mobile alors que c'n'était même pas encore la mode. Je les voyais s'agiter avec leurs doigts, et "hop regarde zeste, j'agrandis la photo, trop bien, et houpla, quand je penche mon portable, la photo se tourne". Hm.

Puis, petit à petit, je me suis mise à regarder facebook sur mon vieux portable, et aussi quelques blogs... je suis faible, oui, je sais, et vous voyez venir gros comme une patate OGM ce qu'il allait se passer ensuite: étant donné que je ramais des pédales quand même un maximum pour avoir une page internet sur mon vieux portable (genre j'aurais pu faire dix fois le tour du pâté de maisons, si c'était mon trip), je me suis dit qu'il serait quand même peut-être de bon thon saupiquet de prendre genre un truc plus rapide, oh tiens, et pourquoi pas un i-phone...

L'été est arrivé, avec ses renouvellements de forfait, ou je ne sais quoi qui traînait dans l'air, et j'ai su que Lolita et Cass avaient investi dans un blackberry, et quand même, Lolita et Cass, c'est un peu le pilier de la fashion attitude, niveau hype modernité, dans le genre. Du coup, forcément, Chlo a suivi, mais Chlo est faible, ça ne compte pas.
J'étais limite d'en prendre un aussi, de blackberry, BB pour les intimes, presque j'avais réservé en boutique pour septembre, même si je le trouvais un peu moche, tout d'même, il faut dire ce qui est... j'avais foi en l'ail Loli et en Cass...

Puis le drame est arrivé: j'ai croisé une copine i-phonée, en vacances, qui m'a fait tester sa bête. J'ai failli pleurer en voyant comme c'était rapide, la vie, tout à coup. J'ai failli partir avec son téléphone en courant, aussi. Mais je me suis retenue parce que je l'aime bien, cette copine, quand même, ce serait con de se brouiller pour une histoire de vol au dessus d'un nid de coucou.

Je suis rentrée de vacances presque convaincue, mais l'histoire n'est pas terminée: Chlo a refait surface, en m'indiquant que plus jamais elle ne me parlerait, même après la mort de la mort, si je choisissais l'i-phone plutôt que le BB. Vous me direz, c'est l'occasion ou jamais de se débarrasser d'elle, mais si ça se trouve, elle bluffe...
Du coup, j'ai négocié, et ça va se jouer en sondage, toute cette affaire au clair: je compte sur vous pour m'aiguiller dans le match terrible qui fait s'affronter le blackberry et l'i-phone... et me remettre dans le droit chemin si je me suis fourvoyée! Mais en fait, au plus profond de moi même, je pense que c'est Chlo qui va se faire huer... non? En tout cas, elle a la pression... en même temps, qui s'en étonne encore?!




...

... et puis il y a des jours où j'n'ai plus envie de portable du tout... C'est vraiment pénible, d'être une fille.

...

... n'empêche que je veux d'abord gagner au sondage contre Chlo, après on verra!